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Sud Quotidien | Sénégal | 06/05/2015 | Lire l'article original
Les pneumologues sénégalais sortent de leur réserve. L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime que le nombre d’asthmatiques à travers le monde s’élevait à 300 millions environ en 2011. La mortalité mondiale liée à cette maladie durant la même année est chiffrée à 250.000 personnes dont la majorité était évitable. En effet 80% des décès enregistrés surviennent dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires. Au Sénégal, il n’existe pas encore de réelles statistiques sur la prévalence de cette maladie qui reste méconnue et sujette à plusieurs rumeurs. La célébration de la journée mondiale de lutte contre l’asthme a permis de lever des coins de voile de cette affection très répandue dans notre pays.
Pour cerner la prévalence de cette maladie respiratoire, quelques données ont été fournies par le service de pneumologie de l’hôpital de Fann qui révèle une fréquence et une augmentation des patients en consultation qui passent de 8,2 % en 1998 à 9,1 % en 2013. Face aux informations provenant de vendeurs de miracles qui prétendent guérir l’asthme, les spécialistes sénégalais réunis hier au SNEIPS lors de la Journée mondiale de lutte contre l’asthme sont montés au créneau pour démentir toutes ces affirmations gratuites car, selon eux, l’asthme ne se guérit. Face aux professionnels de santé, associations et les journalistes, la pneumologue Nafissatou Touré Badiane a été claire et nette sur la question en soutenant que la maladie ne se guérit pas. Toutefois a-t-elle reconnu, des avancées notoires ont été observées en matière de traitement et ont permis de minimiser les crises en réduisant leur fréquences et leur acuité.
Seulement, la prise en charge des asthmatiques est une autre préoccupation si l’on sait que le Sénégal ne compte que quatre spécialistes. Ce qui a fait interpeller les pouvoirs publics par les spécialistes qui exhortent l’état à investir dans la formation de pneumologues.
Le Pr Almami Hann, pneumologue en retraite va plus loin en soutenant que l’on ne peut régler en deux ou trois jours le cas d’un asthmatique qui fait une crise. Pour amener ce malade à son état antérieur, il faut un traitement de fond, c’est-à-dire agir au niveau des cellules pour contrôler l’asthme. Sans guérir définitivement l’asthmatique peut cependant réduire les crises par la prévention.
Le Professeur Hann d’informer ensuite que les malades peuvent rester longtemps sans crise. Des patients suivis peuvent passer 20 ans sans crise. Mais le nerf de la guerre contre cette affection est par ailleurs de disposer de ressources humaines suffisantes. A insisté le médecin à la retraite qui n’a pas manqué de déplorer que seuls des médecins étrangers sont formés à Dakar alors qu’il y a des médecins sénégalais qui chôment. La rencontre d’hier avec les journalistes spécialisées dans la santé a également permis aux spécialistes de revenir largement sur les facteurs déterminant les crises d’asthme. Poussières de maisons, acariens, tapis moquette, couverture en lin, cafards, pollen libérer par certains fleurs ou arbres, fumée du tabac, encens, certains aliments comme fruits de mer, risques génétiques quand deux parents sont asthmatiques. En somme plusieurs facteurs qui contribuent au déclenchement de la crise.
Le Dr Serigne Niang, représentant la direction de la lutte contre les maladies au ministère de la santé et de vla prévention a tenté d’apporter des réponses sur toutes les interpellations notamment sur la formation qui a valu l’année dernière au collectif des médecins de mettre la pression sur l’Etat. Deux médecins ont été envoyés au Maroc pour se spécialiser en chimiothérapie et la lutte contre le Cancer.
Cheikh Tidiane MBENGUE
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