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Sud Quotidien | Sénégal | 24/05/2011 | Lire l'article original
Le bras de fer entamé par les agents de santé affiliés à la Convergence Sutsas-Sas contre les pouvoirs publics n’est pas encore prêt de diminuer d’intensité. Quelques jours à peine après avoir décrété une grève de 48 heures et de 72 heures dans les hôpitaux et établissements de santé du Sénégal, les compagnons de Mballo Dia Thiam et Saliou Faye Daf, respectivement president et vice-président de la convergence syndicale, ont décidé de perturber à nouveau le fonctionnement normal de toutes les structures de santé du Sénégal.
Dans le sillage du plan d’action de grève exécuté pour contraindre les pouvoirs publics à satisfaire leur plateforme revendicative, ces agents de santé ont choisi en effet de paralyser encore les structures de santé, tout au long des journées du 24, 25 et 26 mai. Avec cet autre volet de son plan d’action, la Convergence Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale–Syndicat autonome de la santé (Convergence Sutsas-Sas) se radicalise en décrétant un nouveau mot d’ordre de grève de trois jours. La Convergence qui s’est réunie hier, en assemblée générale, a de fait pris l’initiative de durcir le ton et de poursuivre le combat, suite à l’indifférence manifesté par le gouvernement, malgré les quelques jours d’arrêt de travail observés par le personnel médical.
Les principaux points de cristallisation de la plateforme de la Convergence Sutsas-Sas ont trait à la signature du décret fixant le statut du personnel des hôpitaux et celui de la loi d’orientation sociale, à la régularisation du personnel communautaire et enfin au règlement de la dette hospitalière. Une dette estimée, entre 2009 et 2010, à quelque 14 milliards de FCfa et dont seulement un passif de 5 milliards a été épongé par l’Etat du Sénégal.
Pour les responsables syndicaux qui exigent l’application des accords de 2009, seule l’implication des plus hautes autorités est en mesure de régler le problème de la grève des personnels de santé. Pour autant, ils ont interpellé directement le chef de l’Etat ou le Premier ministre pour apaiser le champ social dans le secteur de la santé. Ce qui fera dire au vice-président de la Convergence Sutsas-Sas, Saliou Faye Daf, «Aujourd’hui, le décret portant statut du personnel, c’est le chef de l’Etat. Les décrets qui accompagnent la loi d’orientation sociale, c’est le chef de l’Etat et aujourd’hui aussi le paiement de la dette hospitalière, ce sont des instructions du chef de l’Etat vers le ministère d’Etat, ministère des Finances. Pour le recrutement aussi, il faut que le ministre des Finances puisse dire qu’il y a un poste budgétaire qui permet à la fonction publique d’aller directement vers le recrutement du Pdis et des agents de Santé Communautaire”.
Notons enfin que la Convergence Sutsas-Sas qui procédera à l’évaluation de son nouveau plan d’action, mardi prochain, au centre Talibou Dabo, a décidé de déposer un autre préavis de grève couvrant la période du 1er juillet au 31 décembre 2011. Une stratégie qui permettra, selon le président de la Convergence Sutsas-Sas, Mballo Dia Thiam, d’étendre la lutte syndicale sur le reste de l’année, jusqu’à ce que le gouvernement respecte ses engagements signés en 2009.
Les raisons de la colère
C’est une convergence Sutsas-Sas qui s’est rassemblée en force hier au Centre Talibou Dabo de Grand Yoff, à l’occasion d’une assemblée générale pour évaluer les actions antérieures. Et sur la base de leurs insatisfactions par rapport aux accords signés, les travailleurs affiliés sur la convergence ont décidé de maintenir le pied sur l’accélérateur. Parmi ces points d’insatisfaction, on relève la dette des hôpitaux de 14 milliards Cfa qui est loin d’être épongée.
Pour les travailleurs réunis au sein de la convergence, l’Etat n’a fait que deux avances de 2, 7 milliards sur la dette et pour le budget en cours, seuls 900 millions ont été débloqués. A ce goulot d’étranglement s’ajoutent la non signature du décret portant statut du personnel des Etablissements publics de santé (Eps), voire du décret sur la loi d’orientation sociale, le recrutement des agents du Pdis, l’indemnisation des risques des travailleurs et entres autres points d’accords que le gouvernement rechigne à signer et qu’il tarde à matérialiser depuis des années.
Une situation qui a été vivement décriée par tous les travailleurs de la santé qui en ont profité pour disqualifier le ministre de la Santé sur ces problèmes. Aussi, sur leur tribune, ils ont réitéré que leur interlocuteur n’est rien d’autre que le Chef de l’Etat ou le Premier ministre.
L’Assemblée générale a été aussi une occasion pour les travailleurs de revenir sur les autres problèmes dont souffre le secteur de la santé. Le salaire minable de 15 000 et 20 000 F Cfa octroyé mensuellement aux Agents de santé communautaire qui sont au total 2648 agents dans le secteur de la santé du pays a été aussi largement évoqué par les travailleurs.
Ces dits agents, selon Saliou Faye Daf, ne sont payés même pas par rapport au Smig alors que rien que pour la couverture vaccinale, s’il ne travaillent pas, ils peuvent plomber le système. Autant de questions qui ont aussi été évoquées par les travailleurs qui ont décidé après évaluation de cette grève de durcir encore leur mouvement en organisant des marches pacifiques, des sit-in dans toutes les structures sanitaires et de continuer la mesure de la rétention d'information.
La problématique des ruptures de mollécules au niveau de la PNA n'a pas été omise de même par les travailleurs. Selon Mballo Dia Thiam et Cie, 200 mollécules sont ainsi en rupture au niveau de la pharmacie nationale. Une situation qui est due à des lourdeurs administratives.
Moctar DIENG
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