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Le soleil | Sénégal | 23/01/2013 | Lire l'article original
En reprenant les statistiques de 2010, le coordonnateur par intérim du Programme, Dr Mohamed Ndongo Sangaré, a révélé que le Sénégal a une prévalence de 0,26 pour 10.000 habitants. « Avec ce taux et selon l’objectif de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), le Sénégal a éliminé la lèpre. Pour l’Oms, l’objectif d’élimination, c’est au moins 1 cas pour 10.000 habitants. Notre pays a atteint ce taux depuis 2010. On peut dire alors que nous avons éliminé la lèpre », s’est félicité Dr Sangaré. Il a précisé qu’éliminer la lèpre ne veut pas dire éradiquer la maladie. « Le Sénégal tend vers l’éradication de la maladie, car on parle de l’éradication d’une maladie lorsque le germe de la pathologie ne circule plus dans un pays. Pour être clair, le Sénégal a éliminé la lèpre, selon la définition de l’Oms, mais ne l’a pas encore éradiqué », a-t-il précisé.
Pas encore d’éradication
Le Dr Kalilou Ly, médecin spécialiste de la lèpre au Centre hospitalier de l’Ordre de Malte, a confirmé cette élimination de la maladie. Cependant, notre pays est loin d’éradiquer la lèpre, a-t-il indiqué. Il a avoué qu’il reçoit au Centre hospitalier de l’Ordre de Malte, en moyenne, 2 à 3 nouveaux cas par semaine. « Cela veut dire que la lèpre est toujours dans nos murs », a-t-il souligné. En plus de cela, il y a quelques disparités notées dans la région de Kédougou où le taux de prévalence est de 1,80 pour 10.000 habitants. À Kédougou, la plupart des malades répertoriés viennent de la sous-région, a fait savoir Dr Mohamed Ndongo Sangaré. Selon lui, ceci s’explique par le fait que Kédougou est une zone qui renferme beaucoup d’activités minières, créant ainsi la promiscuité qui peut contribuer à la propagation de la maladie.
Pour barrer la route à la lèpre dans cette région, les autorités sanitaires sont en train de mettre en place des stratégies. « Nous avons formé des médecins et des infirmiers officiant dans les 3 districts de Kédougou et organisé, en décembre, une campagne de dépistage de masse où 3 cas de lèpre ont été révélés. Les victimes bénéficient d’une prise en charge gratuite », a indiqué Dr Sangaré, qui a informé que le Sénégal s’est engagé à réduire de 35% l’infirmité motrice liée à la lèpre, comme souhaité par l’Oms. « Notre pays a déjà atteint 15% de ces objectifs en 2010. Nous sommes en bonne voie », a-t-il assuré.
Et si on supprimait les 9 villages de reclassement !
Les lépreux ne veulent plus de villages de reclassement social. Ces derniers constituent, d’après Bara Ndoye, président de l’Association nationale pour la réinsertion des mutilés de la lèpre, des sources de stigmatisation, de discrimination et de marginalisation. « Dans ces villages, nous vivons dans des conditions extrêmement difficiles, parce que nous sommes abandonnés et même exclus de la société. Les gens refusent de venir vers nous », a-t-il regretté. « En plus de la stigmatisation, nos enfants rencontrent des problèmes dans les écoles où ils sont souvent traités de fils de lépreux. Pour se défendre, ils sont obligés de se battre. Je pense que les villages de reclassement social ne doivent plus exister, même s’il faut se féliciter du fait que certains bénéficient, aujourd’hui, de l’eau et de l’électricité », a calmé M. Ndoye.
Les lépreux, a-t-il insisté, veulent des villages normaux bénéficiant des mêmes avantages que les autres. « Nous avons des enfants valides qui ne sont pas atteints de la lèpre. Ils doivent être considérés comme tous les enfants et vivre dans ces espaces où ils bénéficient des mêmes conditions de vie et d’existence », a expliqué le président de l’Association nationale pour la réinsertion des mutilés de la lèpre. Le Sénégal compte 9 villages de reclassement social qui couvre une population de 10.320 habitants, soit 0,2% de la population sénégalaise. Dans ces villages, on dénombre 781 anciens malades de la lèpre qui ne sont plus contagieux
Eugène KALY
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