24/11/2006 - Les dépêches de Brazzaville - Congo-Brazzaville
Les Dépêches de Brazzaville. Lors de la présentation de vos lettres de créance au ministre des Affaires étrangères le 23 mars, vous disiez : «Le paludisme demeure la plus grande cause de morbidité et de mortalité particulièrement chez les enfants, mais aussi et surtout a un impact considérablement négatif sur l'économie du pays déjà très éprouvée.» Quel constat faites-vous huit mois après ?
Fatoumata Nafo-Traoré. Le constat reste le même car chez les enfants de moins de 5 ans, le paludisme est la première cause de mortalité. De même chez les femmes enceintes où l'incidence de décès en raison de l'anémie est très grande. Au plan économique, nous constatons que pendant la période des grandes pluies les moustiques pullulent et nuisent le plus aux hommes qui cultivent les champs. Cela a un impact sur la productivité en milieu rural et au niveau des entreprises, services et écoles par le niveau élevé de l'absentéisme. L'OMS et d'autres partenaires avaient estimé en 2000, à l'occasion du sommet des chefs d'Etats africains sur le paludisme tenu à Abuja, que l'on perdait près de 10 milliards de FCFA par an.
D.B. Quel est l'apport de l'OMS dans la mise en œuvre du Programme
national de développement sanitaire ?
F.N-T. L'OMS apporte plus de technicité que de moyens financiers. Nous essayons de favoriser une meilleure coordination pour arriver à créer des synergies et une utilisation efficiente de l'ensemble de ressources qui peuvent être mobilisées au plan national à la fois par la contribution des personnes malades, du secteur privé national, des partenaires bilatéraux et multilatéraux qui s'ajoutent à la contribution de l'Etat qui est la plus importante.
D.B. L'OMS s'est fixée comme but d'amener tous les peuples au
niveau de santé le plus performant. De quelle manière l'OMS Congo
s'emploie t-elle à aider la population congolaise à atteindre
cet objectif ?
F-N.T. L'OMS contribue au financement des campagnes de vaccination
de routine ou de l'éradication de la poliomyélite. Nous travaillons
aussi sur le renforcement des compétences. Au sein de la Faculté
des sciences de la santé, nous appuyons la formation des formateurs qui
vont à l'agrégation. Nous appuyons aussi la formation continue
du personnel du ministère de la Santé et nous travaillons beaucoup
sur les questions humanitaires pour mettre en place des schémas qui permettent
au Congo de se prémunir contre les épidémies.
Pour cela, nous travaillons avec le ministère en charge de l'Action humanitaire,
le ministère de la Promotion de la femme, celui de l'Enseignement supérieur,
de l'Enseignement technique et professionnel et bien d'autres.
D.B. Plus d'un Congolais pense que la santé à l'heure actuelle est ni plus ni moins une «affaire d'argent» !
F. N-T. En tant que médecin, être agent de santé est un travail noble, c'est un sacerdoce. Nous avons pris l'engagement de faciliter l'accès aux soins de santé et d'alléger les souffrances des peuples. Mais cela peut se faire de différentes manières et nous faisons la promotion de l'équité et de la solidarité pour que les plus démunis puissent accéder à des soins de qualité à moindre coût. Pour une meilleure qualité de la médecine, il faut de la production des services, des bâtiments, des équipements performants, des médicaments, etc. Et au fur et à mesure que l'on se dote d'équipements performants et coûteux, les ressources à payer par les malades augmentent. Il y a un juste milieu à trouver et c'est pour cela que nous travaillons avec le ministère de la Santé pour que l'organisation du système de santé soit comprise par tous. J'ose espérer qu'avec toutes les actions en cours dans le pays nous pourrons arriver à l'accès universel aux soins de santé.
D.B. La présence des deux bureaux de l'OMS : OMS/AFRO et OMS/CONGO ne comblent pas les attentes de la population. Quelle réponse apportez-vous à cela ?
F.N-T. C'est une grande opportunité pour le Congo d'avoir à côté autant de ressources humaines qui l'aident dans ses diverses réflexions visant l'amélioration de la santé de la population. Les actions de proximité relèvent du mandat de l'OMS-CONGO et bien sûr nous bénéficions du soutien de nos collègues du bureau régional et du siège de l'OMS à Genève.
D.B. Votre mot de la fin ?
F.N-T. Le mot de la fin serait d'en appeler à plus de volonté politique, à plus d'engagement et de contribution des différentes composantes de la société congolaise. La santé est un concept large et la bonne santé dépend de la contribution de tous les secteurs au développement. La communication a aussi un rôle important à jouer car mieux vaut prévenir que guérir. Nous voudrions que vous nous aidiez à donner un large écho à nos messages de santé. Cela nous permettra de préserver et de bien soigner afin de réduire les souffrances des populations particulièrement celles des plus démunis.
Propos recueillis par Faustin Akono
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