10/05/2013 - Walfadjri - Sénégal
Difficile, de nos jours, d’avoir un enfant tropical en bonne santé. Ce constat devient évident lorsque l’enfant naît avec le virus du sida. Celui-ci traîne un handicap certain. C’est le cas au Sénégal où des enfants continuent de venir au monde avec le virus du sida à cause de la transmission de la mère à l’enfant durant la grossesse, pendant le travail, à l’accouchement ou au cours de l'allaitement maternel. Il a été noté, en 2012, un taux de transmission de 4,3 %, ce mercredi à Dakar lors du partage du plan d’élimination de la transmission mère-enfant (eTme) du Vih dont le lancement a été réalisé le 1er décembre 2013 afin de tenir l’engagement de zéro enfant infecté d’ici 2015.
Pourtant, cette épidémie pédiatrique à Vih peut être éliminée dans notre pays, si des efforts sont consentis d’une part par l’Etat et d’autre part par les communautés. Selon l’Organisation mondiale de la santé (Oms), le Sénégal a des chances de se retrouver avec un taux de transmission mère-enfant du Vih inférieur à 2 % en 2015.
Point focal de l’éTme au ministère de la Santé, Dr Ndèye Fatou Ngom Faye pense qu’il faut, pour ce faire, que les hommes acceptent que les femmes enceintes aillent se faire dépister. Car pour le chef de la Division Sida, Dr Abdoulaye Sidibé Wade, «malgré la disponibilité au Sénégal de médecins bien formés, des intrants pour dépister rapidement et gratuitement et du traitement par antirétroviraux (Arv) dans presque tous les 1 287 postes de santé, les maris sont réticents à ce que leurs femmes en état de grossesse fassent le dépistage». D’après Dr Ndèye Fatou Ngom Faye, la conséquence de cette faible implication des hommes dans l’éTme est qu’une femme enceinte sur quatre est dépistée. Mais, à ces facteurs encourageant la propagation du Vih s’ajoute le fait que les femmes enceintes effectuent, de façon tardive, leur première visite prénatale. Pis, indique Dr Ngom Faye, seule la moitié des femmes enceintes respectent les deux derniers rendez-vous de soins prénatals avant l’accouchement. Selon elle, le risque de la transmission devient prégnant quand, au Sénégal, un peu plus d’une femme sur quatre qui le désirent n’ont pas accès aux produits de la planification familiale. D’où pour le point focal de l’éTme au ministère de la Santé, la nécessité de donner davantage de moyens à la Santé de la reproduction (Sr) afin de garantir un succès au plan d’élimination de la transmission mère-enfant du Vih dont le lancement a été réalisé le 1er décembre 2013 afin de tenir l’engagement de zéro enfant infecté d’ici 2015. A l’en croire, le budget dudit plan estimé à 18 millions d’euros (environ 12 milliards 600 millions Cfa) connaît un gap actuel de l’ordre de 39 %, soit 4 milliards 914 millions de nos francs.
Alors qu’un objectif de 80 % est fixé au Sénégal, la proportion de femmes enceintes séropositives à qui l’on a administré des Arv pour prévenir la transmission de l’infection à Vih à l’enfant au cours de la grossesse, pendant le travail, à l’accouchement ou pendant la période de l’allaitement n’est que de 33,4 %, fait noter Dr Ngom Faye. A l’en croire, il en est de même concernant la prophylaxie en Arv chez les enfants nés de mère séropositive dont le taux reste encore faible (15 %). Des manquements qui révèlent, selon elle, des défis à relever en termes de décentralisation du paquet complet éTme au niveau des postes de santé et l’implication du secteur privé.
Abdoulaye SIDY
Légende : La conséquence de la faible implication des hommes dans l’éTme est qu’une femme enceinte sur quatre est dépistée
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