L'actualité

Notre métier d'éditeurs de revues médicales en Afrique francophone et au Maghreb, nous amène à suivre de très près l'actualité de la santé de ces pays.
Nous lisons la plupart des journaux spécialisés et sommes en contact avec de très nombreuses associations et ONG.
Nous fréquentons aussi certains forums spécialisés.

Dans notre développement Internet, nous avons pensé que toutes ces informations que nous recueillons quotidiennement ne pouvaient que vous intéresser.
C'est la raison de cette rubrique que nous mettrons à jour le plus régulièrement possible.

Afin d'être en harmonie avec la déontologie Internet, nous vous précisons que toutes nos sources sont informées des textes que nous leur empruntons afin de les mettre à votre disposition dans cette rubrique.

Toutefois, comme elles le précisent elles-même pour la plupart, nous vous prions de traiter les informations avec la plus grande prudence et de ne pas hésiter à suivre les liens que nous plaçons systématiquement à la fin des articles, afin de lire le document original et de contacter, le cas échéant, l'auteur ou le responsable de la publication.

Si vous souhaitiez exploiter autrement que pour votre propre usage, l'une des informations de cette rubrique, nous vous demandons de bien vouloir suivre le lien afin de récupérer le document original et vous conseillons d'en informer les responsables.

Nous vous souhaitons d'agréables moments sur SantéTropicale.com

Santetropicale.com

Page d'accueil de Santetropicale.com La Bibliothèque de Santé tropicale Le Kiosque des revues médicales africaines Dictionnaire Internet Africain des Médicaments Web médical africain Annuaire de la santé en Afrique Qui contacter ?

L'actualité de la santé en Afrique

Prévention contre la rougeole / Dr. Edi Albert (PEV) : «Neuf millions d’enfants doivent être vaccinés d’ici décembre, sinon…» - Le libéral - Côte d'Ivoire - 02/11/2004

Dans quelques jours, la Côte d’Ivoire organisera le deuxième passage de la huitième édition des journées nationales de vaccination synchronisée contre la poliomyélite. Les résultats enregistrés lors du premier passage d’octobre sont encourageants. Mais selon le Dr. Edi Ossouhou Albert, Directeur du Programme élargi de vaccination, beaucoup reste à faire pour l’éradication de la Polio en Côte d’Ivoire. Egalement, il ouvre, dans cet entretien, une lucarne sur la vaste campagne de vaccination annoncée pour décembre contre la rougeole. Une maladie aussi dangereuse que la Polio. La Côte d’Ivoire n’a pas droit à l’erreur lors de cette campagne, prévient le Dr. Edi.

Le libéral : En tant que responsable du programme élargi de vaccination quel bilan faites-vous du premier passage des JNV Polio ?

Docteur Edi Ossouhou Albert : Au niveau du bilan, il faut dire que nous avons eu beaucoup d’appréhensions avant le démarrage de cette campagne. Heureusement, les choses sont vite rentrées dans l’ordre. Aujourd’hui sur 5 102 066 enfants de 0 à 59 mois recherchés pour cette campagne, nous avons comme résultats provisoires 5.010.487 enfants vaccinés, soit 98,2 %. Mais, à chaque passage, la population cible varie. Parce que de février à octobre, on a eu à faire quatre séances de vaccination. Et nous prenons comme cible pour la vaccination à venir le chiffre d’enfants vaccinés. C’est-à-dire qu’en juillet, nous avons vacciné plus d’enfants qu’en mars. Donc en octobre, on prend la population de juillet comme population cible de base. Mais pour la campagne d’octobre, compte tenu du fait que tout le monde voulait la qualité, l’évaluation a été surestimée. Et lorsque vous voyez un taux de 98,2 %, vraiment c’est encourageant.

Le libéral : Avez-vous déjà les chiffres en zones Forces Nouvelles ?

Docteur Edi Ossouhou Albert : Dans ces zones, les chiffres sont également bons. A titre d’exemple, nous avons eu 115 % à Boundiali, Ferkesssedougou 99 %. Korhogo 82 % et Tingrela 94 %, en ce qui concerne le Nord. Au Centre, à Béoumi, nous avons fait 105 % ; Bouaké est 109 %, Bouaké Ouest 103 % ; Dabakala 95 %, Katiola 100 % et enfin Sakassou 84 %. Lorsque nous allons du côté de Séguéla, nous avons 110 % et Mankono 103 %. A Bouna par contre nous avons réalisé un taux de 90 %. Je donne tous ces chiffres pour dire que les volontaires ont travaillé et les résultats sont bons.

Le libéral : Pour les JNV à venir, en plus du porte-à-porte d’autres stratégies sont-elles envisagées ?

Docteur Edi Ossouhou Albert : Avant de parler de la prochaine campagne qui se déroulera du 18 au 21 novembre, je voudrais revenir sur la campagne passée. Il faut dire qu’elle s’est déroulée sous une pluie battante. Ce qui a rendu des parties du territoire difficilement accessibles par nos vaccinateurs. On a dû louer des camions pour acheminer nos matériels. En dehors de tout cela, nous avons dans la recherche de la qualité, procédé pour la campagne précédente, au marquage des maisons et des enfants vaccinés. Malheureusement, nous n’avons pas pu effectuer tous ces marquages. Parce que le produit de marquage qui n’était pas disponible en Côte d’Ivoire n’est arrivé que le 8 octobre, jour du démarrage de la campagne. Il était donc difficile de les acheminer sur toute l’étendue du territoire. En novembre, le marquage aura effectivement lieu. Et la stratégie du porte-à-porte sera toujours de mise. Les concessions seront marquées à la craie. Ensuite les enfants vaccinés auront des marquages au doigt, avec l’encre indélébile qui ne s’efface qu’au bout de 24 à 48 heures. Nous avons choisi le système de marquage parce que nous avons constaté, depuis 1995, que lors des JNV, des enfants sont omis au moment de l’évaluation. Lorsque nous disons que nous allons vacciner 100 %, 102 % d’enfants, au moment de l’évaluation, nous nous rendons compte qu’il y a eu des omissions. Parce que lorsque les vaccinateurs passent dans les ménages et qu’une mère n’a pas envie de faire vacciner son enfant, elle le cache et dit qu’il a déjà été vacciné. Et le vaccinateur se fie aux dires de la mère. Car, nous n’avions aucun élément de contrôle. C’est pour éviter ce genre de comportement que nous avons introduit le marquage. Par ailleurs, en décembre, nous allons procéder à la campagne contre la rougeole. Et là des cartes de vaccination seront distribuées gratuitement à la population. Ces cartes vont servir à l’évaluation plus tard, des activités de vaccination. Parce que les partenaires qui ont mis les moyens à notre disposition seront là après cette campagne pour faire l’évaluation. Il n’y a que les cartes de vaccination qui vont servir de documents pour voir si l’action a été menée ou pas.

Le libéral : Comment se fera cette nouvelle campagne ? La Polio est-elle plus dangereuse que les autres maladies…

Docteur Edi Ossouhou Albert : Vous savez, pour la Polio il y a une coalition mondiale qui est créée, avec pour leader le Rotary, pour éradiquer la maladie. Au début de la campagne en 1988, on enregistrait près de 1 000 cas de Polio par heure dans le monde. Jusqu’en 2003, on avait que trois cas chaque minute. Vous comprenez que cette politique a vraiment marché et que nous pouvons effectivement éliminer cette maladie dans le monde. Ailleurs en Asie, en Iran…, elle a été éradiquée. Il n’y a que notre sous-région là (…). Et notre pays était déjà bien parti en 2000. Notre dernier cas avait été enregistré en 2000 à Abengourou. Et depuis cette date on n’avait enregistré aucun cas, jusqu’à ce qu’on relâche un peu à cause de la guerre qui n’a pas permis que la vaccination se fasse partout. Il y a aussi le Nigeria voisin où on dénombre plus de 400 cas à Kano. Avec le mouvement des populations, le virus a été importé au Niger. Aujourd’hui, c’est au tour de la Côte d’Ivoire. C’est cette situation qui justifie l’intensification de la campagne. Parce que tant que la circulation du Polio-virus n’est pas arrêtée, nous allons continuer à vacciner.

Le libéral : Et la Rougeole ?

Docteur Edi Ossouhou Albert : En ce qui concerne la Rougeole, il faut dire que ce sera une très grande campagne par rapport à la polio. Ici, il s’agit des injections. Et il faut des professionnels pour faire la vaccination. Dans la cas présent, on a affaire à une très grande population d’enfants âgés de six mois à 14 ans. Nous avons entre huit à neuf millions d’enfants à vacciner en décembre. Alors que pour la polio, ils ne sont à peine que cinq millions. De plus, le volume de vaccin et le volume de matériel à utiliser sera important. Il y aura des seringues à utiliser et nous allons produire beaucoup de déchets. C’est une campagne coûteuse. Alors que pour deux séances de vaccination précédentes, il nous a fallu 1,2 milliard, la seule campagne de rougeole nécessite cinq milliards.

Le libéral : Est-ce la Côte d’Ivoire qui financera cette campagne ?

Docteur Edi Ossouhou Albert : Depuis 2000, la Côte d’Ivoire est à la recherche de moyens pour l’organiser. Et cette année, des partenaires comme l’OMS, l’Unicef, la Croix-rouge… ont décidé de nous accompagner dans l’organisation de cette campagne. Sur les cinq milliards, nos partenaires vont apporter 90 % du budget. C’est-à-dire que la Côte d’Ivoire n’apportera que 350 millions.

Le libéral : Vous n’avez toujours pas dit la stratégie que vous allez adopter.

Docteur Edi Ossouhou Albert : Ici, il y a des sites qui sont identifiés. Dans une ville, on choisit des endroits, par exemple des écoles. Pendant dix jours, les parents retrouveront les agents là-bas, accompagnés de leurs enfants. Tout sera gratuit. Et ces séances de vaccination vont être associées à l’administration de quelques gouttes de polio pour les enfants de zéro à cinq ans, en plus de la vaccination contre la rougeole. Ce qui est important pour la rougeole, c’est qu’il nous faut vacciner 95 enfants sur 100 pour que la campagne soit validée. Sinon nous serons obligés de recommencer.

Lire l'article original : http://www.leliberal.info/pmain.asp?action=lire&rname=Accueil&id=6516


Retour actualités
 
Copyright © 2004 NG COM Santé tropicale. Tous droits réservés. Site réalisé et développé par NG COM Santé tropicale