16/10/2006 - Le soleil - Sénégal
Aujourd’hui le critère de distance entre deux pharmacies n’est plus respecté à Dakar, est-ce que cela ne posera pas à la longue des problèmes ?
La création d’officine obéit à un décret. Les critères de populations et accessoirement les critères de distances ne sont pas écrits, mais ils sont énoncés par décret. Ce qu’il faut comprendre, c’est que la profession pharmaceutique organisée doit obéir à un certain nombre de règles. D’où la nécessité d’édicter des règles pour une organisation judicieuse qui respecte les besoins de santé publique, et assurer la rentabilité et le bon fonctionnement du secteur. Des critères ont été édictés. Ils permettent aujourd’hui de repartir sur l’ensemble du territoire du Sénégal, les officines de telle manière qu’il ait une accessibilité géographique conséquente du médicament sans qu’on ait l’impression d’une concurrence ou l’installation anarchique des pharmacies. Ces critères posent des problèmes du fait que Dakar est la ville la plus sollicitée. Cela cause un encombrement par rapport aux localités. L’ordre est là pour gérer tout cela avec le ministère de la santé. Nous veillons toujours pour qu’il ait un texte qui réglemente l’installation des officines.
Quels sont les problèmes du secteur ?
Le problème majeur c’est l’installation. Lorsqu’un jeune pharmacien sort avec son diplôme, c’est naturel qu’il envisage d’exercer son métier. La première issue, c’est l’installation d’officine. Ils rencontrent d’énormes difficultés. Nous sommes en train de nous atteler en relation avec le ministère de la santé pour organiser ces installations.
Mais le problème majeur, c’est le marché parallèle qui impose aux officines officiellement autorisées dans la vente des médicaments, une concurrence déloyale. C’est un problème majeur. Le marché parallèle non seulement se développe de plus en plus, mais nous constatons qu’il y a aussi des bastions qui exercent illégalement la vente des médicaments. Il n’y a aucune mesure contre Keur Sérigne Bi. Nous voyons un peu partout des sites parallèles de vente des médicaments. Nous nous battons pour combattre le fléau, les autorités sont également interpellées.
Comment les pharmaciens perçoivent-ils aujourd’hui l’application de l’initiative de Bamako ?
Le principe de l’initiative de Bamako, c’est la promotion des médicaments pour permettre un recouvrement de coût auprès des établissements publics notamment les dispensaires. Sur ce plan, je n’ai rien à dire parce que je pense que c’est un système qui complète le secteur public. Dès le départ, les pharmaciens ont montré leurs inquiétudes par rapport aux dérives qui peuvent arriver. L’initiative ne pose pas de problème si elle est appliquée correctement telle qu’elle est édictée dans le texte.
Comment percevez-vous l’introduction des génériques ?
L’introduction des médicaments génériques entre dans le cadre d’une meilleure accessibilité des médicaments aux populations. Les pharmaciens ont ce souci. Celui de rendre disponible les médicaments sur le plan géographique et sur le plan financier. Les génériques constituent une alternative crédible à l’accès financier aux médicaments. C’est pourquoi les pharmaciens s’attèlent à promouvoir ces médicaments génériques qui constituent une solution pour l’accès aux médicaments aux populations. Même dans le secteur privé nous nous sommes battus pour avoir accès aux médicaments essentiels qui sont délivrés par la pharmacie nationale.
Certains médicaments sont retirés de la vente pour certaines maladies ; les nouveaux produits sont plus efficaces que les anciens ; est-ce qu’il a un réajustement qui se fait dans les pharmacies ?
Le système pharmaceutique sénégalais est l’un des plus performant en Afrique. Parce que nous veillons à la sécurité des populations. Dès qu’un médicament est interdit dans un autre pays, les mesures sont prises pour le retirer de la vente au Sénégal. À chaque fois qu’il y a une suspension nous prenons toutes les mesures qui s’imposent.
Quelles sont les conclusions de votre dernière Assemblée générale ?
C’est La sécurité des officines qui a été à l’ordre du jour de la dernière assemblée générale. Comme vous l’avez constaté ces derniers jours, les pharmaciens ont fait l’objet de braquage et d’attaque. C’est un phénomène inquiétant et qui est en train de prendre de l’ampleur. Nous avons réfléchi sur les mesures à prendre et d’interpeller les autorités pour assurer davantage la sécurité des officines. Le deuxième point était axé sur l’arrêté portant l’ouverture des officines et sur la garde autour des officines. Nous avons fait l’état des lieux pour une application intelligente de ce texte. Malgré les réticences des pharmaciens, nous constatons qu’il y a un consensus qui est en train de se développer pour formaliser les horaires d’ouverture et d’assurer une garde.
Pourquoi les médicaments sont toujours chers ?
Je comprends bien le réflexe du consommateur. Le médicament est cher par rapport aux revenus de l’écrasante majorité des populations. Ce qu’il faut reconnaître est que le médicament est un produit qui a un coût. Ce sont les populations qui le subissent ce coup. Mais je pense avec la promotion des génériques aujourd’hui nous pouvons dire qu’au Sénégal comparé avec les autres pays, que nous avons un système de politique des prix, le plus accessible. Même par rapport au niveau de vie des populations, les prix sont élevés. Les officines de pharmacie de concert avec les pouvoirs publics s’attellent à mettre en place un système de meilleure accessibilité financière aux populations. C’est un souci permanent de rendre la disponibilité financière des médicaments. Les pharmaciens sont dans des dispositions d’aider le pouvoir public à pérenniser la gratuité de ces ARV. Lors du Forum pharmaceutique de Dakar, nous avons fait une déclaration pour renoncer à toute marge bénéficiaire concernant les ARV.
Idrissa Sané
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