08/02/2007 - Les dépêches de Brazzaville - Congo-Brazzaville
Ouvrant la réunion, un médecin de l'hôpital de Loandjili a dressé un état des lieux de la situation sanitaire dans la ville : « Du début de l'épidémie jusqu'à ce jour, nous avons enregistré 285 malades - 125 hommes et 160 femmes - dont 6 décès - 3 hommes et 3 femmes -. En pédiatrie, nous avons reçu 179 cas dont 96 garçons et 83 filles ». Il a jouté que des représentants de Médecins sans frontière s'étaient rendus sur place et avaient proposé de construire rapidement un hangar pour isoler les malades.
Le directeur départemental de la Santé à Pointe-Noire et dans le Kouilou, Constant Djaba, a précisé qu'en novembre, des cas de diarrhées avaient été déclarés dans l'arrondissement 4 Loandjili. Des instructions avaient été immédiatement données pour commencer une surveillance. « Ce n'est qu'à partir de janvier que nous avons découvert qu'il s'agissait du choléra, a indiqué le directeur. Les premières investigations ont été sans effets et à l'époque, il y avait une confusion entre le riz et l'eau. Ce n'est qu'à partir du 15 janvier que les choses se sont réellement éclairées. Mais au même moment devait avoir lieu dans la ville de Pointe-Noire la Coupe d'Afrique des nations juniors et nous nous sommes rapprochés des autorités pour faire en sorte que l'information soit donnée rapidement mais sans provoquer de panique. »
A partir de ce moment, la gestion de la maladie a été prise en charge par un comité de crise départemental au sein de la direction départementale de la Santé de Pointe-Noire et du Kouilou.
Cette cellule de crise a pour mission d'assurer la surveillance épidémiologique, la prise en charge des patients, le contrôle de l'hygiène et de l'assainissement et enfin de piloter la communication et la coordination des actions au niveau départemental. « Le maire central de Pointe-Noire, le préfet du Kouilou et les différentes autorités ont été alertés et les malades rapidement placés dans les hôpitaux de Loandjili, de Cisé, de Tié-Tié et à l'hôpital régional des armées, a ajouté le directeur départemental de la Santé. Du 31 décembre au 16 janvier, nous avons enregistré 64 malades et 2 décès. Depuis le 28 janvier, la fréquence est de 100 malades par jour avec 1 à 2 décès. Nous sommes montés à 10 pour descendre et ensuite remonter timidement. Cette courbe est hésitante donc, on peut, demain ou après demain, se retrouver encore un peu plus haut. Notre préoccupation est liée aux tas d'immondices persistants dans les rues et au problème de l'eau impropre à la consommation. »
Constant Djaba a conclu son propos par un bilan dans chaque arrondissement de Pointe-Noire : « L'arrondissement le plus touché est l'arrondissement 3 Tié-Tié, suivi du premier arrondissement et ensuite du 4e. L'arrondissement 2 est le moins touché, cela s'explique scientifiquement par le fait qu'il est situé sur un plateau. Des équipes techniques d'hygiène ont été formées et sont à pied d'œuvre. »
Répondant à ces deux communications, Alphonse Gando a déclaré que le problème de l'épidémie de choléra à Pointe-Noire ne pouvait pas trouver de solutions miracles dans l'immédiat. « En amont, il y a un contexte dû à l'état d'insalubrité dans la ville mais pas seulement, dans l'un de nos pays voisins sévit le choléra à l'état endémique, c'est-à-dire toute l'année. Au niveau de Brazzaville, on nous a reproché de n'avoir pas déclaré la maladie très vite. Mais nous étions tenus par des contraintes d'importance nationale.
C'est donc le 27 janvier que nous avons pu, devant l'OMS, l'Unicef et le Pnud,
déclarer l'épidémie. »
« Avec les pluies abondantes qui tombent actuellement sur la ville de
Pointe-Noire, si le travail du comité de crise n'est pas renforcé,
particulièrement au niveau de la surveillance épidémiologique,
la maladie risque de se poursuivre, » a ajouté le ministre en rappelant
la nécessité d'observer des mesures d'hygiène rigoureuses
et d'assurer la propreté dans les villes. Hier déjà, au
cours du conseil des ministres, le président a été incisif
sur cette question en donnant des instructions précises au Premier ministre.
Pour terminer, le ministre Alphonse Gando a félicité les autorités municipales et préfectorales pour avoir organisé promptement cette riposte qui a permis que l'épidémie est en passe d'être maîtrisée.
De notre envoyé spécial à Pointe-Noire Faustin Akono
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