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Walfadjri | Sénégal | 03/03/2010 | Lire l'article original
L’Etat du Sénégal peut compter sur le soutien du Japon dans la prise en compte des difficultés d’ordre sanitaire notées à Tambacounda. Depuis 2007, cette deuxième puissance économique mondiale a entamé un programme quinquennal de renforcement du système de santé. Celui-ci prend en compte la santé maternelle et néonatale, le Vih, le management et la qualité du travail ainsi que la construction des infrastructures. Grâce à ce programme, les autorités médicales de la région entendent d’abord faire face au gap énorme de ressources humaines par une répartition optimale du personnel soignant déjà disponible dans la région. L’idée étant d’assurer une meilleure couverture médicale dans cette partie du Sénégal. Mieux, elles envisagent de réduire de deux tiers le taux de mortalité infanto juvénile estimé à 200/1000 en 2007, faire baisser le fardeau de la mortalité maternelle qui était de 800/1000 en 2007, et augmenter la moyenne des accouchements par personnel qualifié de 27 % à environ 35 %.
Avec un taux de malnutrition aiguë globale de 8,8 % chez les enfants et un retard de croissance de 29,5 % selon une enquête qui date de 2009, la région de Tambacounda présente de faibles indicateurs en santé maternelle et infantile. Dans cette région, le taux de mortalité infantile est inquiétant. Il est de 100 pour 1000 en moyenne annuelle, alors qu’on en note que 61 au niveau national. Il en est de même au sujet de la mortalité infanto juvénile où la région enregistre 200 pour 1000 tous les cinq ans, quand la moyenne nationale est de 121 pour 1000. Pis, il a été recensé en 2007 dans la région un taux de mortalité maternelle de 800 pour 1000. Il s’y ajoute le niveau très bas du taux de l’accouchement par personnel qualifié où la moyenne nationale est largement supérieure à celle de la région orientale du Sénégal (52 % contre 27 %).
Selon Mamoussa Soumaré Danfakha, la maîtresse sage-femme du centre de santé du département de Tambacounda rencontrée lors d’une tournée de presse du 22 au 25 février dernier dans cette région, différents facteurs peuvent expliquer ces taux de mortalité dans la région orientale du Sénégal. Il s’agit notamment de la pauvreté des ménages, du niveau d’alphabétisation très médiocre, de l’absence de ressources humaines, d’équipements. En effet, d’après les résultats d’enquête de 2009 obtenus à la région médicale de Tambacounda, le taux de pauvreté individuel dans cette région est de 76 % tandis que celui d’analphabétisme chez les femmes est de 84,6 %. Mais, à côté, il y a que l’accès des populations aux services de santé n’est pas très aisé. A titre illustratif, 63,5 % des ménages sont à plus d’une heure des structures sanitaires. Et la distance moyenne entre les 65 postes de santé dont dispose Tambacounda et ses 1 342 villages et hameaux est de 46 kilomètres. Une situation qui, selon Mme Mamoussa Soumaré Danfakha, entraîne souvent de multiples cas d’accouchement à domicile. Lesquels provoquent souvent la mort du nouveau-né ou de la mère.
Localisée au Sud Est du Sénégal sur une superficie de 42 706 km carrés, soit 21,7 % du territoire national, la région de Tambacounda semble être la bête noire du personnel soignant national. Malgré sa faible densité humaine avec 15,6 habitants au kilomètre carré, cette région, en plus de faire l’objet d’une grande dispersion des établissements humains, souffre aussi d’un manque criard de personnel soignant. D’après les principaux ratios de 2009, il a été noté dans cette région, un médecin pour 24 194 habitants, une sage-femme pour 4 989 femmes en âge de reproduction, un infirmier pour 4 193 habitants. De même qu’il est indiqué dans cette région 629 064 habitants pour un seul hôpital, un centre de santé pour 89 866 habitants et un poste de santé pour 10 146 habitants. Des chiffres qui dépassent largement la moyenne requise par l’Oms qui prévoie un médecin pour 10 000 habitants, une sage-femme pour 300 femmes en âge de reproduction (Far) et un infirmier pour 300 habitants. Pourtant, s’agissant des infrastructures en zones enclavées et de faible densité, l’Oms exige un hôpital pour 150 000 habitants, un centre de santé pour 50 000 habitants et un poste de santé pour 5 000 habitants.
Cet état de fait, selon la responsable du Bureau régional de l’éducation et de l’information pour la santé, est dû à la réticence du personnel médical à exercer dans la région. ‘Accepter d’être affecté à Tambacounda est perçu par l’agent comme une fin de carrière’, explique Mabinta Sambou selon qui, ‘ils (les agents) peuvent ne pas avoir tort, d’autant qu’à Tamba, on semble être coupé du Sénégal. A l’exception de Radio Sénégal et de Dunya Fm, il n’y a aucune autre radio. Qui plus est, les journaux ne nous parviennent que 48 heures après. Il s’y ajoute que le réseau de téléphonie mobile est très peu dense dans la zone. Il s’y ajoute aussi la rareté du réseau bitumé et l’impraticabilité des pistes pendant l’hivernage’, détaille Mme Sambou qualifiée en assistance sociale.
Abdoulaye SIDY
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