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Publié dans Médecine d'Afrique Noire 5210 - Octobre 2005 - pages 533-538
Auteurs : G. YAYA, L. KOBANGUE, J. MAZI - Centrafrique
Le but de cette étude est de déterminer la prévalence des lésions oculaires au sein d’un groupe de patients infectés par le VIH/SIDA en République Centrafricaine.
Matériel et patients : 287 patients ont été admis dans le service d’ophtalmologie du Centre National Hospitalier Universitaire de Bangui de Janvier 2001 à Janvier 2004. Chaque patient a été examiné par le même ophtalmologiste suivant quatre critères : la motilité oculaire, l’examen à la lampe à fente, l’ophtalmoscopie directe et la rétinographie. Le diagnostic biologique par ELISA (Enzyme-Linked Immuno Sorbent Assay) a été pratiqué au Laboratoire National de Biologie et de Santé Publique de Bangui à tous les patients, et confirmé par Western-Blot. Le dosage de CD4 + a également été fait pour chaque patient.
Résultats : L’âge moyen est de 28.5 ans avec des âges extrêmes de 8 et 55 ans.
30% des patients ont des atteintes oculaires. 76 d’entre eux, soit 27.3 % ont présenté une infection du segment postérieur, incluant des exsudats cotonneux, 45, soit 16.1 % des hémorragies rétiniennes, 20 soit 7.2 % et 9, soit 3.2 % ont des lésions palpébrales apparentées au sarcome de Kaposi. Nous avons également mis en évidence 7.6 % de cas d’infections rétiniennes opportunistes dues au cytomégalovirus, rétinites à cryptococcus 6.5 % et rétinites tuberculeuses 4.3 %.
Le taux moyen de CD4+ dosé à la première consultation ophtalmologique a été de 68 cellules/mm³, avec des valeurs extrêmes entre 18 et 164 cellules/mm³.
Conclusion : Les atteintes oculaires survenues au cours de l’infection à VIH dans notre étude sont fréquentes et non spécifiques. Elles le sont beaucoup moins, comparées à celles d’autres études en Afrique centrale (80 à 94 %). Ces lésions oculaires varient d’un pays à un autre en fonction de nombreux facteurs, au premier rang desquels nous retenons les conditions socio-économiques, l’organisation et la prise en charge des personnes infectées et les disparités épidémiologiques de la pandémie propres à chaque pays.
Cette étude a mis en évidence un taux de complications rétiniennes plus élevé que celui de la moyenne en Afrique. Les complications palpébrales et conjonctivales sont moins fréquentes que celles décrites ailleurs. Elles sont dominées par la kératite herpétique zostérienne et le sarcome de Kaposi, intéressant la paupière et la conjonctive.
Les résultats de notre enquête, obtenus juste avant l’introduction effective des ARV dans le programme de prise en charge des personnes atteintes par le VIH/SIDA, constituent un repère initial fondamental pouvant contribuer à l’évaluation dans les années à venir, du Programme National de Lutte Contre le SIDA (PNLS) en ce qui concerne les lésions oculaires liées à cette virose en Centrafrique.
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