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Lutte contre l’insuffisance rénale après la réduction annoncée du coût de l’hémodialyse

Le quotidien | Sénégal | 12/03/2010 | Lire l'article original

Si le songe du professeur Boucar Diouf se réalise, les insuffisants rénaux estimés à 8 000 au Sénégal, auront la possibilité d’être transplantés, avant la fin de cette année. Cette pratique est la seule voie de salut pour les patients comme Maguette Thiam Diouf, rencontrée hier à l’hôpital Aristide Le Dantec, à l’occasion de la célébration de la Journée mondiale du rein.

Les malades attendent les premières transplantations

Il y a 9 ans, Maguette Thiam Diouf ne pensait pas croquer les jours de l’an 2010. Elle a frôlé la mort, en tombant en syncope, alors qu’elle était en plein cours, dans une salle de classe à Mbour. Enseignante et souffrant d’une insuffisance rénale, cette thiessoise de 59 ans se bat encore pour vivre. Le mince espoir qui lui reste, elle ne compte pas le laisser filer, pour «combler» son insuffisance, avec la thérapie qui existe encore.
Hier, elle n’a pas hésité à braver 70 Km de route, pour jauger son état de santé à l’occasion de la Journée mondiale du rein. Célébrée par l’Association sénégalaise des hémodialysés et insuffisants rénaux, en collaboration avec le ministère de la Santé et de la Prévention médicale, la journée est marquée par les «Portes ouvertes», organisées au service de Néphrologie de l’Hôpital Aristide Le Dantec de Dakar.

Maguette Thiam Diouf psalmodiait le nom d’Allah, quand nous l’avons surprise, avec son chapelet, à l’intérieur du service. Le visage radieux, malgré les traits tirés par l’âge assez avancé, la dame a accepté de conter les péripéties des dix dernières années de sa vie. Pour elle, c’est une rescapée, parce qu’elle aurait pu laisser sa vie devant ses 43 élèves, à l’époque.

C’est après un long diagnostic entre des structures de santé de la cité du Rail et l’hôpital Le Dantec qu’elle s’est finalement rendu compte de son statut d’insuffisante rénale. Mais que de moyens consentis pour se sauver de la mort ! En effet, Mme Diouf dit avoir tout soldé : des parures en or et même des habits de luxe. Bref, tout ce qui était susceptible de coûter quelques pauvres francs, a été placé sur le marché, pour assurer trois séances d’hémodialyse par semaine, estimées à 150 000 francs Cfa. Aujourd’hui, elle rend grâce à Dieu d’être formée à se prendre en charge, à partir de chez elle. Les séances d’hémodialyse, c’est elle seule qui les fait, avant de venir faire le bilan, une fois par mois à l’Hald.

Mais, malgré son apparence assez rassurante sur son état de santé, Mme Diouf sent la fin proche, parce que sa force physique s’érode au fil du temps. Elle confie avoir honte de continuer à demander à ses fils émigrés et à ses proches parents de participer au traitement coûteux. Pour les jours qui lui restent, elle entend les mettre au profit d’une association d’hémodialysés, dont elle est membre, pour mener une campagne de plaidoyer à l’endroit du gouvernement. Certes, le coût de la séance d’hémodialyse tend vers une réduction, devant passer de 50 000 à 10 000 francs, mais Maguette Thiam Diouf estime que la transplantation rénale reste une équation à résoudre. A ce propos, seuls des pays comme l’Afrique du Sud, le Ghana et le Nigéria ont recours à cette forme de thérapie, la seule qui peut garantir la longévité du patient, en lui permettant de bénéficier des organes d’autrui.

A ce propos, Pr Boucar Diouf es-père réaliser les premières transplantations au courant de cette année. Le chef du service de Néphrologie de l’Hôpital Aristide Le Dantec, par ailleurs responsable des maladies rénales au ministère de la Santé et de la Prévention médicale, assure que des avancées sont notées dans ce sens, avec la disponibilité des textes législatifs, entre autres. A terme, indique-t-il, la pratique doit être gratuite et le choix d’offrir son organe à un patient doit être libre.
Hier, nombreux ont été les patients à formuler le souhait de bénéficier d’un organe sans aucune contrainte. Ils ont salué la mesure de réduction des séances d’hémodialyse, mais les transplantions sont, à leurs yeux, la seule alternative à leur mal quotidien.

Par Aly FALL

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