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Lutte contre les mutilations génitales féminines : les parlementaires sur les pistes de Foundiougne - Le soleil - Sénégal - 05/11/2002

Les populations de Némanding, village-carrefour de forte tradition dans le département de Foundiougne, ont accueilli, mercredi dernier, le réseau des parlementaires sénégalais sur la population et le développement, engagé depuis quelques mois dans la mise en oeuvre d'un programme de sensibilisation sur les effets néfastes des mutilations génitales. D'ailleurs, ce programme est intitulé : "les parlementaires du Sahel se mobilisent dans la lutte transfrontalière contre les mutilations génitales féminines au Sénégal, en Gambie et en Guinée-Bissau". Après Kaboa (région de Kolda) et Kambadio (Guinée-Bissau), une séance publique de sensibilisation contre ces pratiques néfastes à la santé de l'enfant, notamment les mutilations génitales féminines, a été organisée dans ce village de Toubacouta. Elle a été présidée par le directeur de Cabinet du ministre de la Famille et de la Petite Enfance, Amadou Yoro Ndiaye, en présence du préfet de Foundiougne, Léopold Wade, des parlementaires sénégalais et gambiens, des partenaires au développement (ONG Tostan, FNUAP, UNICEF, Equilibre et Population de Paris, Réseau "Islam et Population") et les populations du Niombato, fortement mobilisées.
Au nom des femmes de Némanding, Mme Fatou Sarr a salué l'initiative du réseau des parlementaires de venir sensibiliser les populations sur les questions de santé, notamment sur l'excision, qui a été abandonnée dans ce village. Aussi, devait-elle magnifier les multiples actions de l'ONG Tostan qui intervient dans leur terroir dans les domaines de la santé, de l'assainissement, de l'éducation

Préserver la santé de la femme et de l'enfant

Le coordonnateur national du réseau des parlementaires sur la population et le développement, M. Famara Sarr, estime que c'est "une rencontre de dialogue, d'échanges avec les populations sur les questions de santé". Il a précisé que cette rencontre est importante, parce que c'est l'ensemble des pays du monde réunis au Caire, en 1999, qui avaient pris cette décision de travailler à la préservation de la santé de la mère et de l'enfant". "Et le Sénégal, a-t-il ajouté, s'est assigné, à travers une lettre de politique de population, des objectifs dans le même sens du respect de ses engagements". Les parlementaires, avec leurs partenaires au développement, le ministère de la Famille, le ministère de la Santé et de la Prévention sont unis dans cette dynamique de discuter avec les populations. "Les questions de santé et de population ne sont pas seulement techniques, mais c'est d'abord une question de compréhension et de comportements.
Il faut que les populations comprennent ce qu'est la santé et qu'elles veuillent bien adhérer à des dispositions utiles pour préserver cette santé. Il a ajouté que le choix de Némanding se justifie par le fait qu'il est un village-carrefour et cosmopolite "où le message délivré va faire le tour de la zone et même au-delà".

Législation contre les MGF

Le taux de prévalence des mutilations génitales féminines est de 20% au Sénégal, 80% en Gambie et 50% en Guinée-Bissau. Compte tenu du flux migratoire des populations transfrontalières, comment faire régresser ce taux au Sénégal ?
Le coordonnateur des réseaux "Sahel sur la population et le développement", M. Momar Lô, est d'avis qu'il faut nécessairement harmoniser la législation sur le plan régional, puisque le Sénégal a adopté, depuis toujours, des textes pour pénaliser la pratique de la mutilation génitale féminine.
"En revanche, a-t-il noté, des pays de la sous-région, comme la Gambie, la Guinée-Bissau, le Mali et tant d'autres ne sont pas encore arrivés à ce stade législatif. "Nous avons constaté que les populations qui veulent toujours pratiquer l'excision vont dans les pays frontaliers pour faire cette pratique et revenir tout tranquillement au Sénégal", soutient-il.
"Nous avons compris à travers cela, soutient-il, que cette situation diminue l'efficacité de la loi". "C'est pourquoi, dira-t-il, à côté de l'effectivité de la loi, les parlementaires du Sahel s'organisent pour amener, d'une part, les pouvoirs publics à réfléchir sur cette question, afin de diminuer le taux de prévalence. D'autre part, il s'agit pour eux de sensibiliser les populations, afin qu'elles se disciplinent par rapport au respect dû à la loi.

Violation des droits de l'homme

Selon lui, "l'essentiel est que les mutilations constituent des violations des droits de l'homme, ce qui déteint sur le statut de la femme et aussi aggrave certains fléaux comme le VIH/SIDA.
Présidant la cérémonie, le directeur de Cabinet du ministre de la Famille et de la Petite Enfance a rappelé que tout ce qui touche à l'intégrité physique des populations constitue une préoccupation majeure pour les autorités de ce pays. Il a ajouté que "La nouvelle Constitution accorde une place de choix à la femme. Il a ajouté l'obligation de préserver l'intégrité physique de la femme par l'éducation, la formation, la sensibilisation et la mobilisation autour de l'amélioration du statut de la femme".
Pour M. Amadou Yoro Ndiaye, "le Sénégal ne pourra mener victorieusement ce combat qu'avec tous les pays de la sous-région et en première ligne avec les pays voisins et frères de Gambie et de Guinée-Bissau. Aussi, devait-il remercier les parlementaires pour la qualité de leur engagement aux côtés du gouvernement.

Lire l'article original : http://fr.allafrica.com/stories/200211050064.html

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