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Publié dans Médecine d'Afrique Noire 6512 - Décembre 2018 - pages 571-580
Auteurs : B. Mian, G. Okon, L. Nigue, E. Aka, Akobe, A. Diomande, R. Kasse, K. Nguessan, S. Boni - Côte d'Ivoire
Contexte : La vaginite est un motif fréquent de consultation gynécologique. Dans les pays à ressources limitées, en l’absence de laboratoires d’analyses microbiologiques des sécrétions vaginales, le traitement est prescrit sur la base de l’évaluation clinique.
Objectif général : Evaluer l’efficacité de notre pratique concernant la prise en charge des vaginites en situation de vie réelle, par la prescription de l’association ternidazole, néomycine sulfate, nystatine, prednisolone (Tergynan®).
Méthodologie : Nous avons réalisé, dans trois structures sanitaires d’Abidjan, une étude prospective observationnelle sur cinq mois. Elle a inclus, de façon aléatoire, 233 patientes qui ont donné leur consentement écrit et signé et qui présentaient des signes cliniques évidents de vaginites. N’ont pas été incluses les patientes enceintes et allaitantes, celles qui présentaient des co-infections, des infections sexuellement transmissibles, le VIH, une hypersensibilité ou une idiosyncrasie à l’association ternidazole, néomycine sulfate, nystatine, prednisolone (Tergynan®). Les patientes ont été divisées en deux groupes : le groupe de référence (n = 200) pour lequel une analyse microbiologique des sécrétions vaginales était effectuée 2 à 4 jours avant la mise sous traitement et le groupe contrôle (n = 33) pour qui le traitement était débuté d’emblée. Les critères d’évaluation étaient la présence des symptômes cliniques et leur cinétique d’évolution, le bilan microbiologique réalisé 10 à 14 jours après le début du traitement et la survenue d’effets indésirables liés à l’utilisation du médicament (notamment les picotements ou les irritations locales). Les tests statistiques utilisés pour la comparaison des effectifs étaient le khi-deux et le Fisher exact avec un seuil de signification de 5% (p < 0,05).
Résultats et discussion : Avant l’instauration du traitement, les leucorrhées pathologiques (178/233) et le prurit vulvaire (157/233) étaient les principaux symptômes rencontrés dans les deux groupes. La prédominance des leucorrhées pathologiques était très significativement différente dans le groupe référence versus le groupe contrôle (p = 0,001).
Lors de la visite de contrôle, il n’y avait pas de différence significative entre les deux groupes concernant la présence d’une récidive (p = 0,99). Ainsi l’association ternidazole, néomycine sulfate, nystatine, prednisolone (Tergynan®) pourrait représenter une option thérapeutique intéressante chez les femmes présentant des signes cliniques évidents de vaginite, en l’absence d’analyse microbiologique préalable des sécrétions vaginales. L’association ternidazole, néomycine sulfate, nystatine, prednisolone (Tergynan®) a démontré son efficacité thérapeutique en cas de vaginite à Candida albicans (VC), de Vaginose Bactérienne (VB), de vaginite à Trichomonas vaginalis (VT), et même en cas d’infection mixte (VM). En effet il a été observé une amélioration significative et rapide (3 à 4 jours maximum) des symptômes (p = 0,001) et un faible taux de récidive biologiquement prouvée dans les deux groupes (3,4%). Durant toute la durée du traitement, les patientes n’ont déclaré aucune réaction allergique liée à l’utilisation de l’association ternidazole, néomycine sulfate, nystatine, prednisolone (Tergynan®) (picotements ou irritations locales) et 97,3% des patientes ont été globalement très satisfaites de l’utilisation de l’association ternidazole, néomycine sulfate, nystatine, prednisolone (Tergynan®).
Conclusion : Dans nos pays à ressources limitées, sous-médicalisés, l’association ternidazole, néomycine sulfate, nystatine, prednisolone (Tergynan®) apparaît comme une option thérapeutique intéressante pour traiter les vaginites d’origine mycosique, parasitaire, bactériologique et mixte. Cette étude a montré que l’association ternidazole, néomycine sulfate, nystatine, prednisolone (Tergynan®) pouvait être administrée, en initiation de traitement des vaginites dès leur apparition sans besoin de procéder à des prélèvements préalables des sécrétions vaginales.
Background: Vaginitis is a frequent cause of gynecological consultation. In limited-resource countries, in the absence of laboratories for microbiological analysis of vaginal secretions, treatment is prescribed based on clinical evaluation.
General objective: To evaluate the effectiveness of our practice in the management of vaginitis in real life situations, by the prescription of the ternidazole, neomycin sulfate, nystatin, prednisolone association (Tergynan®).
Methodology: A five-month observational prospective study was carried out in three health facilities in Abidjan. Two-hundred and thirty-three (233) patients were randomly included, they gave their written and signed consent and showed obvious clinical signs of vaginitis. Pregnant and breast-feeding patients, those with co-infections, sexually transmitted infections, HIV, hypersensitivity or idiosyncrasy to ternidazole, neomycin sulfate, nystatin, prednisolone association (Tergynan®) were not included. Patients were divided into two [2] groups: the reference group (n = 200) for which a microbiological analysis of vaginal secretions was carried out 2-4 days prior to treatment and the control group (n = 33) for which treatment was initiated straightaway. Evaluation criteria were the presence of clinical symptoms and their kinetics of evolution, microbiological balance carried out 10 to 14 days after the onset of treatment and the occurrence of adverse reactions related to the use of the drug (in particular local stinging or irritation). Statistical tests used for the number comparison were the Khi2 and the exact Fisher test with a 5% significance threshold (P < 0.05).
Results and discussion: Prior to the initiation of treatment, pathological vaginal discharges (178/233) and vulvar pruritus (157/233) were the main symptoms encountered in both groups. The prevalence of pathological vaginal discharges was significantly different in the reference group versus the control group (p = 0.001). During the control visit, there was no significant difference between the two groups regarding the occurrence of a recurrence (P = 0.99). Thus, ternidazole, neomycin sulfate, nystatin, prednisolone association (Tergynan®) could represent an interesting therapeutic option in women with obvious clinical signs of vaginitis, in the absence of prior microbiological analysis of vaginal secretions. Ternidazole, neomycin sulfate, nystatin, prednisolone association (Tergynan®) has demonstrated its therapeutic efficacy in cases of vaginitis with Candida albicans (CV), bacterial vaginosis (BV), Trichomonas vaginalis vaginitis (TV), and even in the case of mixed infection (MV). In fact, there was a significant and rapid improvement (3 to 4 days maximum) of symptoms (p = 0.001) and a low rate of biologically proven recurrence in both groups (3.4%). During the duration of the treatment, patients reported no allergic reactions related to the use of ternidazole, neomycin sulfate, nystatin, prednisolone association (Tergynan®) (local stinging or irritation) and 97.3% of patients were generally very satisfied with the use of the ternidazole, neomycin sulfate, nystatin, prednisolone association (Tergynan®).
Conclusion: In our limited resource countries, medically underserved, ternidazole, neomycin sulfate, nystatin, prednisolone association (Tergynan®) appears to be an interesting therapeutic option for treating vaginitis of fungal, parasitic, bacteriological and mixed origin. This study showed that the ternidazole, neomycin sulfate, nystatin, prednisolone association (Tergynan®) could be administered, in initiation of treatment of vaginitis as soon as they appeared without the need to carry out preliminary test of vaginal secretions.
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