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Walfadjri | Sénégal | 23/05/2012 | Lire l'article original
Mais le questionnement s’impose quand ce sont les professionnels même de la santé qui glissent dans leur réflexion la notion de la «qualité en biologie». Selon le professeur en cardiologie, Maboury Diao, «il faut qu’il y ait une certaine qualité comme dans les industries avec des certifications Iso qui sont de plus en plus développées pour prédire de la qualité d’une société à rendre des résultats fiables, dignes de confiance».
Le Pr Diao s’exprimait hier lors d’un point de presse en marge des journées scientifiques organisées pour la troisième fois consécutive par les départements de Biologie et de Médecine de la Faculté de Médecine, Pharmacie et Odontologie de Dakar. «Il faut persévérer dans la recherche de qualité pour pouvoir donner des examens complémentaires, des résultats fiables qui vont influer dans la prise en charge des patients», indique le cardiologue. Pendant les 48 heures que vont durer ces journées scientifiques pour les étudiants en médecine venus des Unités de Formation et de Recherche des sciences de la santé de Thiès, Saint-Louis et Ziguinchor, nouvellement créées, ce sont plus de 300 participants qui vont cogiter sur la notion de qualité en biologie au Sénégal.
Spécialiste en médecine interne, le professeur Saïd Nourou Diop, par ailleurs directeur du Centre antidiabétique Marc Sankalé du centre hospitalier Abass Ndao de Dakar, explique que la qualité en biologie renvoie à la présentation de produits exempts de toutes critiques. Ce qui rend le meilleur service possible au patient et à l’utilisateur de la biologie. «Sans cette qualité en biologie, le diagnostic peut être erroné et mener à une catastrophe», alerte le Pr Diop pour qui, il est important de créer des normes permettant au laboratoire de «jouer réellement son rôle».
Dans ce que l’on appelle la médecine par les preuves, la biologie prend une importance capitale. Une erreur de biologie peut conduire à une erreur de diagnostic et donc à une erreur de traitement. Assez pour que le professeur Awa Oumar Touré, biologiste, spécialiste en hémato-immunologie, membre du comité d’organisation et scientifique des journées scientifiques, admette que ses pairs laborantins sont impliqués surtout dans des services limités de soins intensifs comme la cardiologie. «En cardiologie, il y a un test qui est communément utilisé en hématologie qui est le Tp, ce sont des malades qui sont mis sous anticoagulant.
Pour être sûr que le traitement est bien effectué, ces malades font un test biologique, le cardiologue dépend de ce test biologique pour savoir si son traitement est bien suivi et efficace. Et donc, si le biologiste qui est en amont ne fait pas tout ce qu’il faut pour lui donner des résultats fiables, la qualité se résume à tout ce qui est autour de l’activité du biologiste», fait noter la biologiste de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Mme Awa Oumar Touré d’insister sur le fait que «si depuis le prélèvement, il y a un laxisme, ensuite l’analyse, il y a un laxisme, ensuite le rendu des résultats, il y a un défaut d’identification des patients, le cardiologue va agir suivant ce mauvais résultat».
Pacte de confiance
Il arrive que des médecins référent leurs patients à des structures bien déterminées pour des analyses médicales. Mais, pour les spécialistes interpellés, c’est moins par souci de fiabilité ou par défaut de confiance. «Lorsqu’on est sûr de ne pas suivre la queue pour faire une analyse dans une structure, il est évident que le médecin qui a besoin de résultats le plus rapidement possible oriente le patient vers cette structure-là», tente d’expliquer le Pr Saïd Nourou Diop selon qui, la confiance entre médecins et biologistes ne souffre d’aucun doute.
Par ailleurs, président du comité scientifique des journées, le Pr Diop affirme qu’il faut «que les appareils qui sont utilisés en biologie soient fiables, et qu’on soit sûr que le produit utilisé pour faire l’analyse est un produit de qualité, qui ne soit pas près de sa date de péremption». Depuis cinq à six ans, existe au Sénégal un réseau national de laboratoires sous l’égide du ministère de la Santé. Coordonné par le Pr Iyane Sow, ce réseau vise, entre autres, à ce que tous les laboratoires du Sénégal parlent le même langage, renseigne le Pr Awa Oumar Touré.
Abdoulaye SIDY
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