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Le quotidien | Sénégal | 03/05/2011 | Lire l'article original
Selon des sources médicales, l’éventualité de nouveaux cas n’est pas à exclure, malgré le fait que le pays vient juste de boucler des Journées nationales de vaccination. Il y a à peine 1 mois, les autorités médicales étaient encore à Ziguinchor, pour lancer officiellement ces journées de vaccination combinées avec les pays de la sous-région, pour éliminer entre autres, la rougeole qui reste l’une des causes importantes de décès du jeune enfant. En effet, en 2008, 164 000 décès ont été recensés dans le monde, soit près de 450 décès par jour ou 18 par heure. Et l’on apprend que plus de 95% des décès par rougeole surviennent dans des pays à revenu faible, dont l’infrastructure sanitaire est fragile. Comme c’est le cas au Sénégal qui, il y a moins de 2 ans, avait enregistré plus de 1 000 cas de rougeole. Ce qui avait valu une campagne nationale de vaccination d’envergure, avec l’appui de l’Organisation mondiale de la Santé (Oms), pour éliminer le mal.
Mais, les interrogations soulevées par nos interlocuteurs nichés au cœur de l’architecture médicale du pays indiquent des défaillances dans le système, qui font que de nouveaux cas sont réapparus, dans certaines localités. Pour eux, il y a trois hypothèses qu’il faut analyser, pour entrer dans l’intelligence de ces nouveaux cas qui, en plus de surprendre certains, irritent au plus haut niveau.
Et si c’était toute la chaîne de froid qui est défaillante ? Certains sont tentés de le croire dans la mesure où des districts sanitaires ne sont pas encore outillés, pour pouvoir préserver les vaccins. C’est tout récemment que le gouvernement a réceptionné 70 frigos offerts par un partenaire, pour justement participer à la conservation de ces doses. Ce qui est une goutte d’eau dans la mer, ironise une autorité médicale, qui a requis l’anonymat. Aussi, dans cette veine, les coupures intempestives d’électricité dans les structures de soins est-elle désignée du doigt, pour ses effets néfastes sur les produits pharmaceutiques gardés au froid.
Pour beaucoup de techniciens de santé, cette défaillance dans la chaîne de froid est en grande partie, responsable de la réapparition de la rougeole au Sénégal.
Le ciblage des enfants est également cité comme étant un facteur de risque de réapparition de la rougeole. Puisque jamais la cible atteinte par les vaccinations n’a, en réalité, dépassé 80%. Cela est la résultante d’une mauvaise appréciation des données démographiques, publiées par les services des statistiques nationales. Nos interlocuteurs trouvent factices ces statistiques qui souvent, faussent complètement les prévisions, à l’occasion des journées de vaccination.
L’autre hypothèse soulevée par nos sources est relative au refus de certains parents de soumettre leurs enfants à ces vaccinations. Pour des raisons qui leur sont propres, des parents ont en effet opposé une fin de non-recevoir aux agents qui procédaient aux vaccinations. Ce qui peut aussi expliquer ces nouveaux cas, même si, seule une portion très congrue de parents a refusé les vaccinations.
La mauvaise qualité du produit peut également expliquer le retour de la rougeole, selon nos interlocuteurs. A ce niveau, ils n’ont pas voulu s’avancer, mais laissent entendre que le Sénégal est devenu un déversoir de produits pharmaceutiques contrefaits ou surannés, sans qu’il ne daigne disposer de bons outils de contrôle de ces produits.
Bref, aucun détail n’est laissé au hasard par ces techniciens de santé qui, au terme de leurs analyses, ont pris le ministère de la Santé comme le seul et unique responsable de cette réapparition subite, mais pas tout à fait surprenante, de la rougeole.
Aly FALL
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