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GUINEE MADAGASCAR MALI R.D. CONGO SENEGAL TOGO
Sud Quotidien | Sénégal | 01/04/2015 | Lire l'article original
Le corticoïde et l’hydroquinone. Voilà deux puissants médicaments que les femmes utilisent comme cosmétiques pour se faire dépigmenter et qui constituent pourtant un véritable danger pour elles. Contenant des effets cancérigènes, la vente libre de ces produits dans le marché sénégalais sans avis médical a conduit les spécialistes en dermatologie à hausser le ton pour demander leur interdiction comme dans plusieurs pays occidentaux. Les médecins ont ainsi réagi hier, mardi 31 mars, à Dakar, à l’occasion d’une séance d’information et de sensibilisation des parlementaires sur les maladies de la peau chez la femme.
Face à la propagation des cancers liés à la peau décelés régulièrement au Sénégal, l’Association Internationale d’Information sur la Dépigmentation Artificielle (AIIDA) que dirige le Pr Fatoumata Ly a alerté hier, les parlementaires, sur les dermatoses infectieuses dont souffrent de plus en plus les femmes qui s’adonnent à la dépigmentation ou « Xessal » en langue wolof, et les pathologies liées à cette pratique. En somme toute une palette d’informations préventives à travers des présentations sur ces maladies ont été livrées aux femmes députés sénégalaises afin qu’elles cernent l’ampleur de ces maux qui constituent aujourd’hui une véritable problématique de santé publique.
D’emblée, c’est le Dr Ibrahima Ndiaye dermatologue qui a fait une présentation sur l’acné autrement dit boutons au visage, une pathologie selon lui qui fait l’objet de consultation récurrente dans les centres de soins. Causé souvent par l’allergie à certains médicaments surtout les produits de dopage, de contraceptifs, entre autres, un régime trop riche en sucre, la fréquence de la maladie a permis au Dr Ndiaye d’alerter surtout les populations de pouvoir prendre les devants en orientant surtout les enfants vers les centres de soins dès les premiers signes avant qu’il y ait des complications.
A sa suite, le Pr Mame Thierno Dieng est monté au créneau pour interpeller les parlementaires sur les maladies dermatologies devenues mortelles et qui peuvent être sources des infections du VIH, du cancer de la peau, de la tuberculose etc.…Il en a profité pour informer que les femmes utilisent des médicaments comme cosmétiques, ce qui est à l’origine de plusieurs maladies liées à la peau. Il a également interpelé les députés d’agir sur la floraison de certaines pratiques dans les salons de coiffure qui constituent de véritables dangers publique. Car pour le spécialiste en dermatologie les soins capillaire –cheveux et ongle), se font dans les salons de coiffure par des non spécialistes en utilisant des produits dangereux qui font que beaucoup de femmes sont aujourd’hui infectées par des pathologies dermiques.
A cela, il faudra ajouter d’autres facteurs de risques à la dépigmentation artificielle que le Pr Fatoumata Ly a listés dans sa présentation et qui sont liés aux produits utilisés. Parmi les produits, l’hydroquinone a été énumérée par la spécialiste avec ses complications esthétiques avec des taches noires au visage, aux mains, aux pieds et à la nuque (Tiérré en wolof) ».
Le corticoïde qui est un puissant médicament anti inflammatoire fait également partie des médicaments dangereux que les femmes utilisent comme cosmétiques. Les effets secondaires selon la spécialiste « peuvent favoriser des saignements entre les règles, les maladies de la peau liées au cancer sans compter la menace sur le système nerveux ». Le médecin d’informer en outre que « c’est un dopage qui est interdit aux sportifs ».
D’autres complications sur le plan esthétique, les risques sur les femmes enceintes, les cas de diabète et d’hypertension artérielle font également partie des risques auxquels sont exposées les femmes qui pratiquent ce phénomène. La publicité mensongère véhiculée dans la presse tout comme certaines boutiques de ventes de ces produits à travers les rues de Dakar, ont été également mis au banc des accusés par les dermatologues.
Quant à l’honorable député Awa Dia Thiam, présidente de la commission santé à l’assemblée nationale, elle s’est engagée à stopper la dépigmentation artificielle en soutenant l’action des professionnels de santé.
Cheikh Tidiane MBENGUE
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