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Le soleil | Sénégal | 16/03/2013 | Lire l'article original
Les personnes atteintes de cette pathologie sont en majorité des femmes qui ont eu des hémorragies lors des accouchements, a informé le Pr Boucar Diouf, chef du service néphrologie de l’hôpital Aristide Le Dantec de Dakar. Le spécialiste des maladies de rein a animé, jeudi, une conférence sur le thème : « Insuffisance rénale aiguë : les reins, c’est la vie, arrêtons d’agresser nos reins ». Il a soutenu, à cette occasion, qu’il y a énormément de cas dans le service de néphrologie, parce que le diagnostic n’a pas été bien fait lors des accouchements. Conséquence : 50 % des femmes victimes d’hémorragie reçues dans la structure ressortent avec une insuffisance rénale aiguë, a-t-il déclaré. Il a ajouté qu’une « semaine après l’accouchement, les femmes victimes d’hémorragie arrivent à l’hôpital gonflées et ont des difficultés pour uriner, parce qu’elles ont eu une insuffisance rénale aiguë ». Malheureusement, le taux de mortalité de cette maladie est de 23 %. « Il a connu une baisse grâce aux efforts des praticiens et des autorités. Il y a une dizaine d’année, il était de 60 % », a révélé le néphrologue.
Une affection fréquente réversible
Cependant, ces efforts sont insuffisants car, selon M. Diouf, il n’est pas normal que les femmes continuent de mourir en donnant la vie. « Avec les morts enregistrés dans nos structures, nous avons l’habitude de dire que le programme de la santé de la reproduction a décalé sa mortalité vers la néphrologie, où les femmes qui ont beaucoup saigné pendant leur accouchement, sans bénéficier d’un traitement adéquat, sont transférées et peuvent perdre la vie », a regretté le chef du service néphrologie.
Pourtant, depuis 1987, les femmes enceintes souffrant d’insuffisance rénale aiguë bénéficient presque gratuitement de la dialyse. Selon le Pr Diouf, elle coûtait 2000 francs Cfa par séance, avant que la mesure de gratuité entre en vigueur. « Seulement, les femmes viennent tardivement à l’hôpital. »
Le chef du service néphrologie de l’hôpital Le Dantec a rappelé que l’insuffisance rénale aiguë est une affection fréquente, contrairement à celle chronique. Cependant, « si elle est prise en charge à temps, elle est réversible. C’est pourquoi nous avons tenu à en parler entre collègues, durant ce 14 mars, marquant la Journée mondiale du rein », a-t-il indiqué. Le Pr Diouf a aussi abordé le sous thème portant sur l’agression du rein. Selon lui, cet organe est à la croisée de tous les chemins, parce qu’étant obligé de gérer tous les aliments ou produits rejetés par l’organisme. « Si l’organisme n’a pas besoin d’un aliment, le rein est tenu de le sortir. Nous continuons à sensibiliser les populations en les invitant à éviter des médicaments qui ne sont pas prescrits par un professionnel de la santé, car étant souvent responsables des maladies rénales », a soutenu M. Diouf.
Les centres de dialyse de Tamba, Touba et Kaolack ouverts en avril
Au Sénégal, la dialyse est gratuite dans les services de néphrologie des hôpitaux Aristide Le Dantec, Principal et Saint-Louis, pourtant, beaucoup de malades n’en bénéficient pas. Selon le chef du service néphrologie de l’hôpital Aristide Le Dantec, le Pr Boucar Diouf, cela est dû au manque de centres de dialyse. « Tant qu’on ne règle pas la question de la Couverture maladie universelle au Sénégal, qui permettra de multiplier les centres de dialyse dans le public, certains malades ne pourront pas bénéficier de cette gratuité », a-t-il indiqué, révélant que notre pays compte entre 250 à 300 dialysés qui sont admis dans les structures publiques susmentionnées. Le reste étant pris en charge par le privé, où les malades continuent de payer très cher.
Mais l’espoir est permis, selon le Pr Boucar Diouf qui a révélé que le Sénégal aura bientôt de nouveaux centres de dialyse. Il s’agit des centres de Tambacounda, Touba et Kaolack qui seront ouverts d’ici à la fin du mois d’avril. Les centres de l’hôpital général de Grand Yoff et de Ziguinchor sont en construction, a-t-il informé. « Mais tant que ces centres ne sont pas terminés et mis à la disposition des structures de santé, nous ne pourrons pas prendre en charge tous les malades, parce que la dialyse, c’est une machine qui ne peut prendre qu’une seule personne. Si le quota est plein et qu’il n’y a pas de décès, on ne peut pas mettre quelqu’un d’autre », a expliqué le chef du service néphrologie de Le Dantec. « Heureusement, il y a des structures privées qui ont décidé de baisser leurs coûts grâce à une convention signée avec le gouvernement. Ce qui fait que les patients sont orientés dans ces centres privés, en attendant que les structures publiques en construction soient disponibles », a-t-il déclaré.
Eugène KALY
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