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Le quotidien | Sénégal | 01/04/2010 | Lire l'article original
Certains spécialistes se sont même rappelé que pratiquement, aucun des trois objectifs qui étaient les siens n’a été atteint. En effet, le Sénégal se démène toujours pour réduire la mortalité maternelle, celle infantile et pour maîtriser la fécondité. Or, la situation actuelle renseigne à suffisance que les mortalités maternelle et néo-natale qui consacrent les Omd 4 et 5 sont loin d’être réduites, même si les indicateurs présentés hier, permettent de nourrir des espoirs.
Pour la maitrise de la fécondité, il n’est pas exagéré de dire que le Sénégal vient juste de prendre son «vrai départ» avec le repositionnement de la Planification familiale, prôné et soutenu par les Américains, à travers l’Usaid. Bref, soufflent certains spécialistes, avec ce nouveau Pnds, tout ou presque est à refaire pour, au moins, sauver ce qui peut encore l’être à l’horizon 2015.
Mais, à la lecture du discours des ministres de la Santé et des Collectivités locales, rien ne sera laissé au hasard, pour réussir cet ambitieux programme, présenté devant un parterre de responsables sanitaires et représentants de bailleurs de fonds. Modou Diagne Fada a ainsi demandé à tous les prestataires de services et décideurs de s’approprier ce Pnds et de s’appliquer dans son utilisation. Avant d’inviter «tous les acteurs de la santé à s’engager davantage dans cette nouvelle phase du processus que nous avons commencé ensemble». Une nouvelle ère est donc ouverte pour les autorités sanitaires du pays qui n’ont pas le droit de faillir, dans quelques domaines que ce soit, au risque de perdre encore des bailleurs de fonds. Parce que ce qu’ils ne disent pas et qui est vrai, c’est qu’il y en a qui ont déjà pris la poudre d’escampette, ayant compris que le Sénégal refuse d’évoluer d’un cran, dans l’application de certains programmes…
Dans ce nouveau programme décennal, il est beaucoup question de l’opérationnalisation des ressources humaines. Le ministre de la Santé en a fait cas, plusieurs fois dans son propos, mais il semble oublier que l’Etat n’a pas recruté depuis 2006, alors que les compétences sont là.
Des structures de santé sont fermées un peu partout, faute de personnels, des régions reculées souffrent d’un manque de sages-femmes, alors que 500 nouvelles sages-femmes attendent encore un hypothétique recrutement, pour cette année. Toutes choses qui font que des spécialistes, avec qui Le Quotidien s’est entretenu, en marge de la cérémonie d’ouverture, nourrissent des craintes, qui sont plus ou moins fondées. Comment réduire la mortalité infantile et maternelle, si dans les structures de santé, il n’y a pas suffisamment de sages-femmes, s’interrogent certains d’entre nos interlocuteurs.
Mais des promesses ont été faites de recruter pas moins de 850 agents en 2010, pour combler ce déficit chronique. Seulement, prévient-on, recruter 850 agents est une chose, mais les répartir de manière efficiente, en fonction des zones, en est une autre. Cet aspect est même soulevé dans le nouveau Pnds, comme étant un défi majeur à relever pour la prochaine décennie.
Parmi les autres défis à relever, figurent aussi en bonne place, le renforcement de l’offre, la solvabilité de la demande et la promotion de la multi-sectorialité. Aussi, est-il prévu la démocratisation de l’accès aux soins. Lequel accès continue encore d’être une utopie, pour une catégorie de populations, pourtant censées avoir droit à des soins…
Tout comme le Pnds passé, celui-ci inscrit encore sur son tableau de chasse, la réduction du fardeau de la morbidité et de la mortalité maternelles et infanto-juvéniles ou encore le renforcement durable, cette fois-ci, du système de santé. Pour ces aspects, les populations attendent de voir les résultats sur le terrain.
Il est aussi attendu, durant cette décennie, la prise en charge des maladies chroniques à soins coûteux. Après la réduction du coût des hémodialyses, pour les insuffisants rénaux, des mesures pareilles sont vivement attendues, pour d’autres maladies. De toutes les façons, le chef de l’Etat, qui a préfacé ce programme 2009-2018 semble avoir foi aux orientations qui y sont contenues. Mais un éternel problème se pose, c’est celui de son application effective.
Par Aly FALL
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