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Walfadjri | Sénégal | 11/02/2010 | Lire l'article original
Wal Fadjri : L’engagement politique est-il suffisant pour booster la Planification familiale ?
Jean Charles Moreau : La volonté politique existe, nous en sommes très conscients et très contents. Mais nous demandons plus d’engagement politique. Nous voulons des actes concrets au-delà des dispositions. La santé est un facteur de développement économique.
Wal Fadjri : Mais comment booster cette planification familiale si l’on sait que l’Etat met 45 millions par an pour l’achat de produits contraceptifs ?
Jean Charles Moreau : C’est trop peu. Trop peu par rapport à la demande qui est prépondérante par rapport à l’offre. C’est nettement insuffisant.
Wal Fadjri : Vous avez évoqué un ratio faible de gynécologues par rapport à la taille de la population. Qu’en est-il ?
Jean Charles Moreau : Pour tout le Sénégal qui compte à peu près 12 millions d’habitants, le nombre total de gynécologues-obstétriciens ne dépasse guère 125. Avec cette disparité énorme sur le plan national et régional. Si l’on prend le cas des régions comme Tambacounda et Kédougou, ces deux régions ne comptent qu’un seul gynécologue pour six cent mille habitants. C’est très faible pour des zones enclavées et éloignées. Il en est de même pour le nombre de pédiatres et d’infirmiers chefs de postes et de sages-femmes.
Or, nous avons la feuille de route nationale multisectorielle qui nous dicte un certain nombre de prérogatives en vue de l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement d’ici 2105. Et elle n’est pas loin, d’ici cinq ans Inch Allah. D’où la nécessité de recruter davantage de sages-femmes pour résorber le gap. A ma connaissance, elles sont plus de 500 à avoir déposé leurs dossiers au niveau du ministère de la Santé. Le Sénégal n’est pas un grand pays de par sa superficie. C’est un petit pays, dix fois moins important que le Mali ou le Niger, cinq fois moins important que la Mauritanie. Ces recrutements, une fois faits, nous permettront certainement, si on n’atteint pas les indicateurs d’ici 2015, de nous en rapprocher.
Wal Fadjri : Quelles pourraient être les conséquences de la fermeture de la maternité de l’hôpital Le Dantec sur la santé de la mère et de l’enfant ?
Jean Charles Moreau : Je savais que vous alliez poser cette question. C’est une bonne chose. Un dossier très sensible que nous n’aimons pas beaucoup évoquer. Certes, les choses avancent, mais de façon très lente, osons le dire quand même. Depuis que la maternité de Le Dantec est fermée à des fins de réhabilitation, nous entrons dans la quatrième année et demie. C’était un certain 27 août 2005.
Cette maternité est un service de référence nationale. Je dirais même régionale parce qu’elle fait partie des quatre maternités les plus importantes dans la sous-région, en termes de nombre de lits, de volume d’activités, de capacités d’accueil pour ceux qui viennent apprendre comme les étudiants, les élèves. Ils viennent de tous les coins d’Afrique, y compris de Madagascar, des Comores pour faire leur spécialité. Cette fermeture porte un préjudice énorme, non seulement au pays, mais à la sous-région.
Mais nous y travaillons avec les différents acteurs concernés, notamment le ministère de la Culture, celui de la Santé, la Fondation du patrimoine et autres acteurs. Veuillez m’excuser si j’en ai oublié. Mais au rythme où avancent les choses, il faut dire que cela risque franchement d’hypothéquer l’atteinte des Objectifs du millénaire pour le développement 4 et 5. Ces Omd 4 et 5 constituent les leviers des autres Omd.
Propos recueillis par Issa NIANG
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