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Publié dans Médecine d'Afrique Noire 5210 - Octobre 2005 - pages 555-563
Auteurs : P. DELLAMONICA - France
Les données concernant la prescription des antibiotiques sur le continent africain sont très mal connues. De plus, elles peuvent varier dans des proportions importantes en fonction de l’approvisionnement en médicament. Nous avons mené une étude prospective pour décrire la prescription d’une céphalosporine de première génération le «Céfadroxil» ou Oracéfal® dans 14 pays d’Afrique. Cette étude nous a permis d’analyser les attentes des médecins et de connaître les motifs de prescription pour 15 000 patients consultant pour épisode fébrile avec signes ORL ou broncho pulmonaire. 750 médecins volontaires ont participé à l’étude dans les différents pays, 73,3 % d’entre eux étaient des médecins généralistes, 16 % des pédiatres. 75 % des prescriptions environ ont concerné des voies aériennes supérieures, 25 % des infections broncho pulmonaires. Des recommandations d’origine diverse sont appliquées par 70 % des médecins. La principale source d’information est la visite médicale 70 %, suivie à peu près à égalité par les réunions d’enseignement post universitaire et la presse médicale française. La préoccupation par l’augmentation de la résistance du pneumocoque est très variable d’un pays à l’autre, 80 % à moins de 25 %. Les critères de choix de l’Oracéfal® concernent l’efficacité bactériologique et clinique, sa rapidité d’action ainsi qu’une bonne tolérance.
Les durées de traitement sont variables mais deux durées principales sont retenues 6 jours pour 40 %, mais 95 % des traitements durent 10 jours ou moins.
Les facteurs de risque retenus par les médecins sont essentiellement l’aspect récidivant des infections et déjà un traitement antibiotique dans les 3 mois précédent pour environ 40 % des patients. Le tabac est considéré comme un facteur de risque important pour 25 % des médecins. Les traitements antipyrétiques sont les traitements d’automédication les plus couramment utilisés. Cette étude nous a permis pour la première fois d’avoir des données sur les motifs de prescription d’un antibiotique en Afrique et des critères de choix retenus par les médecins.
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