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Le soleil | Sénégal | 09/02/2013 | Lire l'article original
Depuis longtemps, la gent féminine, en particulier les filles africaines, était victime de mutilations génitales. Force est de constater que nombre de jeunes filles ou de femmes ont subi et subissent encore les méfaits de cette pratique traditionnelle. Cependant, depuis quelques temps, grâce aux multiples sensibilisations menées par certains organismes, notamment le Fonds des Nations Unies pour la population (Unfpa) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef), il y a un recul considérable de cette pratique à l’échelle mondiale, renseigne un communiqué transmis à notre rédaction.
Les données montrent que la Mutilation génitale féminine (Mgf) devient, dans l'ensemble, moins répandue et que la jeune génération est moins exposée à cette pratique. En effet, dans les 29 pays de l'Afrique et du Moyen-Orient où elle est concentrée, 36% des filles âgées de 15 à 19 ans l'ont subie en moyenne, contre environ 53% des femmes âgées de 45 à 49 ans. Le recul est particulièrement marqué dans certains pays, notamment au Kenya où les femmes âgées de 45 à 49 ans ayant subi l’excision sont trois fois plus nombreuses que les filles âgées de 15 à 19 ans. « Ce progrès montre qu'il est possible d'éliminer la coupure/mutilation génitale féminine », a déclaré le directeur général de l'Unicef, Anthony Lake. Il ajoute également : « C’est un mal absolu, nous pouvons et devons l'éliminer pour aider des millions de filles et de femmes à jouir d'une meilleure santé », relève-t-on dans le communiqué.
Selon de récentes évaluations de l'Unicef, au moins 120 millions de filles et de femmes ont subi la C/Mgf dans les 29 pays en question. Il s’agit donc de prévenir, car les tendances actuelles montrent que non moins de 30 millions de filles âgées de moins de 15 ans peuvent y être encore exposées. C’est pourquoi, l’Unfpa et l'Unicef travaillent davantage pour empêcher que les filles et les futures générations ne soient exposées à cette pratique de mutilation génitale. Le directeur exécutif de l’Unfpa, Dr Babatunde Osotimehin, indique que « les femmes et les filles ayant accédé à l'autonomie sont celles qui briseront le cycle de la discrimination et de la violence et assureront la promotion et la protection des droits fondamentaux, notamment la santé sexuelle et procréative et les droits en matière de procréation ». À cet effet, collaborant avec les gouvernements et la société civile, l'Unfpa et l'Unicef ont appliqué avec succès une approche fondée sur les droits fondamentaux et sensible aux valeurs culturelles pour éliminer la C/mgf.
Briser le cycle de la discrimination
Les nouvelles évaluations font suite à l'adoption unanime d'une résolution par l'Assemblée générale de l'Onu, en décembre 2012, appelant les Etats membres à intensifier leurs efforts vers l'élimination complète de la C/Mgf. Depuis 2008, année où le Programme commun Unfpa-Unicef sur cette pratique a été établi, près de 10.000 communautés réparties entre 15 pays, représentant environ 8 millions de personnes, ont renoncé à la pratique. Mieux, l'an dernier, 1775 communautés au total dans toute l'Afrique ont pris l'engagement public d'éliminer cette pratique.
De nos jours, même dans les pays à forte prévalence, les attitudes à l'égard de la pratique sont en train de changer. En Egypte où environ 90% des filles et des femmes ont subie la Mutilation génitale, le pourcentage des femmes âgées de 15 à 49 ans qui ont été mariées et qui pensent qu'il faudrait en finir avec la C/Mgf a plus que doublé, car passant de 13% à 28% entre 1995 et 2008.
Les Directeurs de l’Unfpa et de l’Unicef ont noté que, si la volonté politique exprimée dans la résolution de l'Assemblée générale se traduisait en investissements concrets, la C/Mgf, une grave violation des droits des filles et des femmes, pourrait devenir un vestige du passé. Ils ont, en effet, fait écho de l'appel lancé dans la résolution pour une approche coordonnée qui promet un changement social positif aux niveaux communautaire, national, régional et mondial.
Ibrahima KANDE (stagiaire)
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