22/11/2006 - Le soleil - Sénégal
La Place de l’Obélisque de Dakar a vécu, hier, à l’heure de la grande mobilisation contre la drépanocytose. A moins d’être distrait par les belles notes de musique distillée par de puissantes baffles, on ne pouvait manquer de voir les filles, les femmes et hommes vêtus de T-shirt blancs frappés du slogan : “ Connaître et faire connaître la drépanocytose ”. Ils se mouvaient, au gré des occupations de sensibilisation, parmi le nombreux public hétéroclite venus en savoir davantage sur la maladie ou se faire dépister. Pour ces derniers, “ la vie prend un drôle de tournant positif ou négatif ”, selon le diagnostic après analyse faite sur une simple goutte de sang.
Par groupe de dix, les volontaires aux dépistages ferment la devanture
de la première tente où ils cherchent à savoir qu’est-ce
que la drépanocytose. Ils écoutent religieusement l’exposé
de Mme Dione qui faisait une présentation liminaire de la maladie, laquelle
était complétée par les prospectus distribués par
les membres du comité d’organisation très dévoués.
La drépanocytose est une maladie héréditaire causée
par une altération de l’hémoglobine, protéine contenue
dans le globule rouge et chargée de transporter l’oxygène
partout dans l’organisme.
Aux environs de 11 heures, le premier lot de 500 tickets était déjà épuisé. Les visiteurs reçoivent aussi des informations sur les mesures préventives dont le premier pas est le diagnostic précoce, la vaccination des enfants, et la protection de ce corps contre certaines infections. “ Pour un enfant atteint de la drépanocytose, il faut respecter les vaccins de base du programme élargi de vaccination. Il faut aussi une hygiène corporelle et dentaire. Le drépanocytaire ne doit pas laisser la porte d’entrée aux autres infections ”, lance Marième Ndiaye membre de l’Association nationale de lutte contre la drépanocytose.
Après la phase d’informations, les volontaires se dirigent tout droit vers d’autres installations où les agents prélèvent le sang. Ici, la devanture est barrée par une file de plusieurs mètres de long. Les personnes attendent sous le soleil. Elles veulent à tout prix se faire dépister. “ Je suis venue avec mon fils nous voulons connaître notre statut. Cela est très important ”, affirme Ndèye Ndiaye Fall.
A l’intérieur, les femmes font des prélèvements. Elles transmettent les données aux spécialistes qui les passent aux microscopes. Mesdames Viviane Wade, Sassou Nguesso et Bony du Bénin arrivent sur les lieux aux alentours de 13 heures. Elles étaient accompagnées par le ministre de la Santé et de la Prévention médicale, Abdou Fall, des ministres Oumy Khaïry Guèye Seck, Marie Pierre Sarr, de l’épouse du Premier ministre et de la présidente de l’Organisation internationale de lutte contre la drépanocytose(Oild), Edwidge Abakissé-Badassou.
La délégation a fait le tour des tentes pour s’imprégner des travaux avant de s’installer sous la tribune pour suivre la prestation des dramaturges dont le sketch a fait ressortir les discriminations dont font l’objet les épouses porteuses de la forme “ SS ” et les préjugés qui entourent la maladie dans les pays d’Afrique ou le taux de personne atteinte est très élevé. Au Sénégal celui-ci est de 10 %.
Dépistage prénuptial
Les membres de l’Association ont été très actifs. Ils ont lancé des appels pour resserrer les rangs. Ils ont aussi fait alerter les célibataires filles et garçons à faire le dépistage avant de se marier. Ceci pour stabiliser les formes les plus graves c’est-à-dire la catégorie “ SS ”. “ Il faut que les filles et les garçons fassent des dépistages avant de se marier. Si un SS garçon se marie avec une femme AA cela permettra de minimiser la transmission. Ils auront un enfant AS qui n’est pas une forme grave ”, indique Mme Dione de l’Association sénégalaise lutte contre la drépanocytose. Leur plaidoyer semble avoir eu écho, vu le nombre d’adolescents qui faisant encore le pied de grue jusqu’aux environs de 14 heures. Et parmi ces jeunes, on trouve déjà des porteurs de ces messages. “ Je suis resté à côté d’un de mes amis jusqu’aux dernières heures de sa vie. Il était drépanocytaire. Voilà pourquoi, je me suis engagé dans cette lutte. Je demande aux jeunes de faire un dépistage avant de se marier. C’est un moyen de baisser le taux mortalité de la drépanocytose ”, lance Mor Diagne.
Les drépanoctytaires ont saisi l’occasion pour rendre hommage au fondateur de l’Association d’aide et d’assistance aux enfants atteints de la drépanocytose le colonel Diaw et à Aminata Diao une femme qui s’est investie corps et âme dans la lutte contre la maladie. Tous les deux ont été rappelés à Dieu, il y a quelques mois.
Idrissa Sané et M.L.Badji
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