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Le soleil | Sénégal | 13/07/2013 | Lire l'article original
Pourtant, il est important de réduire le taux de dépendance. Aussi, est-il devenu nécessaire de produire les médicaments destinés à prendre en charge le Vih/Sida dans le continent. C’est la proposition de Michel Sidibé, directeur exécutif de l’Onusida. Il a fait cette déclaration avant-hier, lors du dernier jour du forum sur « Médias et Vih en Afrique de l’Ouest et du Centre ». Pour lui, il est important de « faire émerger un nouveau type de partenariat basé sur l’innovation ». Car la question cruciale demeure le contrôle de la pandémie du Sida qui ne tue plus dans les pays développés où cette maladie est considérée, aujourd’hui, comme une pathologie chronique. Contrairement à l’Afrique qui enregistre plus de 90 % des décès liés au Vih/Sida.
Pour matérialiser l’idée, Michel Sidibé interpelle les dirigeants africains à « avoir une vision continentale » pour assurer une production locale de médicaments de qualité. « Il faut une approche intégrée dans le cadre de centres d’excellence, une approche plus stratégique et non plus isolée comme cela se faisait », recommande le directeur exécutif de l’Onusida. Il propose aussi la mise en place d’une agence de réglementation des médicaments. « Il nous faut une réglementation du marché du médicament, car on voit beaucoup de médicaments de mauvaise qualité qui constituent un danger pour les populations », déclare-t-il. Michel Sidibé souligne que « cette agence peut être la base de l’amorce de la recherche en Afrique ». Par ailleurs, le directeur exécutif de l’Onusida informe qu’ils sont dans une logique de production de médicaments de qualité. « Mais, il nous faut une production intégrée, dans le cadre de la Cedeao, par exemple. Cela peut se faire avec des partenaires des industries du Nord et des pays émergents », note-t-il.
Bientôt un comprimé tous les 4 ou 6 mois
Evoquant la feuille de route de l’Union africaine sur la santé qui inclut la production de médicaments destinés à la lutte contre le Sida, le directeur exécutif de l’Onusida salue les efforts qui sont en train d’être faits pour faciliter l’accès au traitement des PvVih. « Nous voulons contrôler l’épidémie et aller à sa fin. J’y crois », soutient-il, faisant savoir que des changements spectaculaires sont en train de s’opérer. D’ailleurs, il est convaincu que si les PvVih sont mis précocement sous traitement, « on peut réduire l’infection au Vih de 76 % ».
Michel Sidibé fait également remarquer qu’il existe des opportunités extraordinaires pour contrôler l’épidémie du Sida. « On aura des médicaments performants dans 4 mois », révèle-t-il, saluant les exploits réalisés dans le cadre de la prise en charge des malades du Sida. « On est passé de 18 comprimés par jour à un comprimé par jour aujourd’hui. Bientôt, on va aller à un comprimé moins toxique tous les 4 ou 6 mois », se glorifie le directeur exécutif de l’Onusida, ajoutant : « Nous sommes dans l’innovation technologique. Il faut avoir une vision ».
Le directeur exécutif de l’Onusida est aussi convaincu qu’on peut accélérer le plan pour l’accès au traitement des PvVih. « Nous devons avoir l’ambition de dire qu’après 2015, il n’y aura plus de décès dû au Sida, que les gens qui n’ont pas accès au traitement le soient ». Michel Sidibé pense que « les travailleurs communautaires peuvent jouer un rôle dans la santé, puisqu’ils peuvent atteindre les populations là où elles sont ». Selon lui, il est important de se battre pour que le traitement soit disponible, notant que « chaque décès est une perte pour toute la communauté ».
L’accès aux soins, un droit non négociable
Lors de son face à face avec les journalistes, dans le cadre du forum sur « Médias et Vih en Afrique de l’Ouest et du Centre », Michel Sidibé, directeur exécutif de l’Onusida, a abordé la question de la prise en charge des groupes vulnérables, comme les usagers de drogue, les travailleuses du sexe et les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes ou Msm en anglais. Selon lui, on ne peut exclure quelqu’un de son droit à la santé parce qu’il est un homosexuel, un drogué ou une travailleuse du sexe. « Je ne fais pas la promotion des drogues, de l’homosexualité ou de la prostitution, mais bien celle des groupes vulnérables qui ont droit à la santé », clarifie M. Sidibé. Il insiste sur le fait que « l’accès aux soins est non négociable. Et notre devoir est de porter cette vision », martèle-t-il. Surtout que, relève le directeur exécutif de l’Onusida, « le taux d’infection est très élevé dans les groupes vulnérables ». Citant les Msm, il fait savoir que « la plupart d’entre eux sont mariés ou ont des relations stables avec des femmes ». S’ils ne sont pas pris en charge, cela peut créer d’autres problèmes. Seulement, « il est difficile de porter ces messages », reconnaît Michel Sidibé qui évoque notamment la religion et la culture comme étant des facteurs bloquants. Mais, « notre devoir est de protéger ces groupes vulnérables. Nous sommes contre toute forme d’exclusion. Il faut donc qu’on arrive à faire émerger les droits les plus élémentaires et nous ne pouvons pas le faire sans les médias qui peuvent porter ces messages », déclare-t-il.
De notre envoyée spéciale Maïmouna GUEYE
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