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Publié dans Médecine d'Afrique francophone 7209 - Août/septembre 2025 - pages 501-507
Prise en charge des néoplasies épidermoïdes de la conjonctive au Centre Hospitalier Universitaire - Institut d’Ophtalmologie Tropicale d’Afrique, Bamako, Mali
Article Open access
Auteurs : R.D. Sangaré, N. Guirou, SM Diarra, M. Sissoko, F.T. Sidibé, A. Konipo, M. Sissoko, K. Ba, B. Coulibaly, A. Touré - Mali
Introduction : Les néoplasies épidermoïdes (dysplasies conjonctivales, carcinome in situ, carcinome épidermoïde invasif) sont des tumeurs rares. L’incidence annuelle varie de 0,03 à 1,9/100 000 habitants pour une population de type caucasien, à 3,4 pour 100000 habitants pour une population de types africaines. Au CHU IOTA en 2021, le carcinome était la deuxième cause de tumeur après le rhabdomyosarcome. Malgré les progrès thérapeutiques ayant permis d’améliorer significativement les taux de remissions des néoplasies épidermoïdes dans les pays développés, leur prise en charge demeure particulièrement problématique en Afrique. Cette situation est principalement liée à une insuffisance en ressources humaines, financières et matérielles. Le but de ce travail était de décrire le profil épidémiologique et clinique des patients. Analyser les obstacles rencontrés dans le traitement de cette tumeur.
Méthodologie : Il s’agissait d’une étude transversale, rétrospective, qui s’est déroulée au CHU IOTA de mars 2023 à septembre 2024. Soit une période de 18 mois incluant tous les patients ayant un Carcinome Epidermoïde Conjonctival (CEC). Tous les patients de 18 ans et plus reçus en consultation au CHU IOTA ayant une néoplasie conjonctivale confirmé par un examen anatomopathologique pendant la période d’étude ont été inclus. Les patients âgés de moins de 18 ans. Les autres causes de tumeurs n’ont pas été incluses.
Résultats : Nous avons colligé 19 patients soit 10 femmes et 9 hommes sex-ratio 1,11. L’âge moyen était de 44 ans avec des extrêmes de 16 et 82 ans. Nos patients étaient en majorité des ménagères 7 patients (36,84%) et des cultivateurs 6 patients (31,57%). Seuls 5 patients (26,31%) avaient fait de la chimiothérapie. Aucun de ces derniers n’avait complété les séances de chimiothérapie. Onze patients (73,68%) n’avaient pas fait de chimiothérapie 3 à 18 mois après les résultats de leur anatomopathologie. Le coût moyen du bilan pré-thérapeutique (tomodensitométrie et bilan sanguin) était de 150.000 FCFA à 200.000 FCFA. La cure de chimiothérapie est subventionnée par l’état et coûte donc 5000 FCFA tous les 15 ou 25 jours. L’évolution a été marquée par 1 cas de récidive et 2 décès.
Conclusion : Le coût des bilans pré-thérapeutique est un frein à la chimiothérapie pour les personnes défavorisées.
Introduction: Squamous cell neoplasia (conjunctival dysplasia, carcinoma in situ, invasive squamous cell carcinoma) are rare tumors. The annual incidence varies from 0.03 to 1.9/100,000 inhabitants for a Caucasian population, to 3.4 per 100,000 inhabitants for an African population. At the IOTA University Hospital in 2021, carcinoma was the second most common cause of tumor after rhabdomyosarcoma. Despite therapeutic advances that have significantly improved the remission rates of squamous cell neoplasia in developed countries, their management remains particularly problematic in Africa. This situation is mainly linked to a lack of human, financial and material resources. The aim of this work was to describe the epidemiological and clinical profile of patients. To analyze the obstacles encountered in the treatment of this tumor.
Methodology: This was a cross-sectional, retrospective study conducted at the IOTA University Hospital from March 2023 to September 2024. This covered an 18-month period and included all patients with Squamous Cell Carcinoma (SCC). All patients aged 18 years and older who were seen for consultation at the IOTA University Hospital with conjunctival neoplasia confirmed by pathological examination during the study period were included. Patients under 18 years of age were excluded. Other causes of tumors were not included.
Results: We enrolled 19 patients, including 10 women and 9 men, with a sex-ratio of 1.11. The mean age was 44 years, ranging from 16 to 82 years. Our patients were mostly housewives 7 patients (36.84%) and farmers 6 patients (31.57%). Only 5 patients (26.31%) underwent chemotherapy. None of them completed the chemotherapy sessions. Eleven patients (73.68%) did not receive chemotherapy 3 to 18 months after the results of their pathology. The average cost of the pre-treatment assessment (CT scan and blood test) is 150,000 to 200,000 FCFA. The chemotherapy course is subsidized by the state and therefore costs 5,000 FCFA every 15 or 25 days. The outcome was marked by 1 recurrence and 2 deaths.
Conclusion: The cost of pre-treatment assessments is a barrier to chemotherapy for disadvantaged individuals.
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