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Centre hospitalier de Ourossogui : pas de gynécologue, de cardiologue, de neurochirurgien,…

Sud Quotidien | Sénégal | 14/06/2012 | Lire l'article original

Un hôpital c’est essentiel trois choses : l’infrastructure, des ressources matérielles et des ressources humaines. Dixit Amadou Guèye Diouf ? Qu’en est-il alors du centre hospitalier de Ourossogui (683 km de Dakar) dont il est le directeur ? Même si tout n’est noir, cette vieille bâtisse de 37 ans mérite d’être réhabilitée et étendue, son personnel renforcé et son plateau médical relevé. Le centre hospitalier de Ourossogui est un hôpital de niveau 2, au même titre que celui de Saint-Louis. Toutefois, si ce dernier évolue en D2 dans le classement des hôpitaux au Sénégal, celui de Ourossogui pourrait être en National.

(ENVOYE SPECIAL) – L’hôpital de Ourossogui ! Construit en 1977, par des Belges, ce centre hospitalier de la région de Matam attend avec impatience son premier coup de jouvence. Une réhabilitation plus que nécessaire d’autant plus qu’il est implanté dans une zone assez difficile du point de vue climatique où chaleur et vent de sable se rivalisent notamment en cette période d’été.

L’effet de la corrosion et de la rouille est d’ailleurs flagrant sur les murs et autres objets métalliques. Niché juste à côté du marché de Ourossogui, il reçoit souvent la visite des sacs de poubelles que les commerçants n’hésitent pas à lui balancer dans la figure. Ce à cause de son exposition. Le mur de clôture tarde encore à être effectif. Pourtant, il les soigne, veille sur la grossesse de leurs enfants etc.

Les braves médecins se démènent comme de beaux diables pour sauver des vies dans des conditions inimaginables dans un hôpital.
1977 -2012, la population du département de Matam d’alors, érigé en région par la suite à doublé voire triplé. Si elle n’a pas simplement quadruplé ou multiplié par 5. L’hôpital a dépassé sa capacité d’accueil. D’où l’urgence nécessité de son extension, souligne Amadou Guèye Diouf.

Débordant d’ambitions, le directeur de l’hôpital de Ourossogui, que beaucoup d’agents qualifient ici «d’homme de rupture et d’audace», attend d’ailleurs «alléger la facture d’énergie électrique». «Nous sommes dans l’ère des énergies renouvelables. Il faut que le conseil d’administration s’engage dans une direction d’acquérir une centrale solaire», a-t-il déclaré.

A côté de l’infrastructure, le directeur du centre hospitalier de Ourossogui, souligne également «l’absence de ressources humaines» avec comme première difficulté «l’insuffisance des spécialistes». Parce qu’indique-t-il, «un hôpital, c’est des spécialisations médicales, chirurgicales, radiologie, pharmacie etc.»

Mais à l’hôpital de Ourossogui, il n’y a pas de gynécologue. Une absence qui plombe l’objectif des autorités d’attendre les OMD (Objectifs du Millénaire pour le Développement). Même si les nouvelles autorités ont été saisies dans ce sens pour régler ce problème.

Par rapport, aux techniciens supérieurs et au personnel paramédical, il y a aussi des efforts à faire, relève Amadou Guèye Diouf.

Mais l’hôpital ne manque pas que gynécologue. Il est aussi dépourvu de cardiologue, de neurochirurgien etc. Or, dans une zone aussi déserte où des tonnes de poussières s’abattent à longueur de journée sur les populations, des pathologies comme les maladies cardiovasculaires mais aussi pulmonaires surtout chez les enfants, se développent aisément.

Avec des moyens de transport les plus fréquentés comme les véhicules à tonneaux ouverts, des accidents de circulations occasionnent le plus souvent des traumatismes. En l’absence d’un neurochirurgien, il faut évacuer le blessé sur Dakar. Soit 700 km. Ce qui amenuise la chance de survie.
D’où selon le médecin Diouf, l’impérieuse nécessité de faire de l’hôpital de Ourossogui, un pole.

Quid des ressources matérielles ? Autrement dit, du plateau technique ? «L’hôpital a récemment reçu du ministère de la santé, un groupe électrogène neuf. Un appareil scanner a aussi été réception tout récemment. Ce qui constitue un soulagement pour les médecins qui selon, le directeur de l’hôpital étaient obligés d’envoyer les malades ailleurs pour faire le scanner. On attend juste la fin de la formation d’un technicien en radiologie pour pourvoir utiliser cet appareil».

Toutefois, s’empresse-t-il de préciser : «il y a une nécessité de renouvellement et de l’amélioration du plateau technique». Pour cause ! «Les choses évoluent. Il faut être au diapason de la médecine. Ce qui nécessite des investissements lourds. Or, se désole-t-il, il y a quelque difficulté avec notamment le non octroi du budget consolidé d’investissement depuis 2002. Même si l’espoir renait avec les nouvelles autorités qui ont émis l’idée d’y remédier pour aller de l’avant».

par Abdoulaye THIAM

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