Les
épreuves supervisées par un jury international composé
de 115 membres prennent fin le 18 novembre prochain à la
cité de la Démocratie.
Les épreuves du 12e concours du Conseil africain et malgache
pour l'enseignement supérieur (CAMES) sont effectives depuis
hier. Un jour avant cependant, dans l'amphithéâtre
de la faculté de médecine de l'Université des
sciences de la santé (USS) à Owendo, le Premier ministre,
Jean-François Ntoutoume Emane, a donné au nom du chef
de l'État, Omar Bongo Ondimba, le top de départ du
12e concours d'agrégation du Camès en médecine
humaine, pharmacie, odonto-stomatologie, médecine, vétérinaire
et productions animales.
Après la session de 1992, c'est la deuxième fois que
notre pays apporte la preuve de l'engagement du chef de l'État,
Omar Bongo Ondimba, et du gouvernement de la République en
faveur de la promotion des cadres de haut niveau en matière
de sciences médicales sur notre continent.
Pendant une dizaine de jours, 121 candidats médecins spécialistes
- parmi lesquels six Gabonais - venus de 13 des 16 pays membres
du CAMES, vont concourir pour tenter de décrocher le grade
universitaire tant prisé de Professeur agrégé.
Le chef du gouvernement est convaincu que les différents
impétrants donneront, chacun, le meilleur de lui-même
pour mériter ce statut tant envié et convoité.
Il s'appuie sur le chemin parcouru depuis lors, par les uns et les
autres, en termes de recherches et de publications.
C'est donc pour lui, un réel motif de satisfaction de constater
qu'après la récente rencontre des intellectuels africains
à Dakar, il y a deux ans, l'Afrique poursuit sa détermination
à aller de l'avant, à lutter contre l'ignorance qui
constitue une des matrices du sous-développement. Pour le
chef du gouvernement, l'Afrique ne doit plus dormir sur ses deux
lauriers.
Sortir du mépris
La tenue de ce douzième concours, qui se tient 24 ans après
sa création, a donc été la tribune toute indiquée
pour Jean-François Ntqutoume Émane a rappelé
aux scientifiques présents avant-hier dans l'amphithéâtre
de la Faculté de médecine; le rôle qu'ils ont
à jouer pour sortir notre continent de l'afro-pessimisme
ambiant et du mépris que les grandes puissances continuent
d'afficher à l'égard de l'Afrique.
Pour cela, il estime qu'il nous faut nous entourer davantage de
moyens adéquats pour mener à bien cette politique.
En dotant par exemple nos pays d'universités équipées,
de centres de préparation aux concours idoines, de centres
hospitalo-universitaires appropriés... " afin de maintenir
la compétitivité de nos médecins, pharmaciens,
biologistes, vétérinaires et autres spécialistes
de haut rang des sciences de la santé et clé la vie".
La promotion à laquelle aspire aujourd'hui les candidats
passe d'abord par une saine émulation au sein de leurs départements,
de leurs facultés respectives, de leurs centres de soins,
de leurs universités, etc. Sur ce, et quels que soient les
résultats à venir, le Premier ministre a invité
les différents candidats qui viendraient à échouer
à cet examen, à garder leur sang-froid pour ne pas
imaginer que derrière leur éventuel échec se
cache la main invisible du voisin, du président du jury ou
encore de Dieu, de l'occident ou d'un marabout.
Qui veut peut
Avant lui, plusieurs autres intervenants s'étaient succédé,
pour à la fois saluer les mérites de l'équipe
actuelle du Camès et louer l'engagement personnel du président
de la République, Omar Bongo Ondimba, qui soutient, selon
le secrétaire général du Camès, Mamadou
Moustapha Sall, à travers le Conseil africain et malgache...,
"l'émergence d'un système d'enseignement supérieur
et de recherche scientifique africain dé qualité".
Pour sa part, à l'adresse de ses collègues venus des
pays frères et amis, du secrétaire général
du Camès, d'éminents professeurs, membres du jury,
le ministre Moulengui Boukossou a souhaité la bienvenue en
terre gabonaise. Non sans être convaincu que la session de
Libreville apportera au Gabon et à l'Afrique, une moisson
à la hauteur des espérances des pays membres ayant
présenté des candidats. "Puisse la brise du Komo
exaucer en votre faveur la maxime selon laquelle : «qui veut
peut», afin que le succès à ce concours soit
votre partage dans quelques jours" a-t-il conclu amicalement.
Quelques chiffres
Pour le concours d'agrégation de médecine humaine,
pharmacie, odonto-stomatologie, médecine vétérinaire
et productions animales, Dakar 1982 :15 candidats 10 admis. 1984
à Brazzaville : 50 candidats, 38 admis. Lomé deux
ans plus tard : 75 candidats pour 47 admis. 1988 à Abidjan
: 80 candidats, 54 admis. Antananarivo 1990 : 56 admis pour 116
candidats. 1992 à Libreville : 113 candidats, 66 admis. Ouagadougou
1994 : 90 candidats, 55 admis. Abidjan 1996 : 97 candidats, 61 admis.
1998 à Cotonou : 91 candidats, 54 admis. Yaoundé 2000
: 97 candidats, 50 admis. Dakar en 2002 : 102 candidats pour 59
admis.
Sources : Camès
Une note d'histoire
L'IDÉE de la création d'un organisme de coordination
des problèmes de l'enseignement supérieur dans les
pays d'expression française d'Afrique et de Madagascar remonte
aux premières années de l'indépendance de ces
pays. Plusieurs réunions de spécialistes charges de
définir le rôle et les fonctions de l'Enseignement
supérieur ont conduit à la constitution d'une commission
consultative d'experts pour la réforme de l'enseignement
supérieur en Afrique et à Madagascar.
Une résolution de la conférence des ministres de l'Éducation
nationale tenue à Paris en 1966, donnait à la commission
mandat d'entreprendre une recherche approfondie sur les structures
d'enseignement des universités africaines et malgaches, dans
un large esprit de coopération interafricaine.
Les conclusions de la réflexion menée par la Commission
leur ayant été soumises â la conférence
de Niamey tenue les 22 et 23 janvier 1968, les chefs d'Etat de l'OCAM
décidèrent de la création du "Conseil
africain et malgache pour l'enseignement supérieur"
regroupant seize (16) États francophones de l'Afrique et
de l'Océan indien. Notamment le Bénin, le Burkina
Faso, le Burundi, le Cameroun, la Centrafrique, le Congo-Brazzaville,
la Côte-d'Ivoire, le Gabon, la Guinée Madagascar, le
Mali,. le Niger, le Rwanda, le Sénégal le Tchad et
le Togo.
La convention portant statuts et organisation du Camès fut
signée par dix chefs d'États ou de gouvernement, le
26 avril 1972 à Lomé (Togo). Tous les textes juridiques
ont été actualisés en 1988-1989 et le Conseil
des ministres du Camès a, lors de la 17e session tenue à
Antananarivo en avril 2000, adopté. L’ensemble des
textes juridiques actualisés du Camès. En particulier
l'accord relatif au concours d'agrégation des sciences juridiques,
économiques et de gestion; l'accord relatif au concours d'agrégation
en médecine humaine, pharmacie, odontostomatologie, médecine
vétérinaire et productions animales ; la convention
portant statut du Camès. De même le règlement
intérieur du secrétariat général, le
statut du personnel du Conseil africain et malgache pour l'enseignement
supérieur.
Sources : Camès
Les actions du Cames
Le concours d'agrégation de médecine humaine, pharmacie,
odontostomatologie, médecine vétérinaire et
productions animales a fêté ses 20 ans en décembre
2002 à Dakar. Le bilan est largement positif : 11 concours
organisés, 491 candidats consacrés agrégés
sur 824 présentés et surtout, par delà la continuité
de ce programme et la régularité de son fonctionnement,
une tendance qui se confirme d'année en année.
Indépendamment de la mission qui lui est confiée dans
le domaine de la coopération interuniversitaire, le Camès
développe quatre programmes fondamentaux qui font l'objet
de conventions ou d'accords entre les pays membres intéressés
:
1- Le programme relatif à l'équivalence des grades
et diplômes d'enseignement supérieur et professionnel
entre les pays membres mis en place en 1972, qui est exécuté
sur la base de colloques annuels jusqu'en 1986, bisannuels depuis
cette année.
2- Le programme de médecine et de pharmacopée traditionnelles
africaines qui se traduit, depuis 1974, par l'organisation de
symposiums dont les travaux font l'objet de publications.
3- Le programme relatif aux travaux des Comités consultatifs
interafricains de l'enseignement supérieur et de la recherche
scientifique, chargé de toutes les questions relatives
à la carrière des enseignants des universités
des États membres et, notamment, de l'établissement
des listes d'aptitude aux différentes fonctions et grades
de l'enseignement supérieur, dont l'accord initial date
de 1976.
4- Le programme des concours d'agrégation de l'enseignement
supérieur mis en oeuvre à compter de l'année
1982 qui porte deux accords distincts : l'accord relatif au concours
d'agrégation de médecine humaine... et l'autre relatif
au concours d'agrégation des sciences juridiques, économiques
et de gestion.
Sources : Camès.
Source : Journal L'Union Plus du 10/11/2004
Lire l'article original : http://www.internetgabon.com/actu/L'Union/actu_novembre%202004/actu_u10112004a.htm |