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Walfadjri | Sénégal | 15/11/2012 | Lire l'article original
Seulement, cet exercice n’était pas du tout facile, car notre pays ne dispose jusqu’à présent pas de données fiables sur l’ampleur de cette maladie chronique. Entre 2 % et 6 % et entre 6 % et 10 %, les chiffres varient selon les localités et les sources. Au centre antidiabétique Marc Sankalé, par exemple, 35 mille malades y sont enregistrés. Des estimations qui peuvent prêter à confusion au sujet de la prévalence nationale réelle du diabète au moment où la maladie connaît une extension considérable dans le monde. Ce, face à l’espérance de vie qui s’allonge, à l’urbanisation galopante, aux changements profonds dans nos modes de vie mais également d’alimentation en raison de la sédentarisation.
L’Organisation mondiale de la Santé (Oms) estime à plus de 346 millions le nombre de diabétiques dans le monde. Le plus choquant est que si aucune mesure n’est prise pour endiguer cette «épidémie», il est probable que ce chiffre doublera en 2030. Le Sénégal n’étant pas épargné par les Maladies non transmissibles (Mnt) au premier plan desquels figure le diabète, le gouvernement a décidé de faire le point de cette affection de longue durée ainsi que d’autres, dont on ne maîtrise jusqu’ici pas l’ampleur. «Au Sénégal, la prévalence du diabète est estimée à 2 %, mais d’autres études indiquent 6 % et d’autres encore parlent de 10 %. Pour éviter cette confusion autour des chiffres et afin d’établir de la façon la plus exacte possible le nombre de diabétiques au Sénégal, une enquête sera menée au niveau national. Cette enquête d’envergure nationale est prévue dans le budget 2013», a annoncé, hier, le ministre de la Santé et de l’Action sociale, Pr Awa Marie Coll Seck, en présence du président de l’Association sénégalaise de soutien aux diabétiques (Assad) Baye Omar Guèye.
Ce dernier émettait des inquiétudes à ce sujet. «Nous allons pouvoir donner des chiffres exacts, quand on vous dit entre 2 % et 6 % et entre 6 % et 10 %, il y a forcément problème ; et il faut que l’on sache. Parce que si l’on ne sait pas, on a des difficultés. Il faut savoir qu’on a le diabète. Et beaucoup de personnes aujourd’hui vivent même leur diabète d’une manière très positive et très constructive, mais ces personnes prennent les mesures qu’il faut», indique le ministre de la Santé. Selon le Pr Awa Marie Coll Seck, la prise en charge du diabète ne doit pas être le problème d’un ministère de la Santé, même si on a ajouté aujourd’hui l’Action sociale. Elle estime que le diabète reste un problème qui interpelle la société civile, les autres ministères, notamment l’Education nationale, les Sports, la Famille, ainsi que le secteur privé, les collectivités locales et surtout les communautés à la base. «Beaucoup de problèmes de santé seront résolus que quand les communautés à la base seront impliquées», croit savoir le ministre.
Recrudescence du diabète au Sénégal : à l’origine, la mal bouffe, la paresse et le tabagisme
L’Oms signale que près de 80 % des décès attribuables au diabète surviennent dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires. Et parmi ces pays, figure le Sénégal. Pourtant, un régime alimentaire sain, une activité physique régulière, le maintien d’un poids normal et l’arrêt du tabac permettent de prévenir ou de retarder l’apparition du diabète de type II, selon Dr Bacary Sambou, représentant, hier, du Dr Alimata Jeanne Diarra-Nama de l’Oms Afrique de l’Ouest. Malheureusement, fait remarquer le ministre de la Santé, Pr Awa Marie Coll Seck : «Quand on veut vraiment faire la fête, quand on veut montrer qu’on a les moyens, on mange en réalité très mal. C’est beaucoup trop gras, c’est beaucoup trop sucré. Mais quand on n’a pas les moyens aussi, on mange mal ; et on prend des féculents, on prend des choses qui vont vous bourrer, mais qui, en réalité, sont également des problèmes d’alimentation pour les populations».
Selon elle, les jeunes, aussi, ne sont pas irréprochables, car ces derniers mangent énormément de choses dans la rue : des sandwichs, des boissons sucrées ou autres. «En fait, fait noter le Pr Coll Seck, «c’est notre vie quotidienne qui doit changer. Et nous devons, aujourd’hui, miser sur tous les programmes d’éducation pour changer de comportements». Pour combattre la sédentarité, le ministre de la Santé conseille la pratique d’exercice physique. Et pour joindre l’acte à la parole, indique le Pr Coll Seck, «au niveau du ministère, j’ai motivé tout le cabinet pour que deux fois par semaine au moins, on n’arrête le travail, on met nos jogging, on met nos chaussures de sport et on marche pendant une heure». Le ministre de la Santé invite d’ailleurs les autres démembrements de l’Etat à en faire de même. Dans cette dynamique, l’Oms encourage le département de la Santé et de l’Action sociale à aller de l’avant dans l’adoption du projet de loi anti-tabac au Sénégal. En référence au thème de cette année : +Diabète et prévention à travers les âges+, «le diabète peut effectivement toucher toutes les personnes quel que soit leur âge», avertit-on.
Prise en charge de qualité de leur maladie : les diabétiques réclament plus de subventions à l’Etat
En plus d’un programme de lutte contre le diabète, sorti des réflexions depuis 1999, avec comme axes importants : la prévention primaire du diabète, le dépistage précoce, le gouvernement, à travers le ministère de la Santé, subventionne l’insuline à plus de 300 millions de nos francs. Mais cette prise en charge des diabétiques reste de façon globale insuffisante. Selon le président de l’Association sénégalaise de soutien aux diabétiques (Assad), Baye Omar Guèye, par rapport à une maladie chronique comme le diabète, il y a nécessité de développer un programme national qui intègre la dimension prévention et prise en charge de qualité. De plus, ajoute-t-il, «la subvention de l’insuline à hauteur de 300 millions Fcfa ne touche que 20 % des diabétiques de type I». M. Guèye signale qu’il reste à élargir cette subvention à d’autres types de diabète, notamment le diabète de type II, qui ont besoin d’être accompagnés par l’Etat dans leur traitement. «C’est le devoir de l’Etat d’accorder plus de subventions pour prendre toute cette problématique du diabète de façon globale», déclare Baye Omar Guèye.
Loin de s’enorgueillir, le ministre de la Santé, Pr Awa Marie Coll Seck pense tout de même que cette subvention de 300 millions de nos francs évite aux malades insulinodépendants de type I une prise en charge de leur maladie qui avoisinerait plusieurs millions. «Nous allons veiller à ce que nous puissions faire encore plus pour les diabétiques et pour prévenir cette maladie», rassure-t-elle. Avec cette subvention, renseigne le président de l’Assad Baye Omar Guèye, les malades bénéficiaires continuent de casquer plus de 75 mille Fcfa par mois. Et quand le diabétique développe d’autres complications, les dépenses deviennent plus importantes ; s’il doit être hospitalisé, l’impact du diabète dans le budget familial est alors énorme. D’où l’urgence, selon le président de l’Assad, d’une réaction positive de l’Action sociale pour les démunis.
Abdoulaye SIDY
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