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Walfadjri | Sénégal | 30/01/2013 | Lire l'article original
D’emblée, le Directeur de la lutte contre la maladie, Dr Idrissa Talla, affirme que le Sénégal est dans une phase de pré-élimination du paludisme telle que définie par l’Organisation mondiale de la Santé (Oms). Soit, arriver à obtenir une incidence à moins d’un cas pour mille habitants. Selon lui, des stratégies assez nombreuses ont été développées d’abord en affinant le diagnostic avec l’aide des partenaires, en introduisant les tests de diagnostic rapide (Tdr) qui ont, de façon drastique, ramené le nombre total de cas à des proportions très basses. A ce niveau, il indique que l’amalgame était tel que, à l’époque, tous les cas de fièvre étaient considérés comme paludéens. «Le Sénégal a développé la prise en charge à domicile (Pecadom), la couverture universelle en moustiquaires imprégnés d’insecticides (Milda). Sur les 14 régions que compte le pays, les 12 sont déjà couvertes. Ne restent plus que Thiès et Dakar qui vont être couvertes incessamment», se réjouit le Directeur de la lutte contre la maladie, Dr Idrissa Talla.
Mais, si «le Sénégal est à un tournant décisif de pré élimination du paludisme dans certaines zones» relève le Pr Omar Gaye qui préconise une combinaison des stratégies en cours pour accélérer le pas vers l’élimination de ce fléau sur le territoire national, le mérite revient, selon Dr Talla, à la recherche en tant que discipline qui nourrit la santé. «Nous sommes toujours en quête perpétuelle de moyens de prévention et de traitement toujours plus efficaces», fait-il constater. Au vu des résultats d’études qui lui sont parvenus, il souligne, cependant, que «plus on a des résultats probants, plus il faut être vigilant, puisque le génie du paludisme de façon générale est complexe».
Surveiller les acquis
Le paludisme s’effondre au Sénégal. Une diminution drastique des cas de paludisme est notée à Dakar. Les taux de mortalité et de morbidité diminuent en parallèle, mais les cas graves de paludisme sont encore enregistrés, hospitalisés. Conclusion : pas question de dormir sur ses lauriers, selon Dr Fatoumata Diène Sarr dont la communication a été axée hier sur un système de surveillance nouveau par l’utilisation des Sms des téléphones pour venir à bout du paludisme. Elle préconise un suivi communautaire, consistant à détecter précocement les cas, bien les traiter et s’assurer que le traitement est efficace. D’où l’intérêt de ne pas perdre de vue la personne sous traitement. Il faut, d’après Dr Diène Sarr, (re) convoquer le malade, lui faire une goutte épaisse pour confirmer qu’il n’y a plus de parasites dans son sang. Ce qui implique un suivi de la résistance aux antipaludéens.
Dans la même veine, le Directeur de la lutte contre la maladie, quant à lui, avertit que les moustiques peuvent commencer à développer des résistances, les médicaments également peuvent commencer à être moins efficaces. Les personnes qui étaient couvertes, qui ont été traitées ou qui ont bénéficié de mesures de prévention pendant une certaine période de leur vie perdent cette immunité qui leur permettait de faire face aux moustiques. «L’un dans l’autre, aujourd’hui plus que jamais, nous sommes confrontés au défi de la consolidation de nos acquis, mais aussi de la mise en place d’une sorte de surveillance qui nous permette de ne pas être surpris, puisque partout dans le monde, il y a des cas de résistance surtout en Asie du Sud-est», déclare-t-il.
Chimio-prévention du paludisme saisonnier : uUne nouvelle stratégie pour éliminer les anophèles
Le Sénégal compte développer la chimio-prévention du paludisme saisonnier. Une stratégie qui a fait ses preuves ailleurs en matière de lutte contre cette maladie tropicale mortelle. Les autorités sanitaires, à travers le Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), pensent utiliser cette méthode au niveau des zones de haute transmission au Sud-est du Sénégal. D’après le Directeur de la lutte contre la maladie, Dr Idrissa Talla, des villages seront identifiés et à des moments précis, des médicaments seront pourvus à tout le monde avant de procéder à une évaluation dans les cinq prochaines années.
La journée scientifique d’hier sur le paludisme se tient au moment où le Programme national de lutte contre le paludisme déroule un plan stratégique national 2011-2015 avec l’appui des partenaires. Ce plan stratégique vise «l’accélération du contrôle du paludisme en vue de sa pré-élimination» à travers le renforcement de la performance et de l’efficacité des interventions, centrées essentiellement sur l’accès universel au paquet d’interventions pour faciliter la protection des populations surtout dans les zones à forte densité et dans les zones à forte endémicité.
Abdoulaye SIDY
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