14/09/2013 - Sud Quotidien - Sénégal
Pour une meilleure planification, un bon suivi et une évaluation continue des programmes de santé et de population, l’Etat du Sénégal a initié depuis 2012, par le biais de l’Agence nationale de la Statistique et de la Démographie (Ansd), des enquêtes continues dans les domaines sociodémographiques et la qualité des services de soins de santé sur l’ensemble du pays.
Les résultats de ces premières enquêtes réalisées entre juillet 2012 et Juin 2013 montrent une légère amélioration dans le secteur de la santé. Selon le Directeur adjoint de l’Ansd, Mamadou Fallou Mbengue, « cette enquête a permis de voir un certain nombre de progrès réalisés en matières de mortalité, de fécondité, de planification familiale, et aussi dans le domaine de la santé de la mère et de l’enfance ». Fallou Mbengue de préciser que « pour l’enquête des ménages, il y a des éléments de comparaison avec celui de l’année dernière, ce qui permet de voire un certains nombre d’améliorations au niveau des différents indicateurs».
Par contre, pour la prestation des services de soins, il déclare que « c’est une situation de référence, car c’est la première fois qu’une étude pareille se réalise au Sénégal». Toutefois, Fallou Mbengue d'ajouter que «les phases suivantes de l’enquête permettront de comparaitre et de pouvoir dire si l’offre des services de soins s’est améliorée ou s’est dégradée». Les résultats montrent, sur le plan de l’utilisation de la contraception, qu’au Sénégal 17,8% des femmes en union, âgées entre 15-49 ans utilisent n’importe quelle méthode dont 16,1% pour une méthode moderne contre 1,7% qui utilise une méthode traditionnelle.
Une nette progression si on se réfère à l’Eds 2011-2012, qui était de 12%. La méthode moderne de contraception est beaucoup plus utilisée par les femmes qui ont une instruction primaire âgées de 15-49 ans, 24,4%, contre 11,6% des femmes qui n’ont pas d’instruction. Par ailleurs, il faut signaler que le taux de femmes qui n’utilisent pas ces méthodes de contraception reste toujours élevé, soit 82,2%. Cette étude montre ainsi une baisse de la fécondité des femmes sénégalaises, surtout en milieu urbain, 4,1%, soit 5 enfants par femme contre 6,3 enfants dans les enquêtes précédentes. Cependant, il faut signaler que ce taux reste élevé en milieu rural, 6,3%.
L’ennemie des enfants
Pour ce qui est de la mortalité infantile, l’étude révèle que sur 1000 naissances, 43 décèdent avant d’atteindre un an, 26 avant leur deuxième anniversaire et 65 meurent avant 5 ans. Un fait dû à la prévalence de l’anémie chez les enfants. L’Eds-Continue 2012-2013 montre que 64,6% des enfants en milieu urbain sont atteints de l’anémie et le taux est beaucoup plus élevé en zone rurale avec 74,6%. Il est noté que le taux d’enfants anémiés, varie selon les régions.
Dans le rapport, la prévalence est moins élevée dans la région Nord (Matam, Louga, St Louis) avec 66,4%, et beaucoup plus au Centre (Diourbel, Fatick, Kaolack et Kaffrine) avec 77,2%. Selon toujours les résultats de l’enquête, les enfants âgés de moins de trois (03) ans sont les plus vulnérables à l’anémie. Les indications de l’Eds-Continue 2012-2013 montrent une prévalence de l’anémie plus élevée chez les enfants appartenant aux ménages les plus pauvres et chez ceux dont les mères sont analphabètes.
Revenant sur le travail des enfants et leur fréquentation scolaire, le rapport démontre que sur un échantillon de 10.165 enfants âgés entre 5-14 ans, 51,7% d’entre eux fréquentent l’école. Par conséquent le travail des enfants reste d’actualité, car 14% des enfants du même âge travaillent. Ce taux reste élevé au Sud du pays 16,9%, contre 11,3% à l’Ouest.
Pour ce qui concerne l’Ecpss 2012-2013, 438 structures de santé sont concernées par l’enquête, dont 364 structures de santé (hôpital, centre de santé et postes de santé) et 74 cases de santé.
Le tableau de l’enquête montre que 98% de toutes ces structures de santé offrent les services de soins contre les Infections Sexuellement Transmissible (Ist) contre 8% seulement pour les cases de santé. Dans la région de Dakar ce sont 91% de toutes ces structures qui offrent les soins d’Ist. Parlant des méthodes modernes de planification familiale, 85% des structures de santé ont ce genre de soins, alors que 43% des cases de santé en disposent. 71% des structures donnent ce soin à Dakar contre 100% à Fatick.
Premier du genre en Afrique, cette présente enquête permettra aux administrateurs des programmes de cibler les groupes pour que leurs interventions soient plus efficaces. L’Epss-Continue et l’Eds-Continue sont conçues pour fournir une vision complète du système de santé du Sénégal et des données représentatives au niveau national, chaque année, au cours de cinq phases annuelles de 2012 à 2017.
Présidant la cérémonie de remise des résultats officiels des mains de Mamadou Fallou Mbengue, directeur adjoint de l’Ansd, Mame Abdoulaye Guèye, Directeur de Cabinet du ministre de la Santé et l’Action Sociale, a déclaré que : «les statistiques que nous avons nous orienterons dans le travail que nous sommes entrain de faire, en particulier la mise en œuvre de la politique de couverture universelle qui est un des axes majeurs de la politique du chef de l’Etat ».
Jean Michel DIATTA
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