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Alerte sur le cas des enfants qui meurent à domicile : 85% des cas décèdent sans accéder au personnel de santé

Sud Quotidien | Sénégal | 23/04/2011 | Lire l'article original

85 % des enfants âgés de 0 à moins de cinq ans qui meurent au Sénégal, décèdent à domicile sans être examinés par un personnel de santé qualifié. Or les enfants victimes de toutes les pathologies connues comme les maladies diarrhéiques, le paludisme, les maladies respiratoires et la malnutrition pouvaient survivre si les agents communautaires recevaient une formation de qualité pour leurs offrir des soins adéquats. C’est le sentiment exprimé hier vendredi par le Professeur Guélaye Sall, chef du service pédiatrie de l’hôpital Aristide Le Dantec lors d’une rencontre organisée par les académiciens.

« La prise en charge intégrée des maladies de l’enfant dans le volet communautaire, enjeu et défi. » C’est ce sujet d’une actualité brûlante dans le domaine médical qui a été débattu hier, dans tous ses aspects au Centre Polyclinique de Dakar. Organisée par les membres de l’Académie des Sciences et techniques du Sénégal, la rencontre qui a mobilisé un parterre de spécialistes, a été une occasion pour le Professeur Guélaye Sall, chef du service pédiatrique de l’hôpital Le Dantec d’introduire la problématique et permis de larges échanges sur la question.

Dans son plaidoyer, le professeur Sall a mis en exergue l’ampleur des cas de décès d’enfants de moins de cinq ans dans le monde qui est chiffré dans l’ordre de 11 millions d’âmes par an. L’Afrique et l’Asie du Sud Est sont les régions du monde les plus touchées par ce phénomène macabre. Ainsi dira-t-il, la survie de l’enfant est devenu un véritable problème de santé publique. Pourtant à en croire ce même spécialiste, les cas de décès dont les causes sont connues pouvaient bien être évités si l’on généralisait la prise en charge communautaire pour permettre à chaque enfant de bénéficier dans son propre environnement des soins de qualité, socialement acceptés et dispensés par un personnel correctement formé, régulièrement supervisé et suffisamment motivé.

Le professeur Sall, lauréat du prix du Chef de l’Etat pour les Sciences, de préciser que même si les structures sanitaires continuent à jouer un rôle de premier plan dans la fourniture des soins, il est encore nécessaire que certains services puissent être disponibles en dehors de ces structures pour permettre à l’ensemble de la communauté de bénéficier d’une série intégrée d’interventions préventives, promotionnelles et curatives. « Nos pays doivent oser, innover et opérer de véritables repères pour ne serait-ce qu’atteindre l’OMD 4 d’ici 2015 consacrée à la survie de l’enfant. Il estime que c’est la clé du succès pour ne pas être laissé à la traine en ce qui concerne la survie de l’enfant ».

A la suite de son exposé, les professionnels du secteur de la santé l’ont interpellé sur plusieurs questions intéressant la survie de l’enfant dont entre autres : la non intégration de certaines maladies dans le Programme élargi de vaccination (Pev), les enfants naissant avec un faible poids, ceux qui meurent à cause d’une carence en sel iodé, le déficit de formation des agents communautaire de base, etc.

« La marche source de santé »

L’autre présentation qui a suscité autant d’intérêt pour les académiciens a porté sur le sujet : « La marche source de santé ». Un sujet qui a été développé par le Professeur Seydina Issa Laye Seye. Ce dernier est revenu sur les vertus de la marche dont ses bienfaits sont parfois ignorés voire sous-estimés par le public. Le Professeur Seye d’avertir sur le mode de vie actuel qui tend à nous éloigner des comportements indispensables au bon fonctionnement du corps. Il a dans ce sens cité en exemple le fait de vivre dans des salles confinées, climatisées, sans compter qu’actuellement la machine fait presque tout à la place de l’homme. La marche permet de préserver la santé musculaire, cardiovasculaire et émotionnelle. Mieux, selon lui, elle permet de réduire le stress, de fortifier les os et de renforcer certains muscles. Une heure par jour dans un espace aéré suffit, a conclu ce spécialiste.

Cheikh Tidiane MBENGUE

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