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Walfadjri | Sénégal | 14/11/2012 | Lire l'article original
Même avec près de 12 mille nouveaux cas enregistrés, chaque année au Sénégal, la tuberculose toutes ses formes confondues demeure encore sous diagnostiquée sous nos cieux. Des 35 mille cas annuels attendus, conformément à l’ampleur de la maladie, seuls 11 mille 590 patients ont été détectés en 2011. Et d’après les résultats du premier semestre de 2012, la tendance semble ne pas évoluer dans le sens souhaité. Les estimations établies sur toute l’étendue du territoire national ne font état que de cinq à six mille nouveaux cas diagnostiqués sur cette période de l’année en cours. Reste toujours 23 mille 410 malades à détecter dans la population générale, notamment chez les femmes et les enfants. Une responsabilité que Plan Sénégal, en collaboration avec le Programme national de lutte contre la tuberculose, confie aux leaders des associations de femmes du pays. Ces dernières ont été investies, hier, au terme d’un atelier national de plaidoyer pour la lutte contre cette maladie, de la mission de sensibiliser leurs compatriotes des 45 départements du Sénégal sur l’urgence de combler le gap de détection de la tuberculose lors des consultations générales. Deux milliards de nos francs d’effort financier sont consentis par le bailleur principal grâce au Fonds mondial pour dénicher les tuberculeux cachés, notamment chez les femmes entre 2012 et 2013.
Car, d’après le chargé du volet suivi évaluation du Programme national de lutte contre la tuberculose (Pnt), Dr Madou Kane, «les femmes sont très peu à se rendre au niveau des structures de santé pour se faire consulter». Il fait remarquer que très souvent, les femmes ne vont en consultation que quand elles sont enceintes. «Cette maladie est diagnostiquée à 69 % chez les hommes, contre seulement 31 % chez les femmes», signale Dr Kane. Qui souhaite un rééquilibrage des tendances. Aussi, plusieurs cas de tuberculeux ne sont-ils pas signalés à cause d’une certaine culture jugée vertueuse comme le Sutura (discrétion), la pauvreté croissante. L’accent sera ainsi mis sur la recherche de la tuberculose chez les tousseurs de plus de 15 jours dans la population sénégalaise. «Nous avons ciblé les femmes, parce qu’elles constituent le socle de la société. Elles sont au cœur des familles. En les sensibilisant en même temps que quelques hommes, ces femmes leaders peuvent nous valoir beaucoup de satisfecit dans l’objectif de toucher le maximum de personnes atteintes de la maladie», espère la spécialiste technique tuberculose de Plan Sénégal, Dr Fatou Kiné Wathie. Cette réponse communautaire à la tuberculose, portée par Plan Sénégal, démontre l’implication de la société civile dans la lutte contre cette maladie au Sénégal, indique-t-elle. Ces femmes leaders pourront booster le taux de détection des cas de tuberculose dans la communauté, estime Dr Wathie. «Si nous augmentons ce taux de détection, nous allons pouvoir traiter rapidement tout patient tuberculeux qui a été très rapidement dépisté, et de ce fait protéger le reste de la population. C’est le seul moyen de lutte efficace contre la tuberculose, mais également à cerner la maladie sur le long terme», croit savoir Dr Wathie de Plan Sénégal.
Arriver à moins d’un cas de tuberculose pour un million d’habitants en 2050
Il est difficile d’éliminer la tuberculose, vu que le monde est devenu un village planétaire dans lequel les populations bougent. «Nous voulons qu’il y ait moins d’un cas de tuberculose pour un million d’habitants à l’horizon 2050», souligne Dr Kane. En attendant l’échéance 2015, le Pnt travaille à diminuer de moitié le fardeau de la maladie sur les populations par rapport à son niveau des années 1990. A cette époque, le taux de succès du traitement était de l’ordre de 53 %. Ayant atteint la cible de 2015, sur cent malades traités aujourd’hui, les 86 sont totalement guéris. Le caractère parfois sournois de la maladie est tel que sur les sept milliards de voisins du monde, deux milliards ont été en contact avec la tuberculose sans le savoir. Au Sénégal, les régions de Dakar, Thiès, Diourbel, Kaolack et Ziguinchor demeurent les plus touchées. A l’origine, une forte densité démographique qui favorise la promiscuité dans ces localités.La tuberculose touche le plus souvent les personnes de la tranche d’âge comprise entre 15 et 35 ans. Son association avec le sida et la survenue de bacilles résistants aux médicaments complique sa prise en charge au Sénégal et partout dans le monde.
Vente de médicaments de la rue : les antituberculeux sont dans un circuit sécurisé, selon le Pnt
Suite à la révélation du syndicat des pharmaciens privés du Sénégal que 30 % des médicaments administrés aux malades sont vendus dans la rue, le Programme national de lutte contre la tuberculose (Pnt) rassure : «Les médicaments antituberculeux sont dans un circuit bien sécurisé». Chargé du suivi évaluation du Pnt, Dr Madou Kane soutient que le circuit est bien déterminé : «On va de la Pharmacie nationale d’approvisionnement (Pna) vers la Pharmacie régionale d’approvisionnement (Pra) ; et de la Pra vers les dépôts des districts sanitaires». Mieux, il affirme que «tout comprimé antituberculeux qui sort est matérialisé sur des fiches». Selon lui, les pharmaciens responsables des Pra sont formés ainsi que les dépositaires de tous les 76 districts du Sénégal pour une gestion rationnelle des antituberculeux en collaboration avec les régions médicales. «Il n’y a pas à notre connaissance de médicaments antituberculeux dans le circuit parallèle», rassure Dr Kane. Qui rappelle que la tuberculose est une maladie sérieuse pour connaître de telles pratiques.
Abdoulaye SIDY
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