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Fierté de la sous-région, le Programme ouest-africain contre l'onchocercose ferme ses portes - Le Soleil - Sénégal - 09/12/2002

Le Programme de lutte contre l'Onchocercose en Afrique de l'Ouest (OCP) a officiellement fermé ses portes dans cette sous-région, ce week-end, à Ouagadougou, à l'issue de sa 23e session.

En 28 ans de lutte, ce Programme qui fait aujourd'hui la fierté de la sous-région ouest-africaine, du continent tout entier et de la communauté internationale, a obtenu des résultats significatifs sur les plans de la santé et du développement socio-économique des zones libérées.
Dans les 11 pays qui constituent l'OCP, aucun cas de cette maladie n'a été enregistré en 2002. La population couverte par le programme à ses débuts, en 1974, rappelle-t-on, concernait 7 pays et une population estimée à 10 millions. Il y avait à l'époque plus d'un million d'individus atteints d'onchocercose dont 100.000 présentaient de graves lésions oculaires et 35.000 étaient aveugles. En 1986, suite à une ré-invasion des zones presque libérées par des simulies venues d'ailleurs, le programme a été étendu à la Guinée, la Guinée-Bissau, le Sénégal, la Sierra Leone, le Mali, le Ghana, le Togo et le Bénin pour conserver ses acquis.

Belle illustration de coopération Nord-Sud

Pour la Directrice générale de l'OMS, Mme Gro Harlem Brundtland, ce programme est l'une des meilleures illustrations de coopération entre le Nord et le Sud et constitue l'un des meilleurs exemples de réussite en matière de développement en Afrique.
Parti d'un parasite Onchocerca volvulus, l'onchocercose, appelée "cécité des rivières", est transmise d'un individu à l'autre par une mouche appelée la simulie, a expliqué le Dr Alain Hébié. Cette maladie provoque des lésions oculaires pouvant aller jusqu'à la cécité. Elle génère aussi des lésions cutanées, des éruptions accompagnées de violentes démangeaisons, des dépigmentations et des atteintes du système lymphatique avec hypertrophie des ganglions inguinaux et un éléphantiasis des organes génitaux.
Sur une population totale de 4,5 millions d'habitants au Burkina, 400.000 personnes étaient infestées dans les années 1960, indique un rapport de l'OMS. 10% de ces malades présentaient des atteintes oculaires graves avec un taux élevé de cas de cécité.
Rendant hommage aux différents animateurs de ce Programme, (ndlr : dont le principal est le Gambien Dr Malick Ebrahim Samba, actuel directeur régional de l'OMS pour l'Afrique) le président Blaise Compaoré, qui a présidé la cérémonie officielle de fermeture de l'OCP, a indiqué que ce succès est à l'honneur de l'Afrique qui, pour une fois, a réussi à terme un Programme digne de ce nom.

28 ans de lutte...

Il s'est dit satisfait des résultats, en affirmant que l'onchocercose est virtuellement éliminée en tant que problème de santé publique dans la sous-région, et cet exemple sera gravé dans les annales de l'histoire de la santé. Les statistiques des résultats de 28 ans de lutte indiquent que le potentiel annuel de transmission est inférieur à 100 %, la charge microfilarienne communautaire est presque nulle, le taux de prévalence des personnes infectées dans les villages sentinelles est inférieur à 5% et le taux d'incidence de la maladie inférieur à 1%.
En 1974, on comptait dans les bassins fluviaux du Burkina environ 50.000 personnes aveugles des suites de l'onchocercose et un million d'habitants installés dans ses zones où un homme sur trois allait devenir aveugle avant sa mort.
Les succès remportés après 28 années de lutte ne doivent pas occulter les efforts complémentaires à fournir au regard de nombreux acquis du programme : un millier de cadres formés dans des spécialités comme l'épidémiologie, l'entomologie, la santé publique, l'économie de la santé et l'hydrobiologie.
"Cette réserve de personnel hautement spécialisé, a confié le Dr Hébié, pourrait être mise à profit par les administrations nationales". Pour consolider ces résultats et rendre irréversible les acquis du Programme, la stratégie d'une collaboration constante inter-pays a été mise en place, de même que l'ouverture des Centres pluri-pathologiques à cet effet.
Ce Programme, qui a coûté plus de 600 millions de dollars US en 28 ans d'opérationnalité, a été financé par des organismes donateurs, les banques internationales de développement, des institutions multilatérales et des organisations appartenant au système des Nations Unies.

Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/santeenv/article.cfm?articles__id=21043

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