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Sud Quotidien | Sénégal | 29/11/2012 | Lire l'article original
Ainsi avec les nouveaux critères des pays comme le Sénégal risquent d’être exclus des bénéficiaires. Pour faire face à cette menace inquiétante des correspondances ont été déjà envoyées en guise d’alerte à des instances africaines comme la Cedeao et l’Union Africaine. De même que des activistes internationaux ont été saisis pour qu’ils occupent les tribunes des rencontres internationales sur le sida pour exiger des bailleurs de réviser leur décision qui menace tout un continent.
Les nouvelles exigences des bailleurs pour le financement de la lutte contre le Sida risquent de compromettre les résultats obtenus par certains pays comme le Sénégal. Un pays longtemps considéré comme un des meilleurs élèves en matière de lutte contre le Vih en Afrique depuis l’apparition du virus. En effet, la menace sur la santé des populations a été au cœur des débats de cette rencontre qui a été organisée avant-hier lundi par l’Alliance nationale de lutte contre le Sida (ANCS) dont la cérémonie d’ouverture a été présidée par le Directeur de Cabinet du ministre de la Santé et de l’Action sociale. Une occasion saisie par les responsables de la société civile sénégalaise de faire remarquer que de « forts signaux ont été déclenchés sur le mode de financement du Sida depuis le retrait en 2009 du programme de la Banque mondiale ».
Ensuite, en 2010 le Fonds mondial a suspendu le financement du round 11. C’est pour cela que les acteurs impliqués dans la lutte contre le sida craignent que les nouveaux mécanismes de financement du Fonds mondial ne mettent la priorité sur les pays à épidémie généralisée et non à d’autres dont l’épidémie est à caractère concentré. L’autre critère brandi par le fonds mondial porte sur le classement par niveau économique, ciblant notamment les pays situés dans la tranche inférieure par rapport à d’autres moins nantis alors qu’un pays comme le Sénégal, bien qu’à à faibles ressources se retrouve dans la tranche supérieure. Et il est surprenant que certains partenaires qui accompagnaient jusque-là le Sénégal ne donnent plus d’engagements fermes par rapport à leurs promesses de financement.
C’est pourquoi Massogui Thiandoum chargé des programmes juge nécessaire que l’ANCS alerte l’opinion nationale et internationale sur ses difficultés à faire face à ses besoins de fonctionnement sans l’appui des bailleurs. Une situation troublante surtout pour un pays qui ne participe qu’à hauteur de 17,78 % au budget consacré à la lutte contre le sida alors que les ressources externes accordées par les partenaires étaient de l’ordre de 82 % des financements globaux.
D’où la nécessité d’engager une réflexion pour trouver des mécanismes de financements innovants afin de maintenir la prévalence nationale à 0,7%. Car depuis plus de 20 ans selon toujours M. Thiandoum de l’ANCS, le Sénégal a été un des rares pays d’Afrique à avoir maintenu le taux de prévalence du Vih en dessous de 2 %. Tous les épidémiologistes ont constaté qu’il est aussi difficile de maintenir une basse prévalence à long terme sans moyens suffisants. Et par rapport à la question, la société civile sénégalaise reste mobilisée et a même adressé une correspondance au Fonds Mondial lors de sa récente réunion de Conseil d’administration. L’Union africaine et la Cedeao ont également reçu des correspondances similaires ainsi que la Francophonie. Les activistes internationaux ont été saisis pour maintenir la pression pour réclamer des financements dont l’Afrique a besoin dans le cadre de sa croisade contre le Sida.
La rencontre d’avant hier qui s’est tenue en prélude de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre le Sida prévue le 1er décembre de chaque année, a été une occasion pour Maguette Mbodji la Directrice Exécutive de l’ANCS de rappeler que l’organisme national qu’elle dirige est aux cotés de tous les acteurs de la société civile nationale et des acteurs publics et privés sénégalais, pour sonner la mobilisation autour des conséquences néfastes que peuvent entrainer la rupture des financements.
Le directeur de Cabinet du ministre, quant à lui est revenu sur les 10 millions de personnes affectées par le sida en 2009 dont la majorité se trouve en Afrique subsaharienne. Une pandémie qui, dit-il, aggrave la pauvreté et touche l’économie en entrainant des restrictions budgétaires qui compromettent la lutte contre le sida.
par Cheikh Tidiane MBENGUE
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