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Transplantation rénale : front contre le trafic d’organes

Walfadjri | Sénégal | 17/02/2011 | Lire l'article original

Inscrite au centre des préoccupations du 11e Congrès international de l’Association africaine de néphrologie ouvert hier par le Premier ministre, Souleymane Ndéné Ndiaye à Dakar, la transplantation rénale est un sujet complexe. Elle dépasse même le rayon d’action des spécialistes de la maladie du rein et appelle à la mise en place d’un cadre juridique et législatif afin de protéger les groupes de personnes les plus pauvres et les plus vulnérables.

Le trafic d’organes existe. Il consiste à donner ou recevoir en tant que tierce partie un paiement ou tout autre forme de bénéfice, pour conduire un donneur potentiel à se laisser exploiter par l’ablation de ses organes en vue d’une transplantation. Et pour éviter ce trafic qui existe autour de cet acte médical, l’Organisation mondiale de la santé (Oms) invite les Etats à mettre en place un cadre professionnel et légal pour réglementer le don d’organes et les activités de transplantation.

En ce qui le concerne, le Sénégal qui abrite cette rencontre de haute portée scientifique dans la prise en charge des malades du rein, des lois vont, sous peu, être soumises à l’Assemblée nationale. Une fois adoptées, ces lois interdisent formellement la transplantation pour des donneurs non apparentés. ‘Si le sujet n’est pas apparenté, tout peut arriver. Le don est volontaire, bénévole sans aucune rémunération et contrepartie’, informe le président du Comité d’organisation de ce 11e Congrès international de l’Association africaine de néphrologie, le Pr Boucar Diouf. Selon le Chef de service de néphrologie de l’hôpital Aristide Le Dantec, ces lois contre le trafic d’organes interdisent, également, la pratique de la transplantation rénale dans les services privés parce que, dit-il, ‘nous n’avons pas la maîtrise de ce qui se fait dans le privé’.

Toutefois, le spécialiste en néphrologie a tenu à préciser qu’un organe ne peut pas être prélevé n’importe comment sur un cadavre dans la rue. Parce que dans les minutes qui suivent, l’organe est détruit. ‘S’il faut le prendre pour une transplantation, il faut le prendre chez une personne qui est en mort cérébrale et dont le cœur bat encore’, explique Boucar Diouf. Qui souligne qu’un dispositif de conservation permet de nourrir l’organe et de le transporter.

Le Sénégal a adopté la Déclaration d’Istanbul contre le trafic d’organes et le tourisme de transplantation. En effet, pour répondre aux problèmes urgents de vente d’organes, de tourisme de transplantation et de trafic de donneurs d’organes, de plus en plus fréquents dans le contexte de la pénurie à l’échelle mondiale, une réunion au sommet s’est tenue à Istanbul en 2008. Dans cette déclaration, il est clairement écrit que tous les pays ont besoin d’un système transparent de régulation et de surveillance qui garantisse la sécurité du donner et du recevoir, l’application des règlements et l’interdiction des pratiques contraires à l’éthique.

‘Prévention de la maladie rénale chronique’, tel est le thème choisi à l’occasion de ce 11e Congrès international de l’Association africaine de néphrologie jumelé avec le second Congrès de la Société sénégalaise de néphrologie. Au-delà du sujet concernant la transplantation rénale, il s’agit de mettre l’accent sur la prévention. C’est à ce titre que le Pr Mohamed Aziz El Matri, introduisant la conférence inaugurale, invite les Etats à mettre en place des programmes de prévention contre les maladies rénales.

Issa NIANG

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