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Le soleil | Sénégal | 05/04/2012 | Lire l'article original
Cherté des médicaments. Coûts exorbitants des analyses médicales. Difficultés à accéder aux personnels de santé du fait de l’insuffisance des ressources humaines qualifiées. Faiblesse de la capacité d’accueil, des infrastructures et des équipements sanitaires. La liste des contraintes qui se dressent à l’accès des populations aux soins de santé est loin d’être exhaustive. Il y a, donc, urgence d’agir pour trouver des solutions à ces manquements qui freinent même le fonctionnement correct des structures de santé confrontées à un endettement colossal. C’est dans une perspective de soulagement des maux des populations, en créant les conditions pour rendre les prestations sanitaires accessibles, que le président de la République, nouvellement élu, compte lancer, au Sénégal, un « programme de couverture maladie universelle ». Macky Sall l’a réaffirmé, le 3 avril 2012, dans son adresse à la nation. Il se fonde, en réalité, sur le fait que « l’accès au service de santé est hors de portée de la majorité des patients ». Cela est dû aux coûts élevés des prestations sanitaires. Surtout que très peu de Sénégalais bénéficient d’une couverture maladie.
En effet, selon les estimations établies, seul un sénégalais sur cinq, soit 20 % de la population, a droit à une couverture maladie. Les 80 % restants paient eux-mêmes et entièrement les coûts relatifs à leur prise en charge sanitaire. Sans compter les autres frais liés à la gestion quotidienne des ménages, en majorité de grande taille. Pourtant, si l’on se réfère aux Comptes nationaux de la santé, les populations contribuent pour environ 20 % au financement du secteur de la santé, contre seulement 03 % pour les collectivités locales, alors que la santé est une compétence transférée. Concernant les dépenses de santé, les ménages participent à hauteur de 38 %. Donc, si « le programme de couverture maladie universelle » arrivait à être mise en place, les dépenses des familles, qui doivent faire face à d’autres charges, seraient considérablement allégées. Seulement, il est important de bien réfléchir sur les mécanismes de financement de la couverture maladie universelle. Car il ne sert à rien d’initier un programme aussi ambitieux, sans en connaître les forces et faiblesses. Ce qui permettrait de mieux le dérouler, en ce sens qu’il sera possible d’anticiper sur les probables difficultés ou de les résoudre à temps quand elles surgiront.
Il est vrai que les mutuelles de santé constituent un socle sur lequel on peut s’appuyer pour asseoir la couverture maladie universelle, mais, elles ont besoin d’être davantage encadrées. Mieux, un cadre institutionnel doit être mis en place pour éviter certaines dérives qui ont caractérisé les mutuelles de santé. Certainement, toutes ces questions ont été abordées lors de la concertation annoncée par le président Macky Sall, qui a décidé d’impliquer « tous les acteurs concernés ». Idem pour la réflexion sur la gouvernance sanitaire, afin de permettre aux hôpitaux de sortir de la crise qui les frappe, notamment, depuis la réforme hospitalière entamée en 1998 et qui a consacré une autonomie de gestion des Etablissements publics de santé.
Par Maïmouna GUEYE
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