25/09/2006 - Le soleil - Sénégal
L’expression est devenue usitée depuis quelque temps. Les Organismes génétiquement modifiables plus connus sous l’acronyme de OGM sont en train de bouleverser les comportements des agriculteurs dans beaucoup de pays. En Afrique, « l’alimentation de la majorité des populations est assurée par l’agriculture traditionnelle de type familial malgré les difficultés climatiques et matérielles. Elle est pratiquée essentiellement par des petits exploitants. Elle est assez diversifiée et utilise essentiellement du fumier organique. Les semences sont souvent locales, cependant on note l’utilisation de semences améliorées provenant des structures de recherches agricoles ou des firmes étrangères commerciales » explique Ndiaga Sall de Enda Pronat, une des composantes de cette coalition.
L’apparition des OGM dans l’agriculture africaine crée une dépendance en matière de semences. Pour Alassane Sarr de Pan Afrique, membre de la coalition. « Il existe des enjeux économiques avec le monopole technologique et financier des multinationales de semences. Aujourd'hui, la caractéristique marquante de l’amélioration génétique est qu’elle est de plus en plus contrôlée par une poignée de grandes entreprises ne visant que des objectifs commerciaux. L’intérêt de faire des OGM se conçoit tout d’abord à partir de l’intérêt économique des firmes multinationales. Ces mêmes entreprises produisent et commercialisent également des herbicides et des pesticides et parfois des produits pharmaceutiques. En fait il s’agit de multinationales issues de fusions et d’acquisition de firmes biotechnologiques, de compagnies de semences et des industries de pesticides. Les cinq plus grosses firmes de pesticides contrôlent désormais, plus de 30 % du marché des semences et 50% de brevets des produits agricoles issus des biotechnologies incluant 70% des brevets sur les gènes de blé et 47% sur le gène du sorgho ! ».
Il existe aussi d’autres enjeux liés au risques sur l’environnement avec les techniques de transfert des gènes qui sont très récentes. « Les plantes transgéniques n’ont pas de passé écologique et constituent une intrusion brutale aux conséquences imprévisibles à long terme. La dissémination des OGM sur des millions d’hectares représente une diffusion de milliards de gènes modifiés qui peuvent être transférés aux cultures conventionnelles et à d’autres organismes. Les contaminations des cultures biologiques et conventionnelles constituent une pollution génétique irréversible. Si cette pollution se révèle nuisible pour la flore et la faune, il serait impossible de restaurer la nature » affirme M.Sarr.
C’est pour ainsi sensibiliser les populations africaines sur les risques liés aux OGM qu’est née la Copagen à Grand Bassam en janvier 2004. Elle a pour mission d’œuvrer pour la sauvegarde du patrimoine génétique africain et pour une utilisation durable des ressources biologiques, à travers la protection des droits des communautés locales et des agriculteurs, la régulation de l’accès à la biodiversité et la gestion des risques liés au génie génétique.
OUMAR NDIAYE
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