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Sida et développement en Afrique : Un facteur d’aggravation de la pauvreté - Le Soleil - Sénégal - 18/12/2002
Le développement ahurissant de l’épidémie du sida en Afrique apparaît comme un condensé de l’impasse actuelle de lutte contre le sida. La situation ne fait qu’empirer. Selon les chiffres révélés ces derniers temps par l’ONUSIDA, en Afrique subsaharienne, 29,4 millions de personnes vivent avec le vih/sida.

Ces chiffres montrent que dans certains pays d’Afrique australe, la prévalence du vih a augmenté au-delà de 30% chez l’adulte : Lesotho 31%, Swaziland 33,4%, Zimbabwe 33,7%, Botswana 38,8%.

Ces pays ont replongé près de quarante ans en arrière, selon l’indicateur de développement humain du Pnud, qui élargit les calculs de la pauvreté au-delà du seul PIB par habitant.
Cependant, selon certains experts, cette pandémie peut être évitée si l’on met en pratique certaines stratégies de lutte contre ce fléau.

L’agence onusienne estime que “d’ici 2010, le PIB par habitant pourrait chuter de 10% et la consommation de l’ordre de 13 à 15%”.
La pandémie laisse donc entrevoir une situation catastrophique dans un futur proche, dans de nombreux secteurs, notamment les mines, la production agricole, la sécurité, la santé, l’éducation…

Les répercussions du sida sur les communautés agricoles ont diminué la capacité de ces dernières à survivre à la famine. La famine étant un exemple tragique de la manière dont cette épidémie se combine à d’autres crises pour créer des catastrophes plus grandes.
Cela suscite des inquiétudes en Afrique.

En fait, on n’est pas maintenant en présence d’une épidémie à vih, mais de plusieurs épidémies à vih avec les nombreux types et sous-types en circulation dans le monde.

Si les années 80 et 90 ont été celles de l’extension silencieuse du vih/sida, il y a des risques en ce début du 21ème siècle. Il montre maintenant des effets néfastes dans beaucoup de pays africains où il a déjà commencé à exhiber ses effets, notamment sur le plan socio-économique et démographique.

Depuis bientôt deux décennies, le fléau du sida ne cesse de progresser et d’accélérer la pauvreté en Afrique.

Le sida est le premier obstacle au développement. La pandémie est devenue le “principal facteur de destruction” de tout progrès économique en Afrique subsaharienne.

Et “les politiques publiques ne sont pas à la hauteur des défis” posés.

RESSOURCES INSUFFISANTES

En Afrique où les ressources sont insuffisantes, le seul moyen de lutte sur le terrain contre le sida est la prévention. La situation est dramatique. Et elle oblige les Africains à réagir avec combativité, à faire preuve de responsabilité civique et sociale avec courage, car la lutte contre le sida, faute de disposer des médicaments adéquats, doit faire l’objet d’une mobilisation générale.

“La mise en place de cette action, dès l’école, l’éducation sexuelle et l’éducation à la santé apparaissent plus que jamais les solutions les plus évidentes et les plus rapides”, suggérait l’ancien président ivoirien, Henry Conan Bédié, lors de la cérémonie d’ouverture de la deuxième conférence internationale sur le MST et le sida en Afrique.

En Afrique du Sud, les taux de prévalence du vih chez les jeunes femmes enceintes de moins de 20 ans sont tombés à 15,4% en 2001 contre 21% en 1998. Une baisse qui prouve que les campagnes de prévention portent leurs fruits.

Selon le Dr Peter Piot, directeur exécutif de l’onusida, 29,4 millions de nouvelles infections à vih peuvent être empêchées si l’on met en œuvre un ensemble complet des mesures de prévention dans le monde d’ici 2005.
Le désespoir n’est donc pas de mise. Même les pays les plus gravement touchés peuvent faire quelque chose pour contenir la propagation du sida.

Ainsi, pour essayer de maîtriser l’épidémie nous devons :
faire de sorte que tout le monde, en particulier parmi les jeunes, sache comment se prémunir contre la maladie ;
mettre un terme à ce qui peut être la forme de contamination la plus tragique, à savoir la transmission mère-enfant ;
assurer à tous ceux qui sont infectés la possibilité de se faire soigner.

Cet élément est essentiel, car les gens auront plus tendance à se faire tester s’il existe un espoir de guérison.
Il nous faut intensifier la recherche en vue de la mise au point d’un vaccin et d’un traitement efficace et venir en aide à tous ceux qui subissent de plein fouet les effets dévastateurs du sida, en particuliers les orphelins.

MATHIEU BACALY - Le Soleil - Sénégal
Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/santeenv/article.CFM?articles__id=21292

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