Résumé

Il s'agit d'une étude rétrospective effectuée dans le service d'ORL du Centre Hospitalier National Universitaire de Ouagadougou. Le rhinosclérome sévit encore à l'état endémique au Burkina Faso : sur une période de 10 ans, 51 cas de rhinoscléromes bactériologiquement et/ou histologiquement confirmés ont été traités et suivis.
Dans 60,7% des cas il s'agissait de femmes. L'âge moyen des malades était de 30 ans. C'était pour la plupart des malades venant du sud-ouest et du plateau central du pays, de familles à revenu modeste.
Le diagnostic souvent tardif explique la prédominance des formes avec déformation nasale (66,6% des cas) où la clinique est déjà fort suggestive surtout dans une zone d'endémie. Des efforts restent à faire pour un diagnostic plus précoce.
Nous pensons qu'il faut penser au rhinosclérome de parti pris devant une rhinite muco-purulente ou croûteuse persistante et à fortiori devant un granulome des voies aériennes supérieures. La mise en évidence de klebsiella rhinoscleromatis dans les sécrétions nasales ou dans les broyats des pièces biopsiques et/ou la découverte des cellules de Mickulicz à l'examen histologique des granulomes confirment le diagnostic. Tous nos cas ont été confirmés.
Nos résultats thérapeutiques corroborent l'efficacité de la streptomycine avec une dose totale de 45-97 g et du thiophénicol avec une dose totale de 60-90 g, en monothérapie. Mais il y a aussi la toxicité cochléo-vestibulaire de la streptomycine qui nous a amené à interrompre le traitement chez 2 de nos patients.

«Pathologie de la pauvreté», l'espoir est permis dans la lutte contre cette affection par le dépistage précoce et la prise en charge des malades, l'amélioration des conditions de vie des populations.