La
première réunion du Comité National de la Lutte contre
le Sida (CNLS) a été l'occasion pour le ministre de la Santé,
le Pr Andry Rasamindrakotroka, de faire le point de la situation de cette
maladie toujours incurable. Si aucune mesure n'est prise immédiatement,
1.300.000 Malgaches mourront du SIDA dans 12ans. Le président Marc
Ravalomanana, qui est aussi le président du CNLS a révélé,
hier à Iavoloha, que 21 millions de dollars sont déjà
disponibles pour entamer cette lutte.
Le SIDA ne cesse de progresser à Madagascar. A suivre les explications
du ministre Andry Rasamindrakotroka, reprises par le président
Marc Ravalomanana, hier matin au palais d'Etat Iavoloha, pendant les travaux
de la première réunion du CNLS, Madagascar enregistrera
1.300.000 morts dans 12 ans selon les projections. On comprendra à
travers ce chiffre l'importance du problème du SIDA, non seulement
sur la santé humaine, mais aussi sur le développement du
pays.
Un sur quatre
Un Malgache sur 5000 était atteint du SIDA en 1989. Six années
plus tard, la situation a changé : un Malgache sur 1.500 l'a été
en 1995. Cette année, les estimations avancent que 0,3 % des Malgaches
ont attrapé cette maladie. Soit une personne sur 500 individus.
En 2015, la projection forte donne la proportion de 1 sur 4 et la projection
faible, 1 sur 30. En plus de ces estimations, les chiffres démontrent
l'explosion rapide du SIDA dans la Grande Ile. 3 à 15% des Malgaches
et 25% de la population urbaine seront confrontés au SIDA dans
12 ans s'il n'y a pas une réaction dès maintenant.
Face à ce tableau sombre, le président Marc Ravalomanana
a interpellé les ministres, les élus, dont les maires et
les sénateurs, afin qu'ils sensibilisent la population sur le SIDA.
Il a souligné à plusieurs reprises, lors de cette séance,
l'importance de la communication dans la lutte contre cette maladie incurable.
"La communication est capitale car elle permettra à la population
de mieux connaître le SIDA", devait-il préciser. Les
campagnes d'information sur le SIDA arrivent en tête des actions
proposées lors de cette réunion. A cela s'ajoutent l'organisation
d'une enquête pour connaître la situation exacte du VIH/SIDA
et surtout l'agressivité, au sens positif du terme, des intervenants
dans cette lutte.
Disponibles
"21 millions de dollars sont déjà disponibles pour
lutter contre le Sida. Il faut que l'utilisation de cette enveloppe porte
ses fruits. Je compte sur vous pour bien mener cette lutte". La recommandation
est du président Marc Ravalomanana toujours pendant cette matinée
de travail. Une partie conséquente de cette enveloppe sera consacrée
à la communication. Réitérant son engagement, il
a appelé tous les Malgaches à se donner la main pour faire
face au SIDA, et les membres du CNLS à commencer la lutte en informant
leur organisation et les populations de leur région du problème
du Sida. "N'ayez pas peur de dépenser cet argent mais il faut
que les actions entreprises aient des impacts. Je trouverai encore de
l'argent s'il le faut !", devait-il ajouter.
Cette réunion qui a vu la présence d'une dizaine de ministres
et de quelques élus, a aussi été l'occasion pour
les membres du CNLS, de faire connaissance avec les responsables du Secrétariat
Exécutif de la lutte contre le SIDA, David Wanless (Afrique du
Sud) et le Pasteur Lackson Chibuye (Zambie) qui ont loué l'engagement
des Malgaches et surtout la solidarité entre l'administration et
la société civile, face à cette maladie devenue une
véritable pandémie. La détermination d'hier, en tout
cas, marque notre volonté d'affronter véritablement ce grave
problème.
Herivonjy Rajaonah
Lire l'article original : http://www.midi-madagasikara.mg/
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