Résumé

Contexte : Le Tchad, pays où les épidémies de choléra surviennent à intervalles réguliers, a été encore frappé de juin à octobre 2001. N’djaména, la capitale, a été particulièrement touchée (68,2 % des cas).
Objectif : Analyser les aspects épidémiologiques, cliniques, thérapeutiques et évolutifs du choléra à la Grande Antenne choléra (GAC) de la ville de N’djaména.
Méthode : Collecte de données dans toutes les fiches d’observation.
Résultats : 676 patients ont été admis pour la période de fonctionnement (7 août-29 septembre 2001). Les cas hebdomadaires variaient de neuf à 70, avec un pic (200 cas) à la 9ème semaine de l’épidémie (3ème semaine de fonctionnement du GAC).
Les femmes et les enfants de moins de cinq ans étaient les plus représentés (367/676). Tous les malades avaient une déshydratation dont 14,3 % de cas sévères. Les patients étaient réhydratés par la S.R.O. de l’Oms en réhydratation initiale ou en relais de la réhydratation intraveineuse par le Ringer Lactate (66,9 %). Vibrio cholerae 0 :1 biotype El Tor était responsable de l’épidémie, avec une sensibilité à la doxycycline. La durée d’observation moyenne était de 2 jours. La létalité a été de 1 %.
Conclusion : L’épidémie de choléra à N’djaména en 2001 renforçant l’endémisation du choléra au Tchad relance les problèmes de l’urbanisation de la ville et de l’alimentation en eau potable. L’éducation sanitaire devra comprendre et prendre en compte les comportements des populations. La mise sur pied d’un système de surveillance simple et réactif devrait permettre de détecter à temps les flambées potentielles.