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Le soleil | Sénégal | 19/05/2012 | Lire l'article original
Beaucoup de Sénégalaises veulent recourir à la planification familiale, mais elles n’ont pas accès aux méthodes et services de contraception. Ainsi, les besoins non satisfaits en planification familiale sont très importants. Ils sont évalués à 29% si l’on se réfère à l’Enquête démographique et de santé (Eds5, 2010). L’ampleur des besoins non satisfaits en planification familiale est confirmée par une récente étude conduite par le projet Issu (Initiative sénégalaise de santé urbaine) en collaboration avec « Measurement, learning and evaluation » (Mle).
Cette enquête dont la restitution a été faite, mercredi 16 mai 2012, est centrée sur la demande et l’offre de services de planification familiale chez des femmes en union âgées de 15 à 49 ans. Elle a été menée durant l’année 2011 dans 4.950 ménages de 6 villes sénégalaises (Dakar, Guédiawaye, Pikine, Mbao, Mbour et Kaolack). Parmi ces localités ciblées, Mbao et Koalack ne sont pas loin de la moyenne nationale, avec 27% de femmes qui veulent espacer ou limiter la naissance de leurs enfants, mais qui n’ont pas accès aux services et méthodes de contraception. Elles sont suivies de près par Dakar (26%), Pikine (25%) et Mbour (24%). Quant à la ville de Guédiawaye, elle enregistre le plus faible taux de besoins non satisfaits en planification familiale, chiffré tout de même à 21%.
Les résultats de l’enquête montrent, également, que dans tous les sites, le désir d’espacer les naissances l’emporte largement sur le besoin de les limiter. Un tel constat pousse Salif Ndiaye, directeur du Centre de recherche pour le développement humain (Crdh) qui a réalisé cette enquête, à déclarer que «le besoin d’espacement des naissances est très grand». A titre illustratif, dans la ville de Dakar, si 20% de femmes enquêtées sont pour l’espacement des naissances, seules 6 sont favorables à leur limitation, fait ressortir l’étude. Idem pour Mbao et Kaolack où les taux sont de 7% et 20%. A Pikine, 19% de femmes penchent pour l’espacement contre 6% pour la limitation.
Tendances favorables aux catégories des riches
Cette enquête renseigne également sur un autre fait : les femmes des catégories socioprofessionnelles les plus riches s’intéressent le plus à la contraception. Elle révèle, en effet, que «la prévalence contraceptive est plus élevée chez les femmes des catégories les plus riches», soutient Salif Ndiaye. Les villes de Guédiawaye et Pikine illustrent parfaitement de tels résultats. Car, à Guédiawaye, ce sont 44% de femmes appartenant à la catégorie des plus riches qui utilisent la contraception, contre 22% de femmes des catégories les plus pauvres. Soit plus de la moitié. La situation est presque similaire à Pikine avec 37% pour les plus riches et 19% pour les plus pauvres. Seule la ville de Kaolack enregistre des statistiques identiques avec 19% pour chaque catégorie de femmes.
Concernant les résultats globaux de cette étude qui va servir de socle pour les futures interventions du projet Issu qui veut améliorer le taux de prévalence contraceptive estimé à seulement 12,1% au Sénégal, selon l’Eds 5 (2010), Salif Ndiaye soutient : «l’innovation réside dans le fait que, c’est la première fois que nous avons des données désagrégées». Dans ce cadre, déclare Babacar Guèye, directeur de l’Ong IntraHeatlh : «c’est là où réside toute la pertinence de cette étude. En effet, en fournissant des données désagrégées par ville, cette recherche vient approfondir les informations jusque-là disponibles».
L’insuffisance des données comblée
Justement, s’exprimant sur les données de l’enquête, Salif Ndiaye indique qu’il s’agit «d’informations qui ont statistiquement une valeur». Ainsi, pour Mame Abdoulaye Guèye, directeur de cabinet du ministre de la Santé et de l’Action sociale, les informations de base collectées dans les 6 villes touchées par l’étude «permettront d’avoir une plus grande visibilité des questions et des besoins en planification familiale dans les milieux urbains». Mieux elles viennent «combler l’insuffisance des données sur des questions majeures de la santé de la reproduction dans les milieux urbains». Surtout que «pour planifier, il faut avoir des informations récentes, fiables et qui se rapprochent de la cible qu’on veut atteindre», estime Salif Ndiaye, directeur du Crdh qui est d’avis qu’il est important de savoir pourquoi les femmes n’utilisent pas les services de planification familiale. Alors que la contraception est destinée à «améliorer la santé de la population à travers la maîtrise de la fécondité».
Donc de tels outils sont nécessaires, selon le directeur de cabinet du ministre de la Santé, «à une bonne planification économique et sociale». Pour cette raison, Mame Abdoulaye Guèye pense qu’ils sont «essentiels pour le suivi et l’évaluation du Plan national de développement sanitaire (Pnds) pour la période 2009-2017».
Maïmouna GUEYE
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