Résumé

La mortalité maternelle est une catastrophe pour la communauté et le nouveau-né. Son niveau est très élevé chez nous et semble lié aux urgences obstétricales. Nous avons décidé d'évaluer le niveau de performance des centres de santé de Bangui qui assurent la prise en charge des urgences obstétricales et néonatales. Les objectifs de l'étude étaient d'analyser le système de prise en charge et de référence des urgences obstétricales ; identifier les lacunes.
Matériels et méthodes : Pendant deux mois, en 1999, une équipe composée de 3 médecins et d'un étudiant en fin d'études a sillonné 10 centres de santé et 2 hôpitaux centraux de Bangui. Les enquêteurs ont eu des entretiens avec les prestataires des formations sanitaires retenues sur la formation, la supervision, la prise en charge des urgences obstétricales et néonatales, les matériels et équipements disponibles dans leurs centres. Les données ont été traitées et analysées avec le logiciel Epi-info 6.303.
Résultats : Nous avons interviewé 39 prestataires ont 29 dans les centres de santé et 10 dans les hôpitaux. Certaines pathologies nécessitant un transfert étaient reconnues telles que l'hypertension artérielle, le travail prolongé, d'autres l'étaient moins comme l'anémie. Les formations n'étaient plus faites depuis plus de 5 ans pour plus de 50 % des prestataires. Les rythmes des supervisions étaient très espacés. Les matériels, les équipements médicaux et les médicaments essentiels faisaient défaut dans les formations sanitaires. Le système de référence n'était pas performant comportant des problèmes d'ambulance qui manquent, de carence en personnels pour accompagner les patientes et autres.
Conclusion : Ces faiblesses relevées contribuent à alourdir la mortalité maternelle et néonatale. Des actions de formation, de supervision, d'équipement des formations sanitaires, combinées à l'amélioration du système de référence peuvent jouer sur la qualité des soins et sur la réduction de la mortalité maternelle et néonatale.