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Lutte contre la dépigmentation : l’implication de la jeunesse préconisée

Le soleil | Sénégal | 25/01/2010 | Lire l'article original

La dépigmentation est un problème de santé publique. C’est pourquoi, l’Association internationale d’information sur la dépigmentation artificielle (Aiida) a initié avec l’Association des femmes de la Médina (Afeme), un partenariat pour lutter contre cette pratique. Au Sénégal, d’après une enquête réalisée en 2003, 67% des femmes vivant en zone urbaine présentent des complications générales de la peau. Selon la présidente de l’Association internationale d’information sur la dépigmentation artificielle (Aiida), le Dr Fatimata Sy, la dépigmentation est la première cause d’hospitalisation en dermatologie.

« Une femme sur deux pratique la dépigmentation artificielle et en ignore les conséquences », a-t-elle révélé.

Le thème de la conférence organisée le 21 janvier 2010 à savoir : « La jeunesse et la prévention des complications de la dépigmentation artificielle », justifie d’après le Dr Sy, l’engagement de son association à combattre cette pratique. A l’en croire, la sensibilisation des populations doit être renforcée. Non sans rappeler les résultats mitigés que l’association a enregistrés avec les femmes adultes.

Pour la présidente d’Aiida, l’implication de la jeunesse faciliterait la lutte contre ce fléau. « Avec les jeunes, on espère qu’ils ne vont pas initier la pratique. A mon avis, la sensibilisation est plus facile avec eux », a-t-elle affirmé.

Abondant dans le même sens, la présidente de l’Association des femmes de la Médina (Afeme), Yacine Diagne, a fait remarquer que ce partenariat avec Aiida va les aider dans la sensibilisation. « Avec notre cellule de jeunes filles, nous osons croire que la bataille sera gagnée », a-t-elle soutenu.

Quant au conférencier du jour, le Pr Mame Thierno Dieng, du service Dermatologie du Chu Le Dantec, la dépigmentation artificielle est une cause d’infertilité par des interférences hormonales. Selon lui, tous les produits dépigmentant compromettent toutes les fonctions de la peau. Il s’agit de la protection, de la thermo régulation, de la raciale, de la synthèse, entre autre.

« En 2000, 10 femmes sont mortes à cause d’une infection due à la dépigmentation. Les produits utilisés sont l’hydroquinone et le corticoïde. Sur 1.000 femmes consultées, 300 sont atteintes de l’érésipèle, un des méfaits de la dépigmentation », a fustigé le Pr Dieng.

En tout état de cause, les jeunes de la Médina ont adhéré à cette activité d’Aiida qui entre dans le cadre de son huitième anniversaire.

Selon leur porte-parole, Fatou Thiam, le ministère de la Santé doit s’impliquer dans la lutte contre la dépigmentation afin de lui donner du crédit.

Tata SANE

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