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Publié dans Médecine d'Afrique Noire 5401 - Janvier 2007 - pages 29-34
Auteurs : D. MOUKASSA, J.R. IBARA, A. BENALI, J.B. NKOUA-MBON, A.S. BIKINDOU, L.G. LINGOUALA, J.R. TSIBA, M.L. EOUANY, S. DIEMBI, R. DYKOKA-N’GOLO - Congo-Brazzaville
Objectif : L'analyse descriptive de quatre variables épidémiologiques de la maladie cancéreuse, effectuée dans cette étude, avait pour objectif : de comparer tout d'abord les tendances évolutives et topographiques depuis au moins 50 ans et de constituer une base référentielle permettant de dégager les axes stratégiques de lutte contre les cancers dans le département du Kouilou au Congo-Brazzaville malgré la petite taille de l'échantillon étudié.
Matériels et méthodes : Une étude, transversale et prospective, menée de janvier 2003 à juillet 2004, au Centre d'Etudes Pathologiques Humaine et Animale (CEPHA) de l'hôpital Adolphe Sicé de Pointe Noire, a permis de colliger 192 cas de cancer histologiquement prouvés sur tous sites de prélèvement confondus. Une analyse statistique des variables qualitatives (l'âge, le sexe, la localisation anatomique et le type histologique) a été effectuée. Elle était de type monovarié ou de type multivarié à l'aide d'un logiciel Epinfo version 6. Le test de Student a été utilisé pour la comparaison des moyennes et des variances et le test de Chi-2 (c2) pour la comparaison des taux avec une valeur significative si p < 0,05.
Résultats : La moyenne d'âge est estimée à 45 ± 5 ans avec un pic de prédilection entre 35 ans et 45 ans chez la femme. Chez l'homme, on observe un décalage du pic de prédilection entre 55 ans et 65 ans avec une moyenne d'âge estimée à 45 ± 6 ans. Les localisations anatomiques les plus fréquentes chez l'homme sont représentées par les cancers digestifs (colon, rectum, anus). Chez la femme en activité génitale, le cancer du col de l'utérus occupe le premier rang suivi du cancer du sein. Les types histologiques les plus fréquents sont les carcinomes correspondant à des tumeurs épithéliales malignes développées sur des épithéliums de revêtement malpighien ou sur des épithéliums glandulaires.
Conclusion : Les facteurs de risque décrits par Reymondon et al., il y a cinquante ans, sont restés inchangés ; en revanche, la fréquence relative de certaines entités anatomo-cliniques, telles que les lymphomes B à grandes cellules et les cancers de la peau (notamment, le sarcome de Kaposi) a augmenté, probablement en raison de la co-existence avec le VIH. La distribution des variables épidémiologiques étudiées reflètent les mêmes caractéristiques superposables avec celles qui sont classiquement décrites dans les pays sous-développés en général. Ainsi, les moyens de lutte contre la maladie cancéreuse doivent être avant tout, axés sur les stratégies de santé publique basées sur l'information, l'éducation et la communication (I.E.C.).
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