L'actualité

Notre métier d'éditeurs de revues médicales en Afrique francophone et au Maghreb, nous amène à suivre de très près l'actualité de la santé de ces pays.
Nous lisons la plupart des journaux spécialisés et sommes en contact avec de très nombreuses associations et ONG.
Nous fréquentons aussi certains forums spécialisés.

Dans notre développement Internet, nous avons pensé que toutes ces informations que nous recueillons quotidiennement ne pouvaient que vous intéresser.
C'est la raison de cette rubrique que nous mettrons à jour le plus régulièrement possible.

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L'actualité de la santé en Afrique
Mai 2004

Santé au Burkina : Le Réseau accès aux médicaments essentiels (RAME) entend s'impliquer - Sidwaya - Burkina Faso - 25/05/2004

Le Réseau accès aux médicaments essentiels (RAME) a rencontré la presse, samedi 15 mai 2004 au Centre de presse Norbert-Zongo. Objectif, présenter le bulletin trimestriel et le site web du réseau. "Le médicament", "le site internet du RAME", ce sont les deux produits que le Réseau accès aux médicaments essentiels (RAME) a présentés à la presse. "Le médicament" est le titre du bulletin trimestriel du réseau et se fixe pour objectif selon le coordonnateur, M. Simon Kaboré, de trouver le "médicament" de l'accès aux soins au Burkina d'où le titre de la publication. Cette appellation poursuit-il, a un double sens. Le médicament comme remède à l'amélioration de l'état de santé des populations et le médicament comme proposition de remède à l'amélioration de l'accès des populations aux soins. Loin d'être, selon M. Kaboré, un journal propagandiste, "Le médicament" veut être un remède qui permettra de diagnostiquer le mal de l'inaccessibilité aux médicaments, informer sur les raisons du mal ; proposer des thérapies adaptées au mal et veiller à l'observance de ces thérapies. Il coûtera 500 F CFA et ambitionne de vivre des fruits de ses productions. Le site internet du RAME, lui aura trois fonctions principales. Il s'agit de rendre disponible des informations sur la prise en charge des personnes vivant avec le VIH (PVVIH) et favoriser l'accès aux médicaments essentiels ; permettre un échange d'informations et d'expériences sur la prise en charge des PVVIH et biens d'autres informations utiles. L'autre dynamique, comportera un forum de discussion appelé "fo. rame" et un espace dénommé "appel à signature". fo. rame se consacrera aux débats sur la problématique de la prise en charge des PVVIH et à l'accès aux médicaments. Il est ouvert à tout abonné qui, en retour recevra dans sa boîte électronique tous les messages envoyés dans le forum. Les abonnés pourront ainsi participer aux discussions animées par le site. Des modérateurs assureront le filtrage des messages pour éviter l'utilisation du forum à d'autres fins. Quant à l'espace "appel à signature", il permettra aux personnes intéressées de participer aux activités d'interpellation ou de soutien des autorités nationales ou internationales. Des lettres ouvertes pourront y être adressées à des décideurs pour soutenir ou dénoncer des actions ou des programmes spécifiques.
Gratuité des ARV, un des objectifs du RAME
Le Réseau accès aux médicaments essentiels s'est fixé comme premier objectif spécifique de l'année 2004, d'obtenir des autorités nationales la gratuité des ARV dans les programmes actuellement en cours au Burkina. Pour le coordonnateur du RAME M. Simon Kaboré, la réalisation de cet objectif n'a pour seule barrière que la volonté politique. Selon M. Kaboré aucun bailleur de fonds n'exige du Burkina la contribution financière des PVVIH à leur prise en charge anti-rétrovirale. "La contribution de 8 000 F CFA qui sera demandée par mois à chaque malade est une décision qui a pris forme au Burkina et se limitera au Burkina. Il n'engagera aucun partenaire au développement et autres bailleurs de fonds. En outre dans le rapport sur la santé dans le monde, 2004 de l'OMS intitulé "changer le cours de l'histoire" il est exprimé la volonté manifeste de la communauté internationale d'étendre le traitement à des millions de personnes et de les soigner pendant le reste de leur existence. Aucun souci de pérennité ne doit alors nous contraindre à exiger des PVVIH, un sacrifice aussi énorme", a martelé M. Simon Kaboré. Le Burkina a-t-il les moyens nécessaires pour offrir gratuitement ces ARV de façon pérenne ? Question de journaliste. Oui rétorque M. Kaboré. Tout dépend de la volonté politique surtout que le taux de séroprévalence est en train de chuter considérablement dans notre pays a-t-il conclu. A Verlaine KABORE
Lire l'article original : http://www.sidwaya.bf/sitesidwaya/sidwaya_quotidiens/sid2004_25_05/sidwaya.htm


L'arme de la moustiquaire imprégnée d'insecticide - Le Soleil - Sénégal - 25/05/2004

Le recours à la moustiquaire imprégnée d'insecticide par les ménages et sa promotion dans la communauté ont été tout au long au centre des différentes manifestations qui ont jalonné, en prélude, la célébration de la journée africaine de lutte contre le paludisme dans la région de Matam. Pourtant, une enquête présentée lors du forum scientifique, la veille de l'événement de Bokidiawé par le médecin chef de la région médicale de Matam, le Dr Mame Bocar Lô, montre que près de 87% environ des familles possèdent entre trois à quatre moustiquaires. Le seul problème est que cette grande quantité de moustiquaires est en majorité non imprégnée. Seuls 9,6% des moustiquaires sont imprégnées, avec une utilisation de 3,6%, dont 1,3% d'enfants de moins de cinq ans et 6,8% de femmes enceintes. "C'est très faible", a constaté dans ses conclusions le Dr Lô, par rapport aux taux élevés de morbidité et de mortalité enregistrés particulièrement l'année dernière (2003) où il y a eu un hivernage très pluvieux. Durant l'année 2003, a fait remarquer le Dr Bocar Lô aux participants du forum de Matam, le paludisme a beaucoup frappé les villages qui ont sur leurs terres des aménagements hydroagricoles. Le village de Horéfondé détient le record avec une morbidité de 64%. Il est suivi de près des villages de Dondou (61%), Nguijilone (60%), Kobilo (59%), Bokidiawé (55%) et Thilogne (54%). Il en est de même du taux de mortalité lié au palu, qui a été de 61%, dont 35% sont constitués d'enfants de moins de cinq ans.
Eradiquer l'anophèle…
Pour Mme Wade, les populations doivent connaître les raisons simples de la survenance de maladie palustre. "L'action la plus importante et à mener chaque jour, c'est l'assainissement permanent du cadre de vie par une bonne gestion des ordures, surtout des débris d'objets pouvant contenir de l'eau donc un gîte pour les larves de moustiques", a-t-elle dit. "La plus grande crainte des populations du Fouta, des zones de la Falémé, de Nénéfesha et des autres villages On perçoit une peur viscérale du paludisme quand on les approche durant ces moments de soudure". Elle a donc plaidé purement et simplement pour une éradication de l'anophèle. Une tâche difficile pour ces populations qui vivent auprès de l'eau et surtout… pauvres. F. D.
Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/santeenv/article.cfm?articles__id=37922


Agboville : 32 % de décès sont liés au paludisme - Fraternité matin - Côte d'Ivoire - 24/05/2004
La ville d'Agboville détient le triste record des décès liés au paludisme, 32%, alors que le taux national est de 28%. Cette révélation a été faite par le Dr Memain, Directeur du Programme national de lutte contre le paludisme aux chefs de village et de quartier lors d'une séance de travail le 11 mai dernier. C'est ce triste record qui, selon lui, a milité en faveur du choix de cette ville pour abriter la quatrième journée nationale de lutte contre cette maladie le 25 avril 2004. Le Dr Memain a exhorté l'assistance à observer les mesures élémentaires d'hygiène dans leurs lieux d'habitation pour faire reculer le paludisme. Il leur a recommandé l'usage de la moustiquaire imprégnée en attendant le découverte d'un vaccin. Pour sa part, Mme le Sous-Préfet d'Agboville,Yao Patricia Sylvie se propose de créer très prochainement, en collaboration avec la municipalité, des comités de lutte contre le paludisme dans les villages et quartiers. N'GUETTA CHÉRIF
Lire l'article original : http://www.fratmat.co.ci/content/detail.php?cid=51SZA4Z8m2u

Foumbot : Le choléra ne faiblit pas. Le nombre de victimes croît au fil des jours - Mutations - Cameroun - 24/05/2004

D'après des chiffres datant du mercredi 19 mai dernier, et rendus publics par le médecin chef du district de santé de Foumbot, Dr Bouba, sur les antennes des radios locales, l'épidémie de choléra a déjà fait 20 morts et plus de 267 personnes contaminées dans ledit arrondissement. Cette progression est d'autant plus inquiétante qu'il y a trois semaines, lorsque la maladie s'était signalée dans la zone, on dénombrait une vingtaine de cas, dont sept décès. En l'espace de quelques jours, on en est aujourd'hui à près de trois cents cas. Cette propagation, déclare le chef de district de santé de Foumbot, s'explique par l'absence d'une bonne hygiène de vie : "Nous avons l'impression que nos populations ne pratiquent pas les conseils que nous leur donnons, au sujet des règles élémentaires d'hygiène qu'il faut respecter pour couper la chaîne de transmission". Ce qui fait que, chaque jour qui passe, l'hôpital de district de Foumbot ne cesse d'enregistrer des malades. Le dernier en date, qui a malheureusement succombé, est un conseiller municipal qui a veillé auprès de la dépouille d'une parente, emportée par le choléra. Le défunt a, par ricochet, contaminé sa femme et sept de ses enfants : "De nombreux cas que nous enregistrons actuellement sont dus à la contamination inter-humaine. Les gens se contaminent auprès des patients ou auprès des cadavres", regrette le Dr Bouba. Or, depuis le 27 avril dernier, les autorités médicale et administrative ont entrepris, sans arrêt, des campagnes d'information et de sensibilisation. Notamment en demandant aux chefs des communautés de prendre des mesures préventives "pour contenir cette maladie hautement transmissible". De même qu'elles continuent à demander aux populations d' "éviter de s'abreuver à des sources d'eau douteuses, et d'assainir leur milieu de vie". A Foumbot ces derniers temps, on observe comme une indifférence des populations face aux différents messages. Pour dire que les habitudes n'ont pas beaucoup changé. Certaines personnes consomment des crudités sans les avoir lavées au préalable. Des produits destinés à la consommation traînent curieusement à même le sol en bordures de routes et sur le marché local. Une attitude qui contraste avec l'évolution de la maladie sur le terrain. Laquelle a obligé les responsables de l'hôpital de district de Foumbot à construire, avec l'aide des pouvoirs publics, un pavillon dans l'enceinte du même établissement. De manière à éviter des éventuelles transmissions. Cependant, il persiste comme un mystère autour du choléra qui tue à Foumbot. Lorsque cette épidémie s'y est déclarée, les uns et les autres ont suspecté une société avicole qui aurait déversé des déchets dans des rivières où s'abreuvent régulièrement les populations. Des prélèvements avaient été faits et acheminés au Centre Pasteur à Yaoundé. Il y a trois semaines qu'on attend les résultats. Dans l'intervalle, la ville de Foumban a enregistré, au début de la semaine dernière, deux cas de malades de choléra. Michel Ferdinand
Lire l'article original : http://www.quotidienmutations.net/cgi-bin/alpha/j/25/2.cgi?category=2&id=1085389034


Médecine du sport : Les maux de tête du sportif - Fraternité matin - Côte d'Ivoire - 20/05/2004
Parler de maux de tête pourrait paraître banal, s'il ne s'agissait pas de douleurs assez particulières chez le sportif. Celles-ci présentent en effet des caractères intéressants à connaître. Il s'agit donc de douleur d'apparition soudaine, survenant à l'occasion d'un effort important et disparaissant à l'arrêt de l'activité, avec une nette tendance à la récidive, pour des efforts parfois minimes ; empêchant ainsi toute activité physique intense. Ces douleurs sont appelées "céphalées d'effort bénignes du sportif" ou encore "maux de crâne". Ces douleurs sont différentes des céphalées que l'on observe habituellement. On peut citer pêle-mêle, les céphalées d'origines infectieuses, inflammatoires, traumatiques, médicamenteuses, etc… La crise se déclenche lors d'un effort maximal dit "bloqué". Le sujet ressent alors des céphalées qu'il décrit comme de violents élancements ou battements au niveau des tempes, du front ou de tout le crâne. Des sensations de lourdeurs à la tête, accompagnées de vertiges, nausées et parfois vomissements, peuvent s'ajouter. Le sujet est contraint de stopper son effort et les douleurs disparaissent peu à peu, pour réapparaître lors d'un nouvel effort. Cet état peut persister pendant une ou plusieurs semaines, avant que les douleurs ne disparaissent totalement d'elles-mêmes. Les sports concernés sont ceux qui nécessitent des efforts intenses et soutenus : Haltérophilie, sports de combat (lutte, judo), athlétisme, travail en salle de musculation, etc. De nombreuses explications ont été suggérées sans toutefois être vraiment convaincantes. Ainsi ont été incriminés la qualité de l'échauffement, une mauvaise condition physique, le dépassement des capacités physiques, le surentraînement, la chaleur ou l'humidité. L'explication qui semble faire l'unanimité, met en cause l'hyperpression qui se produit au niveau des vaisseaux sanguins, lors d'un effort maximal bloqué. En effet, les muscles de la base du cou se contractent à l'extrême, provoquant une forte augmentation de la pression sanguine. Cette hyperpression s'étend aux vaisseaux du crâne, qui à leur tour se dilatent de manière très importante. Des spasmes se produisent alors au niveau des petits vaisseaux déterminant l'apparition des céphalées. Celles-ci sont assimilables à un verrou de sécurité qui se referme, dès que les capacités d'expansion des vaisseaux sanguins sont en voie d'être dépassées. Lorsque les contraintes cessent, les céphalées disparaissent progressivement pour réapparaître lors des sollicitations suivantes. Lorsque la crise survient, il faut cesser toute activité physique. Il est conseillé de marcher et de respirer lentement en plein air ou d'aérer la salle d'entraînement. Se mouiller le visage ou passer de la glace sur les tempes, ont un effet anti-douleur. Certains préconisent la prise d'un antalgique ou d'un anti-inflammatoire. En règle générale, les céphalées s'estompent d'elles-mêmes. En dehors des crises, certains auteurs conseillent le recours aux médecines dites douces (acupuncture, mésothérapie, phytothérapie, homéopathie, etc.). Les complexes vitaminiques B, les oxygénateurs cérébraux, les antalgiques codéinés ou encore les antimigraineux sont également proposés en traitement de fond. L'efficacité de ces thérapeutiques n'est cependant pas établie. Aussi, un repos de quelques semaines est à observer tout en diversifiant les activités sportives. La marche, le vélo, la natation, les randonnées, la gymnastique et la relaxation n'imposent pas d'effort maximal bloqué. La prévention de la céphalée d'effort bénigne du sportif se résume à des mesures d'ordre général, du fait de la complexité du mode de survenue de ces céphalées. En règle d'or, il faut veiller à s'hydrater correctement. La tenue de sport doit permettre une bonne élimination de la sueur. L'augmentation des charges de travail doit être progressive dans le temps. Lors des efforts intenses, il faut marquer les temps respiratoires et observer les temps de repos. Les salles de sport doivent être bien aérées. Le sportif doit également observer une hygiène de vie exemplaire. La céphalée d'effort bénigne du sportif est dite bénigne car elle est de bon pronostic. Elle disparaît spontanément après un temps de repos. Elle cause plus de désagréments et d'inquiétudes, du fait du repos forcé qu'elle impose. C'est pourquoi il est intéressant de la connaître.
Par le Dr Allangba Eric * Biologie et Médecine du sport INJS
Lire l'article original : http://www.fratmat.co.ci/content/detail.php?cid=7j9iuLly1lL

Chômage, marché illicite, concurrence déloyale … Le blues profond des pharmaciens - Le Soleil - Sénégal - 19/05/2004

70 étudiants en pharmacie, dont une quarantaine de filles, tous en cinquième année, vont en principe envahir l'année prochaine, le marché de l'emploi, après avoir passé avec succès, la sixième année consacrée à la soutenance de thèse. Une majorité d'entre eux projette déjà d'ouvrir leurs officines privées et jouir du fruit de leur travail après de très dures années d'études. Lors des élections du bureau de l'Ordre des Pharmaciens, qui se sont tenues il y a quelques semaines, à l'hôtel Savana de Dakar, et à l'issus desquelles le Dr Boubacar Ndiade (pharmacien à Ourossogui dans la région de Matam) a été reconduit au poste de Président de l'Ordre, des pharmaciens qui avaient été choisis pour présenter des communications, avaient tiré sur la sonnette d'alarme face à la dégradation de la situation socioéconomique dans leur profession. Ce jour-là, la réalité sur la dégradation que subissait (et subisse encore) cette profession a été révélée crûment. Selon les pharmaciens, "cette situation ne peut plus être ignorée, tant elle est réelle et remarquable".
Les pharmaciens ont sur ce registre soulevé plusieurs causes endogènes et exogènes, ainsi que, paraîtrait-il, "l'immixtion de puissants lobbies financiers dans la profession". Pour Mme le Dr Fatimata Sow Ba, pharmacienne à Cambérène, "la baisse de la marge du pharmacien est passée de 32 à 28%, se rétrécissant comme une peau de chagrin". Elle a indiqué que le marché parallèle est l'une des principales sources des problèmes que rencontrent les pharmaciens. Elle a lancé, ce jour-là, un véritable cri d'alarme : "Tout le monde s'y est mis aussi bien le syndicat que l'Ordre national des Pharmaciens pour combattre ce fléau. Mais, malgré les quelques actions menées et les alertes lancées, il continue de progresser. C'est un problème crucial au niveau de la profession et il faut trouver une solution en vue de son éradication car, il y va aussi bien de notre survie, mais surtout de la santé de la population. Une part non négligeable de notre marché nous file entre les mains et le médicament est alors vendu par des mains non professionnelles avec tout ce que ces dérives comportent comme risques pour les populations", a-t-elle précisé.
Confusion et saturation du marché
La pharmacienne a soulevé parmi les causes les plus déterminantes, un arrêté signé en 1994 qui supprimait le critère de distance dans la création d'officine. "Ce qui a eu, selon elle, un impact certain sur le chiffre d'affaires de la pharmacie du fait de l'augmentation du nombre de pharmacies. Il fallait prendre en compte le rapport Formation-Emploi, rôle que devaient jouer les autorités publiques", a dit le Dr F. Bâ Sow. Elle a précisé que "cet arrêté constituait un garde-fou et tenait compte de la démographie et du pouvoir d'achat de la population". C'est ainsi que la porte aurait été ouverte à beaucoup de situations confuses et à une concurrence déloyale entre confrères… "Il y a aussi deux autres causes endogènes qui nous sont propres et dont la première est le coulage qui constitue un fléau au niveau des officines", avait-elle souligné. "Des vendeurs emportent de l'argent ou des médicaments qui alimentent par la suite le marché illicite, voire l'aggrave", a-t-elle poursuivi. "Je pense que l'informatisation des officines et un contrôle quotidien serait une bonne solution pour contrecarrer ce problème", a-elle proposé. Il y a enfin, toujours selon elle, une sixième cause due à l'environnement national. "Quand il sort de l'université, le pharmacien est laissé à lui-même, sans expérience", avait-elle indiqué. "Comme les capacités de recrutement de la fonction publique sont amoindries, voire dépassées, de nombreux jeunes pharmaciens surviennent sur le marché sans aucune expérience", a-t-elle révélé. "À l'époque, le jeune pharmacien était obligé de travailler dans la fonction publique pendant cinq ans, au terme desquels, il acquerrait au moins une expérience. Maintenant cela n'est plus possible, le jeune sortant de la Faculté est laissé à lui-même, sans expérience". Pour la pharmacienne Fatimata Bâ Sow : "Les problèmes qui assaillent la profession pharmaceutique sont nombreux et faute d'essayer d'y apporter une solution, le risque est grand d'aboutir à une profession marginalisée. Il faut donc une solution et elle doit venir de nous, les pharmaciens et des autorités de l'Etat".
Fonds de lutte contre le marché illicite
La première est la lutte sans merci contre le marché parallèle. Le Dr Ba a suggéré la mise en place d'un fonds spécial contre le marché illicite à partir de cotisation des pharmaciens. " Avec l'appui l'Etat, a-t-elle insisté, nous parviendrons à juguler ce fléau qui gangrène notre société et l'expose à des dangers. Des pays l'ont fait et sont arrivés à des résultats ", a-t-elle annoncé. Le deuxième point concerne l'initiative de Bamako. Elle a salué les efforts du syndicat et de l'Ordre en direction d'un approvisionnement de la pharmacie nationale d'approvisionnement (PNA) pour distribuer les médicaments essentiels génériques (MEG) dans les officines sous la forme de conditionnement hospitalier. " Il faut aller au-delà ", a-t-elle dit. Par ailleurs, elle a expliqué la nécessité pour le Sénégal de se tourner résolument vers une industrialisation en vue d'une production locale de médicaments de qualité et accessibles aux populations. "Cette industrialisation constitue un challenge majeur pour notre profession et elle permettra de maîtriser en amont et en aval, la filière du médicament et de lutter ainsi contre le marché illicite ", a-elle dit. " Si nous détenons la production, a-t-elle souligné, nous détiendrons aussi la commercialisation et nous vendrons à qui nous voulons ". Le troisième point sur lequel la profession doit se pencher concerne, pour elle, la toilette des textes. " Il nous faut un puissant groupe de pression à travers le syndicat des pharmaciens, qui effectuera un lobbying efficace et des propositions concrètes ; ceci aboutirait à avoir des textes adaptées à nos réalités nationales et professionnelles. Devant les réactions de pharmaciens demandant une augmentation de la marge bénéficiaire, elle leur a demandé d'être réaliste.
Inexpérience et voies de salut
"La grande majorité des Sénégalais a un pouvoir d'achat faible et elle nous regarde déjà comme des privilégiés et vous voulez augmenter votre marge. Ce n'est pas raisonnable". Elle a recommandé aux jeunes pharmaciens de faire une étude approfondie du marché avant toute création d'officine, afin d'apprécier les réalités démographiques et socio-économiques existantes dans la localité que le projet d'installation vise. "Nous devons aussi voir comment améliorer la rentabilité dans les officines. C'est important et c'est à portée de nos mains", avait-elle suggéré également. Selon elle : "améliorer la rentabilité de l'officine revient à améliorer soit le chiffre d'affaires, soit la marge brute ou (et) les charges". Elle a admis toutefois que la marge n'est pas très large. Il faut aussi, selon elle, un personnel qualifié et performant. Elle avait également plaidé pour la commercialisation des génériques et des conditionnements hospitaliers dont les marges sont plus intéressantes (de 1,46 à 1,56 sur les génériques). "Elle peut aussi contribuer à attirer les populations vers les pharmacies privées, dont la qualité des produits est garantie", avait-elle déclaré à juste titre. Elle y a même ajouté les produits de parapharmacie et de parfumerie. Elle a insisté aussi sur le fait que les pharmaciens doivent utiliser des services comptables pour détecter à temps les coulages d'argent ou de médicaments. "Il ne faut pas attendre la fin de l'année pour se rendre compte des méfaits du coulage sur le chiffre d'affaires. Il sera trop tard et vous aurez perdu beaucoup d'argent", a-t-elle expliqué avec force. Elle avait également plaidé pour les groupages d'achat et des commandes à 60% bien réfléchies et judicieusement étudiées avec des conditions avantageuses et des paiements comptant si possible. "Ce qui nous permettra, selon elle, d'éviter l'escompte qui est de 3% chez les grossistes". Tout cela, ajouté à l'utilisation d'un personnel strictement nécessaire, devrait contribuer, selon elle, à la réduction des charges.
Agent de santé et chef d'entreprise
"Il faut faire jouer la solidarité entre pharmaciens dans les achats", avait-elle souligné. Elle a révélé avoir constaté avec désolation que les ordonnanciers étaient toujours importés d'Europe. "Nous devons donc arriver à les fabriquer sur place pour réduire les coûts". "Si l'on ne peut pas prendre ses mesures et lutter contre le coulage par des inventaires journaliers sur par exemple une quinzaine ou une trentaine de produits de grande rotation à vérifier à la fin de chaque journée, en plus d'un contrôle mensuel, on va disparaître. Il faut donc réagir à temps", a-t-elle ajouté. "Il faut que le pharmacien garde la tête et sache raison gardée ". La question est de savoir, selon elle : "comment allier notre statut d'agent de santé soucieux de la santé de la population et notre position de chef d'entreprise contraint à des obligations de résultats. Nous devons répondre à cette question par notre savoir faire et notre savoir être", avait-elle relevé. "Dans tous les cas, nous devons le faire dans le respect de notre code de déontologie", a-t-elle finalement lancé en conclusion. Fara DIAW
Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=37789&index__edition=10189


Dr Emmanuel Sarr, pharmacien : "20% des officines dans la tourmente…" - Le Soleil - Sénégal - 19/05/2004

Parlant de l'impact socio-économique de la répartition des pharmacies, le Dr Emmanuel Sarr, de la pharmacie "Gorom" sise à Yoff sur le site environnant de l'aéroport, a aussi disserté largement sur les nombreuses difficultés que rencontrent les pharmaciens. "Notre profession traverse des bouleversements depuis une dizaine d'années, surtout suite à la dévaluation du franc CFA qui avaient induit une hausse des prix des médicaments donc, une baisse de l'affluence des clients", a-il lancé. Il a également fait remarquer que dans leur profession, "on ne part pas à la retraite, alors qu'il y a une arrivée de jeunes chaque année sur le marché et que le chiffre d'affaires dans ce domaine n'est pas extensible à souhait." Il arrive donc, nécessairement, un moment où il y a blocage. La croissance économique est de 5%, l'inflation est relativement maîtrisée, pendant que la démographie est continuellement en hausse. De 1992 à maintenant, la population a augmenté de 30,25%. Pendant ce temps, le chiffre d'affaires dans la pharmacie privée est passé de 16 milliards de Fcfa (qui correspondent à 28, 60 milliards dans le public)à 24 milliards 300 millions de Cfa en 1996, puis à 33 milliards 470 millions de Fcfa en 2002. Elle est beaucoup moins importante que la croissance de la population. Le Dr Sarr a indiqué sur ce registre que le chiffre d'affaires moyen par officine a baissé du fait de la multiplication des officines et le marché parallèle illicite. Le nombre de pharmacies a été multiplié par cinq entre 1985 et 2001, où il est passé de 109 à 532. Il est actuellement de 646. Si nous prenons le chiffre d'affaires global par rapport au nombre de pharmacies privées, on voit que le chiffre d'affaires moyen par pharmacie privée était en 1993 de 99,185 millions de Fcfa par an. "En supposant que le pharmacien avait 10% pour le salaire, il s'en sortait, a-t-il soutenu, avec 10 millions environ l'an". Avec 39,7 milliards de Fcfa pour l'ensemble des pharmacies en 2002, le revenu annuel s'élève à 61,099 millions de Fcfa, ce qui nous ramène à 4 millions de F cfa environ l'an pour le salaire gagné par le pharmacien dix ans après. En dix ans donc le pharmacien aurait perdu la moitié de ses propres revenus, comme un comprimé effervescent dans de l'eau…. Selon le Dr Sarr qui l'a révélé : "une étude a montré qu'en 2001 sur 532 officines, 87 d'entre elles avaient de très sérieux problèmes, soit 15,7%. Le taux des officines dans la tourmente des difficultés doit être actuellement à 20% environ. Il a reconnu que le marché parallèle est approvisionné par les pharmaciens eux-mêmes et aussi par des agents qui sont devenus plus nombreux et plus agressifs commercialement. "Ils ont même élargi les gammes des produits qu'ils offrent illicitement", a-il dit. "J'ai ouvert, il y a seulement peu de mois, a-t-il révélé, et j'ai eu à voir à deux reprises, des gens venir me proposer des produits identiques à ceux que vendent les grossistes attitrés (Cophase, Sodipharm, et Laborex)". Ces médicaments avaient les caractéristiques des bons médicaments (boîtes conformes, les numéros des lots, les dates de péremption, etc.) Il n'y a aucune différence avec les produits que l'on trouve chez les grossistes. Le Dr Emmanuel Sarr a aussi révélé, que le taux d'accessibilité des médicaments avaient subi une baisse en 1994, avant d'amorcer une légère hausse en 1997, grâce à la réponse apportée par toute la profession à travers l'extension des gammes de produits embrassant de plus larges franges de la population et l'introduction des génériques. "90% de la population financent leurs dépenses en médicaments sans recours à des organismes sociaux de prise en charge, ce qui constitue une difficulté réelle, contrairement aux pays développés où des institutions (assurances, sécurité sociale, mutuelles, etc.) jouent ce rôle essentiel dans les coûts des soins", a-t-il dit. "Ces institutions permettent de ne pas débourser tout de suite, alors que chez nous où la pauvreté est présente, il faut payer rapidement de sa poche", avait-il poursuivi.
Profession fragilisée
L'autre aspect est à la fois humain et économique. C'est le chômage des jeunes pharmaciens. De plus en plus de jeunes pharmaciens sortant de la Faculté arrivent sur le marché au terme de leurs dures études et ne trouvent pas un emploi rémunérateur. "Je pense qu'un jeune qui arrive sur un marché sans issue peut être poussé à dévier, s'il n'a pas les pieds sur Terre", a-t-il lancé. Tous ces facteurs ont pour conséquence, selon lui, de fragiliser notre profession. "Il faut encourager les pharmaciens à être dans les officines ou à avoir un pharmacien recruté sur place", a-t-il poursuivi. Il juge cela comme un choix rentable et cela encourage les clients, sécurise et augmente les conseils pertinents, d'où l'accroissement des ventes. Il a soutenu que la présence d'un assistant pharmacien de formation qui, lui, sera moins enclin à puiser dans le stock pour du coulage, est plus sûre qu'un employé qui ne l'est pas. Il a proposé diverses initiatives en vue d'optimiser les avantages commerciaux comme le groupage des achats, le paiement comptant par l'utilisation des banques qui, elles, sont en train de baisser leurs taux d'intérêt, ce qui est plus intéressant que le taux d'escompte des grossistes. Il a cité aussi la rationalisation des charges et l'adaptation des heures d'ouverture de l'officine aux heures d'affluence. Cette dernière mesure devrait permettre d'économiser de l'énergie et de l'argent dans la mesure où les horaires du personnel seront mieux ajustés. Il a relevé aussi le regroupement de pharmaciens sur la base d'affinités économiques devrait induire la possibilité de négocier des conditions avec de plus grandes chances de réussite auprès des grossistes. Il a souligné aussi l'intérêt face à la fiscalité et l'intention des pouvoirs publics de baisser les impôts des sociétés, de créer des Sociétés unipersonnelles à responsabilité limitée, équivalente de la SARL (*) mais ramenée à une personne. Le Dr Sarr a relevé aussi une autre question délicate qui a trait à la retraite des pharmaciens. "On devrait voir comment amener des pharmaciens à se désengager totalement ou partiellement de leurs affaires, moyennant des mesures d'accompagnement (mutuelles, assurances vie, etc) sur lesquelles les différentes instances de l'Ordre sont en train de réfléchir". Il a salué les initiatives prises pour développer la formation, qui est la seule à faire émerger un nouvel interlocuteur pharmacien compétent pour les clients et devant les instances de décision qui chapeautent la profession. Il a par ailleurs fait remarquer la qualité des produits vendus dans les pharmacies sénégalaises. "J'ai visité de nombreux pays africains et ce que j'y ai vu comme pratiques étonnantes dans le secteur conforte ma position de pharmacien sénégalais, confiant dans l'organisation existante dans mon pays où les prix sont abordables, quoi que l'on dise", a-t-il révélé. "Ils sont même les plus bas que ceux affichés dans la sous-région", a-t-il dit en substance. Enfin, sur le combat contre le marché illicite, il a indiqué la nécessité de renforcer la campagne d'information, la sensibilisation des décideurs et des leaders religieux, l'implication des médiats, etc. Fara DIAW
Lire l'article original : http://www.lesoleil.sn/archives/article.CFM?articles__id=37789&index__edition=10189


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