Résumé

Introduction : L’adolescence est une période de déséquilibre psychologique et d’immaturité des organes posant les problèmes d’avortement à risque et de dystocie au moment de l’accouchement. Cela nous a amené à réaliser cette étude pour déterminer la proportion des adolescentes enceintes parmi les gestantes suivies à Bouar ; et évaluer le suivi prénatal et l’issue des grossesses.
Méthodologie : Nous avons, sur une période de 5 ans (janvier 1996 à décembre 2002), collecté des informations sur les gestantes suivies à l’Hôpital préfectoral de Bouar. Toutes les femmes enceintes suivies pendant la période définie étaient incluses dans l’étude. En étaient exclues, les femmes qui n’étaient pas enceintes. Nous avons collecté les données à partir des registres de suivi prénatal, de la salle d’accouchement et du bloc opératoire.
Les résultats ont montré que sur 2035 gestantes suivies, il y avait 617 adolescentes, ce qui représente 30,3 %. L’âge moyen des adolescentes enceintes était de 17,1 ans. Dans 80,1 % des cas, elles n’étaient pas scolarisées. La déclaration de la grossesse au 1er trimestre n’était faite que par 14,8 % des adolescentes. Dans 43,6% des cas, les adolescentes n’avaient effectué qu’une seule consultation prénatale. La plupart des adolescentes avaient accouché à l’hôpital (68,1 %) et l’accouchement était normal dans 86,7% des cas. Les accouchements à domicile étaient plus effectués pour les adolescentes mal suivies.
Les complications les plus fréquentes étaient représentées par les lésions des parties molles, l’accouchement prématuré, l’avortement et l’infection puerpérale.
Parmi les nouveau-nés enregistrés, la proportion des naissances prématurées d’une part et des mort-nés d’autre part était plus élevée chez les adolescentes suivies une seule fois.
En conclusion : un accent doit être mis sur la scolarisation des jeunes filles, l’information et l’éducation sur les risques liés aux grossesses et accouchements précoces.