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Walfadjri | Sénégal | 30/01/2012 | Lire l'article original
La prévalence du diabète au Sénégal peut paraître insignifiante sur treize millions d’habitants. Mais, c’est exactement six fois la taille démographique de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar qui compte 65 mille étudiants. Et un peu plus de cinq fois le stade Léopold Sédar Senghor rempli de ses 70 spectateurs. Le nombre de diabétiques sénégalais se chiffre à 390 000, selon le Pr Aynima Cissé, biochimiste à la Faculté de médecine de l’Ucad. Soit 3 % de la population sénégalaise.
Lors de son exposé vendredi dernier à l’Institut d’hygiène sociale (Ex-Polyclinique) de Dakar, le Pr Cissé a toutefois relativisé cette statistique. A l’en croire, c’est une estimation par rapport à ce que les praticiens rencontrent au niveau de leurs cabinets ou à l’hôpital. Dans un entretien accordé à Wal Fadjri, le directeur du Centre antidiabétique Marc Sankalé de l’Hôpital Abass Ndao, le Pr Saïd Nourou Diop indiquait 2 500 dossiers enregistrés par an. Il estimait à 50 le nombre de nouveaux cas de diabète diagnostiqués chaque semaine au niveau de sa structure.
Le conférencier qui faisait face aux membres de l’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal (Ansts), de relever l’urgence d’avoir des statistiques documentées. Ce qui permettrait de mieux cerner le mal. ‘Il s’agit de mettre le doigt sur le problème rencontré dans la prise en charge du diabète, en convoquant l’information sur l’ampleur de la maladie au Sénégal. Malheureusement, c’est une information qui n’existe pas encore’, déplore le biochimiste.
Outre ce problème de statistique documentée qui fait défaut au Sénégal, le Pr Aynima Cissé pose la difficulté liée au diagnostic, une étape de la prise en charge qui n’est pas évidente étant donné qu’on ne peut pas se baser sur la clinique. ‘Le diabète est une affection à diagnostic biologique, parce qu’étant une hyperglycémie chronique’, fait noter le Pr Cissé. Dans la foulée, le biochimiste pointe l’indisponibilité des plateaux techniques et des laboratoires d’analyses. En attendant des réponses médicales appropriées à ces manquements soulevés, le conférencier prescrit le recours aux glucomètres disponibles au niveau des pharmacies.
Le diabète fait intervenir beaucoup de spécialistes, notamment les néphrologues, les neurologues, les ophtalmologues. Paradoxalement, le Pr Cissé indique un sous nombre du personnel soignant. Parallèlement, les plantes médicales valorisées auraient pu constituer une alternative à la cherté des médicaments génériques et l’insuffisance du personnel qualifié. A l’heure actuelle, renseigne le biochimiste, cette phytothérapie est à l’étude à l’Ucad et même si des résultats assez encourageants existent, il reste leur mise en forme.
Abdoulaye SIDY
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