La
prise en charge de la malnutrition aiguë a été au centre
des débats, la semaine passée, entre le Programme national
de nutrition, Pronanut et une vingtaine de structures intéressées
à ce phénomène. au nombre desquelles, l'Unicef, le
Hcr, le Pam, Save the Children, Action contre le faim, Caritas, Bdom etc..
Cadre choisi pour la circonstance: le centre Nganda. La clôture
desdits travaux, intervenue d'ailleurs le samedi passé, a été
sanctionnée par l'élaboration d'un protocole national unique.
Dans la foulée de ces travaux, les formateurs kinois et provinciaux
ont suivi un cours de formation relatif à la thérapeutique
de la malnutrition. Intervenant en liminaire, le directeur du Pronanut,
le Docteur Tambwe Kibambe, a esquissé la configuration et les lignes
maîtresses dudit rapport. Lequel devrait faire un état des
lieux, définir des objectifs, élaborer des stratégies
de lutte et une meilleure structuration etc.
De ce rapport, on retiendra que la prévalence de la malnutrition
aiguë chez les enfants de 0 à cinq ans est de 16,1%. Chez
les mères, elle est de 17,3%. 744.000 enfants souffrent d'une malnutrition
sévère et 1.200.000 enfants d'une malnutrition modérée.
Ce fléau qui affecte les 11 provinces du pays est aussi à
l'origine de nombreux cas de mortalité. Comme prestataires de soins,
il y a les nutritionnistes, les pédiatres, les infirmiers etc.
visibles dans les hôpitaux généraux de référence,
les centres de nutrition etc. Et puis, hormis l'appui conséquent
dont devraient bénéficier les structures de prise en charge
de la malnutrition aiguë, cet accent a été également
mis sur le renforcement des capacités des prestataires de soins.
Le protocole élaboré dans le but d'endiguer ce fléau
en Rdc avait insisté aussi sur l'identification, la classification
de la nutrition aiguë, le dépistage et l'envoi des malnutris
vers les centres nutritionnels.
De leur côté, les formateurs provinciaux sont appelés
à faire un large écho dudit protocole dans les zones de
santé. Par ailleurs, l'appui aux activités de sécurité
alimentaire des ménages ( jardins, élevage) mais également
aux activités de communication de proximité pour favoriser
l'adoption de bonnes pratiques est parmi les recommandations contenues
dans ce rapport.
En sa qualité d'initiateur de la prise en charge, l'Unicef, par
le biais de son représentant en Rdc, Mohamed Cissé, a loué
le geste déterminant posé par les autres partenaires dans
leur lutte commune pour endiguer ce mal. Etablissant une corrélation
entre l'aggravation de la malnutrition et les conflits actuels en Rdc,
il a remercié les donateurs pour leur sollicitude tout en précisant
qu'ils vont continuer le combat. C'est dans ce sens qu'ils vont s'impliquer
de façon efficiente à l'avenir pour lutter contre l'insalubrité
publique, source hélas des maladies diarrhéiques.
Très enjoué et aimable, à l'endroit des participants
qui ont reçu le protocole et un exemplaire reprenant les stratégies
de lutte contre la malnutrition, Mashako Mamba s'est cependant montré
très amer dans son speech. Pour le ministre de la santé,
les Congolais ne semblent pas prendre la mesure de cette calamité.
La Rdc avec ses nombreux cours d'eau, son sol fertile quémande
hélas de l'aide du Hcr, du Pam.... Il a précisé qu'en
réalité, 90% des Congolais manifestent des signes évidents
de malnutrition. Projetant un regard sur l'avenir il dira que les événements
de l'Angola doivent nous interpeller. Dans la mesure où avec la
fin de la guerre, beaucoup d'Angolais qui regagnent leurs villages manquent
cruellement de nourriture.
L'ambassadeur de l'Ordre souverain de Malte en Rdc et le Secrétaire
général à la Santé étaient également
présents au centre Nganda.
Lire l'article original : http://www.geocities.com/infomali/info/aol2.htm
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