22/11/2006 - Le soleil - Sénégal
La mortalité maternelle qui reste encore élevée en Afrique constitue une préoccupation majeure aussi bien des gouvernements que de certaines structures qui à travers des projets bien ciblés n’ont pour vocation que d’aider les états fortement touchés par ce fléau à le réduire de façon considérable.
C’est dans ce sillage que se situent les actions du projet Aquasou (Amélioration de la qualité et de l’accès aux soins obstétricaux d’urgence dans les pays en voie de développement). Lequel a pour objectif principal de contribuer à la réduction de la mortalité maternelle et néonatale dans les pays membres de la Société africaine de gynéco-obstétrique (Sago).
Pour Alain Prual, coordonnateur du projet Aquasou, si cette décision
a été prise, c’est parce qu’il a été
constaté que « la plupart des décès maternels enregistrés
dans les pays sous développés sont évitables ».
Concrètement, il s’est agi pour ce projet « d’améliorer
la qualité des soins obstétricaux d’urgence (Sou) dans les
maternités de référence » des pays concernés
; de « diminuer la morbidité et la mortalité périnatale
et maternelle » ; et de « mesurer l’efficacité de l’approche
pluridisciplinaire d’un problème de santé publique (mortalité
maternelle et néonatale) ».
Au Sénégal, ce sont les villes de Rufisque et Saint-Louis qui ont été choisies pour mettre en œuvre la stratégie de réduction de la mortalité maternelle. Et les principaux acteurs ont procédé, il y a quelques jours, à l’évaluation de ce projet arrivé à terme dans ces 2 localités du pays.
A Rufisque, un département de la région de Dakar qui compte près de 3000 habitants et qui enregistre plus de 300 décès maternels sur 100 000 naissances vivantes, la principale difficulté à l’exécution du projet Aquasou a résidé, tout au début, dans la non-disponibilité des Sou en permanence.
Rencontres miroirs
Le bloc opératoire n’était pas fonctionnel. En plus, le personnel médical n’était pas suffisant. Et il a fallu attendre la fermeture de la Clinique gynécologique et obstétrique (CGO) de l’hôpital Le Dantec, survenue en septembre 2005, pour voir le centre de santé Youssouf Mbargane Diop de Rufisque dispenser des Soins obstétricaux d’urgences complets à partir du mois d’octobre de la même année.
Malgré quelques difficultés notées ça et là,
le projet Aquasou est apprécié positivement dans les structures
sanitaires où il a été exécuté. C’est
ainsi qu’à Rufisque où ont été initiées
les rencontres miroirs axées sur un principe dit de « contrôle
réflexif » et consistant à faire réfléchir
les personnels de santé sur leurs pratiques, cette approche a permis
de changer certains comportements. Dans ce cadre, souligne Maïmouna Touré,
maîtresse sage-femme au Centre de santé de Rufisque : « Nous
avions un problème de comportements vis-à-vis des parturientes.
Avec les rencontres miroirs, il y a eu une auto-évaluation qui a permis
à chaque membre du groupe de raconter son vécu.
Et à partir de là, nous avons pu dégager une certaine leçon
qui a contribué au changement de comportement «. Pour cette raison,
elle souhaite que cette expérience acquise grâce à Aquasou
soit pérennisée et vulgarisée partout à Rufisque,
dans le district de Mbao et même à Thiès.
Réunions de staff, audits des références
A Saint-Louis, les réunions de staff qui ont été initiées ont permis de « corriger » les sages-femmes, affirme Aïda Dieng, sage-femme, surveillante générale du service de Maternité de l’hôpital régional de Saint-Louis. Il en est de même des audits des références qui ont été améliorées, précise-t-elle.
De même, dans cette ville qui enregistre un fort taux d’accouchement
à domicile, des progrès importants ont été réalisés
dans ce domaine. Cela après une enquête réalisée
en 2002-2003 et qui a révélé un taux d’accouchement
de l’ordre de 50 %.
Parmi les solutions préconisées, il y a eu le recyclage, la formation
des matrones, informe, Maïmouna Diallo, présidente de l’Association
des matrones de Saint-Louis. Le volet Iec (Information, éducation, communication)
à l’endroit des matrones est aussi d’un apport inestimable.
Car, la sensibilisation des femmes en Cpn (Consultations prénatales),
la tenue de causeries ont poussé certaines femmes à changer d’attitudes,
de comportement. Elles ont ainsi coopéré en acceptant d’accoucher
dans une structure sanitaire.
Maïmouna GUEYE
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