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Anti-rétroviraux : un budget annuel de 3.5 milliards pour le traitement de 7000 PVVIH - Le Soleil - Sénégal - 05/12/2002

Malgré la sensibilisation, la discrimination et la stigmatisation continuent toujours à être des obstacles dans la prévention et la prise en charge des personnes vivant avec le VIH, car ces dernières ont honte quand elles sont stigmatisées et ont peur. C'est ce qu'a indiqué le Dr Ibra Ndoye, secrétaire exécutif du Comité national de lutte contre le sida (CNLS), au cours d'un point de presse tenu en marge du vernissage de l'exposition montée dans le hall de l'Assemblée nationale. C'était samedi dernier, à l'occasion des Journées parlementaires du sida, organisées par le Réseau des parlementaires en population et développement.
Pour le Dr Ndoye, la meilleure façon de faire face à ce phénomène, c'est d'opposer la solidarité nationale à la stigmatisation et à la discrimination ; et l'espoir à la peur. Sur ce plan, au Sénégal, il y a de l'espoir dans la mesure où "nous donnons gratuitement le traitement anti-rétroviral aux personnes infectées. Aujourd'hui, toutes les personnes traitées ont repris leurs activités", a souligné le secrétaire exécutif du CNLS qui a ajouté que cela doit inciter les Sénégalais, qui ont un comportement plus ou moins suspect (que ce soit les hommes ou les femmes), à faire le dépistage pour voir s'ils ont un bon statut sérologique.

Par ailleurs, nous "allons nous focaliser sur la discrimination dans les zones les plus reculées où il y n'a pas d'information, en renforçant les programmes décentralisés ; et nous sommes convenus, pour les années qui viennent, de ne laisser que 15 % des financements au niveau national, 20 % dans les régions, et 75 % iront aux communautés de base". Cela leur permettra d'être au même niveau d'information que ceux qui vivent dans les capitales régionales, et de bannir la stigmatisation et la discrimination, a poursuivi le Dr Ibra Ndoye.

Il a, en outre, confié que dans la nouvelle dynamique d'information, pour faire face à la vulnérabilité des jeunes et des femmes tant décriée dans les campagnes de sensibilisation, le gouvernement a mis en place un Conseil national de lutte contre le sida présidé par le Premier ministre, et dont tous les ministres sont membres. Le ministère de la Famille et de la Solidarité nationale, et celui de la Jeunesse sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de faire de la sensibilisation continue en vue d'un changement de comportement durable des populations. Cela, au même titre que le ministère de la Santé qui doit tout faire pour que le sang infecté ne soit pas transfusé, et que les infections sexuellement transmissibles soient bien traitées et les malades bien pris en charge.

Parler des jeunes, pour le Dr Ndoye, c'est parler de la lutte contre le sida à l'école, qui est un élément important. Et, en collaboration avec le ministère de l'Education nationale, le Conseil national de lutte contre le sida a intégré le sida et les infections sexuellement transmissibles (IST) dans les programmes scolaires, pour permettre aux jeunes d'éviter ces affections au cours de leur premier rapport sexuel qui a lieu chez les filles, à l'âge de 17 ans, et les garçons à 15 ou 16 ans. Il est bon d'éduquer avant l'adolescence. Au début, on pensait que parler des préservatifs aux enfants, c'était les pousser à avoir des rapports sexuels. Mais, toutes les études ont démontré que l'information en amont de l'adolescence retarde les rapports sexuels précoces.

Parlant du traitement anti-rétroviral, le Dr NDoye a précisé, en outre, que le Sénégal est un pays pilote pour avoir été le premier à mettre en place une initiative gouvernementale d'accès aux ARV. Pour celle-ci, indique le Dr Ndoye, 800 personnes sont bénéficiaires du traitement. Dans le plan stratégique, a-t-il poursuivi, si l'on arrive à maintenir la prévalence à 1 %, " nous comptons traiter, en 2006, environ 7000 PVVIH. Ce qui correspond à un budget annuel de 3,5 milliards de FCFA. Dieu merci, vu les résultats obtenus, les traitements sont faisables en Afrique contrairement à une première idée".

Toutefois, le crédit de la Banque mondiale accordé au Sénégal, et le Fonds mondial pour le sida, qui a accepté de financer notre projet, constituent des supports qui permettront au gouvernement de financer, à 90 %, les traitements d'ici à l'an 2006, a par ailleurs indiqué le Dr Ndoye.

Saer Gueye
Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=20925&index__edition=9755

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